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Le 9. juin 2014 à 18h43

Ollioules Commémoration La Ville a rendu hommage au Colonel René Le Page, un enfant ollioulais, héros de Dien Bien Phu

La commémoration de la Journée Nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine, ce dimanche de la Pentecôte a permis à la Ville d’honorer également la mémoire en présence de sa veuve d’un enfant ollioulais, le Colonel René Le Page, héros de Dien Bien Phu.

Le recueillement des anciens combattants.

Le recueillement des anciens combattants.

L’hommage rendu dimanche en fin d’après-midi aux morts pour la France en Indochine a revêtu un caractère plus particulier à Ollioules où a été célébrée en présence de sa veuve la mémoire d’un héros ollioulais, le Colonel René Le Page, dernier parachutiste à avoir sauté sur Dien Bien Phu.

« Debout les paras »


Empreinte de beaucoup d’émotion, cette commémoration du souvenir et du recueillement, orchestrée par Jacques Thimoléon, maître de cérémonie, s’est déroulée devant le Monuments aux Morts en présence de Philippe Vitel, député de la circonscription, de Robert Bénéventi, Maire de la commune entouré des membres de son conseil municipal, du Conseil Municipal des Jeunes, du Capitaine de Frégate Blonce, délégué militaire départemental, des associations patriotiques, des 14 porte drapeaux de la ville, des trompettes de la Lyre Provençale…

L’exécution de « Debout les Paras », de la sonnerie aux morts, de la Marseillaise et de la « prière du parachutiste » et le dépôt de cinq gerbes ont revêtu un caractère d’autant plus émouvant qu’était présente Jeannette, veuve du Colonel René Le Page, héros de Dien Bien Phu, théâtre d’une terrible bataille au cours de laquelle, en août 1954, l’armée française a payé un très lourd tribut face au Vietminh.

« Une lutte avec un courage sans borne »


C’est d’ailleurs ce sacrifice qu’a tenu à rappeler le Commandant Aubin, président de la section des Médaillés Militaires en donnant lecture du message du 11 août 1954, soulignant que les soldats français « avaient lutté jusqu’au bout, avec un courage sans borne et avec la plus grande abnégation, malgré l’hostilité d’une certaine France ». Une bataille qui a mis un terme à un siècle de présence française en Indochine et qui s’est soldée par 1.726 tués, 1.694 portés disparus, 5.294 blessés et plus de 10.000 prisonniers dont à peine 300 sont revenus…

«  Bataille contre un ennemi insaisissable »


C’est en termes aussi émouvants que s’est exprimé ensuite Robert Bénéventi qui a tout d’abord rappelé que contre le Vietminh, « les combattants venus de France, d’Europe, d’Afrique du nord ou d’Afrique noire furent le plus souvent engagés aux côtés de leurs frères d’armes indochinois, dans des conditions extrêmes, dans la boue des rizières, sur le sommet d’un piton, sur une piste forestière, contre un ennemi insaisissable, sans pitié et toujours mieux armé »…

Cette évocation d’un passé douloureux a donné l’occasion à Robert Bénéventi d’évoquer la mémoire de l’un de ces héros de Dien Bien Phu, le colonel René Le Page.

Engagé volontaire en 1942 contre les nazis


« Pendant plus de 30 ans, notre commune a eu la chance d’avoir sur ses terres un militaire à la carrière exceptionnelle en la personne de René Le Page ».

Et de rappeler que cet enfant du pays a été engagé volontaire en 1942 contre les nazis, a participé de 1944 à 1945 aux combats de la Libération. Qu’au sortir de la guerre, il rejoignait l’Ecole Militaire de Coëtquidan de 1946 à 1948, choisissant à sa sortie les troupes aéroportées.

Porté disparu pendant six mois


Après un premier séjour en Indochine de 1948 à 1950 au sein du 3ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, il rencontre celle qui va devenir son épouse, Jeannette originaire de Guingamp. Peu après le mariage, le 7 janvier 1952, il repart en Indochine, affecté au 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux et participera à la bataille de Dien Bien Phu où il a été le dernier à sauter sur la zone. Il connaîtra les affres de la captivité pendant six mois dans des conditions très dures qui coûteront la vie à un grand nombre de ses hommes. Et durant cette période, il sera porté disparu.

Fin de carrière militaire à Toulon


Fort heureusement, René Le Page reviendra vivant d’Indochine, avec son frère, officier de la Légion Etrangère. Il partira ensuite pour de nouvelles missions en Algérie de 1956 à 1958, puis au Sénégal avant de commander, de 1964 à 1969, la 11ème Division aéroportée de Pau aux côtés du Général Bigeard…Puis de terminer sa carrière militaire en qualité d’officier de liaison de l’Armée de Terre auprès de l’Amiral Préfet Maritime et de s’éteindre en 2005 auréolé de gloire : Grand Officier de la Légion d’Honneur (décerné par Jacques Chirac, président de la République), Croix de Guerre à 12 citations dont 7 à l’ordre de l’armée.

En hommage à ce grand soldat, Robert Bénéventi a remis à Jeannette, sa veuve, la médaille de Citoyen d’Honneur de la Ville.

FK, le 09 juin 2014

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