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Le 5. juillet 2011

Six Fours Patrimoine marin Après quatre ans de travail le Saint-Silvere a retrouvé son élément

Lundi matin, Guy Mazella était angoissé. L'heure de la mise à l'eau du bateau qui avait appartenu à son à son père est venue. L'épave sauvée miraculeusement a une sacrée allure.

Après quatre années de travail, le bateau restauré par Guy Mazella vient de reprendre contact avec son éléments.

Après quatre années de travail, le bateau restauré par Guy Mazella vient de reprendre contact avec son éléments.

Une nuit de dimanche à lundi sans doute agitée pour Guy Mazella. Au lever du jour, il sera dans son jardin, seul face à un pointu de 10,80 de long, 3,15 mètres de large au maître-bau, qui avait une jauge brute de 5,14T et fabriqué en 1961. C’est son père qui l’avait commandé aux chantiers Bottifero de Cassis.En juillet 2007 le bateau était redécouvert par hasard à l’état d’épave qui a été restaurée à 90% (voir notre précédent article). Un pari lancé par un homme par amour pour son père et par amour pour la mer et le métier de pêcheur qui se perd.

Adieu au jardin


7 heures du matin, Guy est debout depuis longtemps, tourne et retourne autour du pointu qui trônait jusqu’à il y a quelques jours dans une sorte de tunnel installé dans son jardin. Maintenant le Saint-Silvere est à l’air libre et tout a été dégagé, ou presque tout, pour que la grue puisse opérer dans les meilleurs conditions possibles. Après les sept coups de ce matin couvert, la grue arrive et est accompagnée d’une semi-remorque. Première manœuvre. Il faut entrer dans le jardin cet engin capable de soulever 500 tonnes. Une vingtaine de minutes après, le grutier, Gilles Vincentelli est paré pour l’opération. Son visage est grave. Soulever un bateau qui plus tard s’avérera peser 4,5 tonnes est une opération banale pour lui, mais il y a toujours un risque.
Premier coup de grue pour extraire le moteur qui pèse ses bons 500 kilo. Guy Mazella a préféré le sortir « car on ne sait jamais, si le bateau venait à couler ». Quelques minutes après les câbles et chaînes sont au dessus du Saint-Silvere. Guy Mazella et des amis doivent attacher les chaînes à des sangles. Derniers coups de tronçonneuse pour que les madriers permettent d’avoir un écartement suffisant pour que les sangles ne déforment pas la coque. Le Saint-Sylver quitte le plancher des vaches… quelques retouches de peinture son faites et après un rapide voyage aérien sous un ciel gris, il se retrouve sur la remorque.
Calé et sanglé sous l’œil vigilant de Florian Meunier-Rivière conducteur du camion de la société FOSELEV, le pointu est prêt à prendre la route en direction du port de La Coudoulière.

En quelques minutes à l’eau


Il n’aura fallu que quelques minutes pour que le Saint-Silvere soit déchargé. Sur le quai les cœurs battent et on peut s’imaginer l’émotion de Guy Mazella dont le fils Cyril, capitaine du port gère la manœuvre. A ses côtés, Guy Mazella a son fidèle ami, Serge, ce charpentier marine qui l’a conseillé tout au long des quatre années et qui parfois lui a donné un petit coup de main. La quille touche l’eau et la coque retrouve réellement son élément. Les deux hommes sautent à bord. L’angoisse est présente… La coque est-elle étanche… Elle l’est. Le pari est réussi et toute la famille est autour de père, grand-père qui a donné une belle leçon de courage en se lançant dans la restauration d’une épave pourrie qui lui rappelait tellement de souvenir d’enfance. Le champagne fait ses bulles, mais il n’y aura pas de nouveau baptême pour ce beau pointu. Ce serait violer la tradition. Par contre à bord et discrètement, il y a une image de Saint-Silvere…

, le 05 juillet 2011

Autres photos:

Le moteur pesant 500 kilo a été enlevé. "C'est une précaution au cas où le Saint-Silvere viendrait à couler..;" Dernier coup de tronçonneuse sur un madrier qui va permettre à la sangle de ne pas abîmer la coque. Le bateau sanglé va quitter le jardin qu'il a occupé pendant quatre ans. A quelques centimètres du sol, le Saint-Silvere commence son voyage vers la mer.
Le moteur pesant 500 kilo a été enlevé. "C'est une précaution au cas où le Saint-Silvere viendrait à couler..;"