Le 9. mars 2014 à 11h48
Ollioules
Culture
Inspiré par un voyage en Altaï, le monde étrange et mystérieux de Pascal Ewald
Au cours de son allocution, Robert Bénéventi ayant à ses côtés, de gauche à droite, Nicole Bernardini, adjointe, Jean-Paul Lefèvre, Béatriz Gonzalez-Haw, présidente de l’association Echo d’Art, Mireille Ewald, épouse du peintre exposant et Clémentine Bruneau, directrice de la Galerie de l’Olivier
Décédé il y a un an, Pascal Ewald, professeur d’arts plastiques à l’école des Sablettes et l’un des piliers des Métiers d’Art à Ollioules, a laissé derrière lui de nombreuses toiles de très grande facture. Aux cimaises de la Galerie de l’Olivier sont accrochées depuis samedi soir ses toutes dernières œuvres, nées d’un voyage en Altaï en 2008 en compagnie de Mireille son épouse.
Un peintre de grand talent
« C’est toujours avec émotion que nous évoquons la qualité artistique de votre mari » a déclaré Robert Bénéventi à l’adresse de Mireille Ewald en inaugurant cette exposition aux côtés de Nicole Bernardini, adjointe, Jean-Paul Lefèvre, adjoint, Béatriz Gonzalez-Haw, présidente d’Echos d’Art et de Clémentine Bruneau, directrice de la Galerie de l’Olivier
Pour essayer de comprendre tout le sens caché derrière ces 12 toiles empreintes de mystère, d’onirisme et même d’érotisme, il faut revenir sur la découverte, au début du vingtième siècle, dans la région de l’Altaï, d’un hominidé de 80.000 ans, contemporain des Néanderthaliens, puis de celle en 1993 de la Princesse de l’Altaï, une momie scythe, en parfait état de conservation car l’eau avait pénétré dans le tombeau puis avait gelé.
Voyage aux confins de la Sibérie
Cette princesse avait un très beau tatouage sur l’épaule et ses vêtements ainsi que les objets enterrés avec elle prouvent qu’il s’agissait d’une jeune fille noble. Elle a donc vécu à l’époque d’Alexandre le Grand, soit il y a 2.500 ans, et se trouve aujourd’hui au musée de Novossibirsk.
Cependant, depuis son transfert à Novossibirsk, des phénomènes étranges se seraient produits : secousses sismiques quotidiennes, suicides d’hommes, mort d’archéologues ayant participé aux recherches, phénomènes qui seraient les conséquences d’un châtiment lié à l’enlèvement de la momie de la princesse, sachant que les habitants de l’Altaï sont des païens vénérant la nature et pratiquant le chamanisme.
C’est donc dans ce contexte que Pascal et Mireille ont entrepris un voyage dans cette contrée lointaine de la Sibérie.
A son retour, Pascal Ewald, complètement imprégné de tous ces mystères qui entourent cette fameuse princesse, s’est mis à peindre ce qu’il avait ressenti dans son for intérieur durant cette « promenade en Altaï ».
Du rêve à la réalité
Ses tableaux réalisés à l’acrylique sur toiles de grand format constituent par conséquent une sorte de récit de voyage, avec des allusions à la mythologie, à l’archéologie, aux coutumes de cette région, le génie des Scythes, peuplade nomade qui vivait précisément dans ces lieux. Les couleurs sont souvent gaies pour mieux célébrer les beautés de la nature mais parfois sombres comme la nuit pour traduire l’angoisse. Et puis, il y a les détails qui échappent au premier regard, même au second : des images incrustées finement et astucieusement dans un décor qui raconte tout autre chose. C’est déroutant et envoûtant à la fois.
Un hommage à la femme
Dans son allocution, Robert Bénéventi n’a pas manqué de souligner qu’en ce samedi 8 mars, journée dédiée à la femme, le peintre rendait précisément hommage à la femme à travers plusieurs tableaux. Et le moins que l’on puisse dire que du rêve à la réalité, certains coquins préféreraient la réalité…
Exposition « Promenade en Altaï » Pascal Ewald Peintures, Galerie de l’Olivier, entrée libre (parkings gratuits) du 8 mars au 11 avril, du mardi au vendredi de 14h30 à 18h, le samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h. Tél 04 94 63 06 92
F.K, le 09 mars 2014
Robert Bénéventi en conversation avec Mireille Ewald, le peintre exposant disparu prématurément l’année dernière à 63 ans