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Le 20. mars 2014 à 10h32

Ollioules Commémoration La Ville a rendu hommage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc

Avec ferveur, la Ville a célébré mercredi soir la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, d’abord au square AFN (en bordure de la RD8) puis au Monuments aux Morts, au centre de la cité.

Robert Bénéventi et Louis Giordano raniment la flamme du souvenir

Robert Bénéventi et Louis Giordano raniment la flamme du souvenir

Ollioules se souvient, Ollioules n’oublie pas. Ici, le devoir de mémoire n’est jamais pris en défaut. En témoigne l’émouvant hommage rendu mercredi soir aux innombrables victimes des guerres d’Afrique du Nord.

Deux cérémonies


Les cérémonies du souvenir ont débuté au square AFN, présidées par Robert Bénéventi, Maire, entouré de plusieurs membres du Conseil Municipal, du Conseil Municipal des Jeunes, de Louis Giordano, président de la FNACA, de représentants du Comité d’Entente des associations patriotiques…Après un dépôt de gerbe et un instant de recueillement, le cortège s’est rendu au Monument aux Morts où s’est déroulée la partie la plus importante de ce devoir de mémoire animée par les cuivres de la Lyre Provençale qui a tour à tour interprété la sonnerie aux morts, la Marseillaise et l’air des Africains.
Il appartenait ensuite à Jacques Timoléon, maître de cérémonie, de donner lecture du message de Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, en charge des anciens combattants :

Le message du ministre délégué


« Nous rendons un hommage solennel à toutes les victimes de la guerre d’Algérie, du Maroc et de Tunisie parce que nous ne voulons pas oublier, parce que ce souvenir est le socle sur lequel nous reconstruisons les liens d’amitié et de fraternité »
Et d’ajouter : « Le 19 mars, date du cessez-le feu en Algérie est la date symbole d’une fin tant attendue des combats qui préparait l’indépendance d’un pays et le retour dans leur foyer de milliers de combattants, mais n’empêcha pas de nouvelles souffrances, faites de violence et d’abandon, cependant annonciatrice d’espoir et de paix ».

« Ce jour-là, certains pensèrent : c’est fini… »


Belles et nobles paroles, mais un demi siècle plus tard, la mémoire est-elle apaisée ? Le souvenir de ceux qui ne reviendront pas s’est-il estompé ou bien continue-t-il de brûler sous des feux mal éteints ?
En écho à cette interrogation, Robert Bénéventi s’est exprimé avec beaucoup d’émotion, rappelant que le 19 mars 1962 fut adopté le cessez-le-feu de l’un des conflits les plus douloureux de l’histoire de notre pays.
« Ce jour-là, certains pensèrent « c’est fini », d’autres connurent le désarroi. Des jeunes français évitèrent la mobilisation, d’autres commencèrent à entrevoir un retour possible en famille. Mais ce jour de soulagement pour beaucoup, de tristesse pour d’autres, ne signa pas la fin des drames et des horreurs. Ollioules n’oublie pas les hommes, femmes et enfants dont le destin fut bouleversé après cette date ».

27.500 soldats français tués


Et de souligner que ce conflit se chiffre par huit années d’une guerre véritable, par la mobilisation de près de deux millions de soldats français, par deux millions de civils déplacés, par des centaines de milliers de victimes de part et d’autre dont 27.500 soldats français, des indépendantistes, des harkis massacrés après le cessez-le-feu et l’indépendance, un million de rapatriés, la guerre fratricide dans chaque camp.
« C’est une raison de plus, par conséquent, de rendre un hommage sincère et chaleureux à tous ceux qui ont souffert et qui oeuvrent désormais pour la transmission et le devoir de mémoire, notion importante, que dis-je, indispensable dans notre société actuelle ».

Albert Camus, Primo Levi et Aristote


Et, après avoir cité Albert Camus (toute autre politique que celle de la conciliation n’amènera pas seulement la mort inutile de français et d’arables, elle accentuera la solitude arabe et la solitude française, et le malheur des deux peuples), Primo Levi (qui n’a pas de mémoire, n’a pas d’avenir » et même Aristote (savoir, c’est se souvenir) de conclure : « Il est indispensable que les jeunes générations apprennent et sachent ce qui s’est réellement passé au cours de cette guerre »

F.K, le 20 mars 2014

Autres photos:

Dépôt de gerbe Aux côtés de Jacques Timoléon, maître de cérémonie, Robert Bénéventi pendant 
son allocution. Le Maire, les élus et les responsables des associations patriotiques unis devant le Monuments aux Morts Robert Bénéventi au square AFN avec son premier adjoint, Jean-Michel Huguet, les représentantes du conseil municipal des jeunes et Louis Giordano, président de la FNACA.
Dépôt de gerbe