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Jeudi matin les obsèques de Brigitte Jalabert se sont déroulées à l'Eglise Saint-Nazaire à Sanary, elle aurait eu 100 ans cette année. Il y avait de nombreux Bruscains pour cette cérémonie, car elle et son mari ont marqué de leur empreinte l'ancienne école mixte du Brusc fermée en 1957, et qui regroupait deux classes. Ironie de l'histoire: elle aurait pu voir de son vivant la pose d'une plaque lui rendant hommage avec son mari au bâtiment abritant la nouvelle capitainerie du Brusc, là où trônait à l'époque l'école. Initialement prévue le 26 janvier, cette inauguration a été repoussée et elle ne sera donc plus là, au grand dam des anciens du Brusc qui ne cachaient pas leur grande tristesse.
Un petit retour en arrière s'impose: Pierre Jalabert aura dirigé et enseigné avec sa femme Brigitte à l'école du Brusc de 1935 à 1952. Chose assez incroyable, les anciens élèves se sont réunis à plusieurs reprises à l'initiative de Milou Dodéro et n'ont jamais perdu de vue le couple qui s'était installé à Sanary, car Pierre Jalabert fut aussi directeur de l'ancienne école primaire de Portissol où, là aussi, de nombreux anciens se souviennent de son passage.
Milou se rappelle: "en 1979, on avait fait une fête qui avait réuni 170 anciens élèves de l'école, et Pierre Jalabert avait raconté à l'assistance: "on m'avait déconseillé le Brusc, certains le qualifiaient de pays de sauvages...Il étaient tellement sauvages que je serai resté 18 ans". Pierre Jalabert décédera en 1985. Milou Dodéro avait d'ailleurs organisé en avril 2010 une nouvelle réunion avec les anciens élèves, et Brigitte était toujours là, souriante et aimable (voir notre précédent article).Car il y a pléthores d'anecdotes: "ce sont deux personnes qui nous ont marqué énormément, il faut voir qu'ils nous offraient à chaque fin d'année un voyage gratuit, ils nous emmenaient à la plage pour apprendre à nager. J'ai souvenir qu'un jour de Mistral ils nous avaient emmené à Fabregas à pied". Une autre ancienne élève, Anna, racontait: "on faisait à chaque fin d'année des spectacles, des pièces de théâtre, ils nous faisaient même participer à des concours avec notre chorale. On en garde un souvenir formidable 60 ans après, vous vous rendez-vous compte". Et Milou Dodéro de nous raconter: "Pierre Jalabert a fait poser la première plaque d'hommage aux morts pour la France au Brusc. C'était un homme formidable, je me rappelle qu'il avait acheté un projecteur pour nous montrer des films. C'étaient vraiment des enseignants d'un autre temps, qui nous ont énormément appris". Pendant la guerre, ils faisaient ramasser aux élèves des glands au Mont Salva pour les vendre ensuite au torréfacteur: avec ces sous ils arrivaient à financer des activités. Une autre époque, et jeudi matin tous ces anciens échangeaient avec sincérité et grande tristesse ces belles anecdotes. Autour d'Alain Pellerano et de Léon Dodéro, tous se souvenaient de ce couple formidable qui a laissé deux filles, Michèle (elle a été institutrice à l'école primaire des Lônes) et Odile (professeur en Angleterre).

Une cérémonie s'est déroulée jeudi matin à l'Eglise Saint Nazaire à Sanary pour un dernier hommage à Brigitte Jalabert.