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Le 29. novembre 2015 à 11h32

Six Fours Exposition Carte blanche à Olivia Moelo

L’adjointe à la culture Dominique Ducasse a donné le coup d’envoi d’une exposition surprenante et fascinante samedi à la Batterie du Cap nègre, « Expérimentations plastiques/Rencontre, échange, création et diffusion » Volet 5.

L’adjointe à la culture Dominique Ducasse donne le coup d’envoi de l'exposition avec les artistes.

L’adjointe à la culture Dominique Ducasse donne le coup d’envoi de l'exposition avec les artistes.

Cela fait deux ans et demi que le centre muséologique de la Batterie du Cap nègre s’ouvre à un cycle innovant de découvertes d’artistes plasticiens, « Expérimentations plastiques/Rencontre, échange, création et diffusion ». Samedi matin avait lieu le vernissage du cinquième volet, la carte blanche à Olivia Moélo, plasticienne surprenante déjà croisée à Six-Fours lors de l’exposition « Eros malgré eux » à la Maison du Cygne (voir notre article).

Olivia Moelo


Ancienne secrétaire de direction, Olivia Moelo a changé de voie en se diplômant aux Beaux Arts de Rennes. Elle expose dans ses deux ateliers-galeries à Sainte Maxime et à la Garde-Freinet. Une fois par an, une exposition à la Garde-Freinet montre le potentiel artistique de la région. C’est la première fois qu’elle réunit ces artistes en dehors de sa galerie. Olivia parle de cette exposition comme d’une très belle aventure : « Tous les artistes ont un talent fou et je les suis. Ils sont avec moi à vie. »

Grands formats


Les deux axes du travail d’Olivia sont la « malpeur », la violence faite aux femmes, et le plaisir. Olivia travaille d’habitude dans le monumental. L’installation « Poupée vodoo anti-stress » de fils de laine exposée à la Batterie existe en bien plus grand, en 9m3. Après une formation chez JLB, elle débute également une carrière de sculpteur avec des grands formats en aluminium. Ses canards nous avaient marqués à la Maison du Cygne, nous les retrouvons à la Batterie. Olivia réalise également des bananes, des hippocampes, des sangliers en aluminium ou en résine. Elle en verrait bien un dans un rond-point et se dit prête à le vendre à une municipalité au prix du moule.

Tétons


Son « Œuvre corporelle » est composée d’une multitude de seins tricotés avec sa mère. N’est présent à la Batterie que l’un des panneaux des quatre constituant une œuvre immense dans laquelle rentrera le spectateur. Un tiers des gains ira à SOS Cancer Prévention et à CEW pour améliorer le quotidien des femmes atteintes de cancer. Olivia exposera début janvier au Studio des Acacias de Mazarine à Paris un serpent de tétons et la future installation. Elle cherche par ailleurs des sponsors pour un autre projet dont les bénéficies seront reversés aux associations en vue de la journée de la femme de 2017 : des bonnets en forme de tétons à la montagne avec chorégraphie.

Les œuvres d’Olivia sont parfumés : les fils au Samsara de Guerlain, les tétons à la lavande. D’autres, comme « Médusa », aux épices, pour inverser le processus de l’odeur des 7000 chaussettes et 2000 collants qui la composent.

La plupart des artistes invités à exposer avec elle entrent dans l’univers féminin d’Olivia : Valmigot, Marian Williams, Aurore Le Philipponnat, Maria Siri, Kathryn Oldfield, Nathy Paccalet, Philippe Gallego, Philippe Bœuf, Think Aimer, Loma Colorine, rencontrée aux Beaux Arts de Rennes…

La liberté d’expression de Valmigot


Déjà présente avec Olivia dans l’exposition « Eros malgré eux » à la Maison du Cygne, Valmigot expose à la Batterie de nombreuses œuvres aux techniques très variées. Le diptyque sur la liberté d’expression sur support de récupération oxydé à l’acide montre l’information qui s’accumule. Les totems représentant l’information en cours prendraient tout leur sens à la lumière naturelle par le mouvement de leur ombre. Les empreintes digitales illustrent l’article 19 sur la liberté d’expression. Le collier de pistolets en coton de drap et gesso était au cou de la présentatrice du journal télévisé en Nouvelle-Calédonie pour protester contre la diminution du budget de la culture.

Les toys de Think Aimer


Think Aimer possède un univers bien à lui, enfantin et inquiétant à la fois. Il recouvre ses « toys », jouets animaux sans bouche ni yeux, de peintures abstraites qui jouent avec la lumière. Il les a photographiés dans son livre "Histoire de jouer" et a parcouru des milliers de kilomètres pour les représenter dans des environnements très variés : villes, squats, éléments organiques…

La hollandaise Marian Williams, adepte de collages, résume l’état d’esprit des artistes : « Je suis ravie d’être là. On est dans le partage. Il est tellement rare que les artistes se regroupent, sans concurrence. Nous sommes tous différents, mais ce qui nous rassemble ici tient la route. Nous allons voyager ensemble pendant un bon bout de temps, je l’espère. »

Ce collectif offre ici une superbe exposition qui apporte un regard neuf et coloré sur le monde féminin. Une expérience forte dont vous auriez tort de vous priver, à la Batterie du Cap nègre jusqu’au 7 février.

, le 29 novembre 2015

Autres photos:

« Œuvre corporelle » d’Olivia Moelo. « Geek » de Valmigot : flash code de vente avec le boulon que les parents devraient serrer pour que les enfants n’abusent pas des univers virtuels. Bigoudis de Marian Williams.
« Œuvre corporelle » d’Olivia Moelo.