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Le 19. février 2015 à 18h43

Ollioules Culture Un olivier, il faut savoir le tailler, cela s'apprend, la preuve...

A l’initiative de l’association des Amis de l’Olivier, Rémy Pecout, un spécialiste de la Chambre d’Agriculture du Var, a fait une démonstration de taille de l’olivier ce jeudi dans un verger privé sur les hauteurs d'Ollioules, et en a profité pour donner d’utiles conseils face aux maladies qui ont causé cette saison des dégâts considérables à l’arbre symbolique de la Provence.

Devant Alain David (barbe blanche), Rémy Pecout explique comment tailler un olivier

Devant Alain David (barbe blanche), Rémy Pecout explique comment tailler un olivier

Au cours de deux séances identiques, l’une le matin et l’autre l’après-midi, les membres des Amis de l’Olivier ont pu se familiariser avec la taille de l’olivier.

Présidée par Alain David, cette association compte plus de 250 adhérents non seulement d’Ollioules, mais aussi de Six-Fours, Sanary, La Seyne…Et nombreux d’entre eux ont suivi avec beaucoup d’intérêt les démonstrations de taille réalisées par Rémy Pecout de la Chambre d’Agriculture du Var dans le verger de Fritz Bauer, sur les hauteurs de Saint Laze à Ollioules, un verger abritant quelque 150 oliviers d’une cinquantaine de variétés en majorité des bouteillan, des aglandaou, des arbequina, des brun, des cayon, des cornicabra et des frantoio…Mais aussi des picholine, des kalamata et des lucques.

Une récolte 2014 pratiquement anéantie


Aux côtés d’Alain David, d’Alain Arditi et Henri Barbaroux, Rémy Pecout a montré comment tailler un olivier fructifère, lui « donner une forme de gobelet », l’aérer au maximum pour que la lumière, et donc le soleil, puisse irradier chaque branche, attendre le moment propice (entre février et mars)…

Mais à l’unanimité, les questions ont concerné les maladies qui ont détruit pratiquement toute la récolte 2014. Et à ce titre, les chiffres parlent d’eux-mêmes : habituellement, l’aire ollioulaise produit entre 200 et 250 tonnes d’olives par an. Cette année, la récolte n’a pas dépassé 13 tonnes ! Et le moulin, faute de fruits à traiter, a dû fermer au bout de trois semaines. Le verger de Fritz et d’Annette Bauer où se sont déroulées les démonstrations de taille produit bon an mal an un peu plus de deux tonnes d’olives. Et cette année, 30 kilos !

Le responsable de cette catastrophe, en plus de la grêle, c’est la fameuse mouche et aussi des conditions météorologiques défavorables (un été relativement frais, un hiver peu rigoureux, autant d’éléments qui permettent à la mouche de se développer, sachant qu’une mouche pond jusqu’à 400 œufs par jour). Mais pas que, car s’y ajoute aussi à présent une bactérie particulièrement meurtrière.

Les remèdes existent, mais sont peu nombreux


Les remèdes ? Il y en a peu, mais ils sont relativement efficaces, au premier rang desquels les pièges alimentaires (accrochée à l’arbre, une bouteille d’un litre d’eau mélangée à 30 grammes de phosphate d’ammoniaque) et la barrière minérale (un badigeon d’argile sur toute la surface de l’olivier qui lui donne une couleur blanche, certes peu esthétique, mais faisant fuir l’hôte indésirable). Il existe également d’autres méthodes, mais réservées exclusivement aux professionnels, titulaires d’une autorisation spéciale sous la forme d’un certificat-phyto.

Quoi qu’il en soit, il faudra bien se faire une raison : cette année, l’huile d’olive se fera rare. Et donc, coûtera plus cher.

F.K, le 19 février 2015

Autres photos:

Ne pas hésiter à élaguer, mais surtout permettre à la lumière de pénétrer à l'intérieur de l'arbre.
Ne pas hésiter à élaguer, mais surtout permettre à la lumière de pénétrer à l'intérieur de l'arbre.