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Le 19. juillet 2015 à 15h45

Ollioules Commémoration Ils furent grands

Dimanche 19 juillet à 10h, a eu lieu une cérémonie simple et recueillie pour la Journée nationale de la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France, place Marius Tortobas. Au-delà de l’esprit villageois protecteur d’Ollioules, un combat pour la fraternité.

Etaient présents le maire et nombre de ses adjoints, la vice-présidente du Conseil départemental Laetitia Quilici, Edouard Friedler du Beausset rassemblé, le capitaine Lapoirie représentant le 519ème groupe de transit maritime, Miss Ollioules, le président de la synagogue de La Seyne Samuel Moha et, pour la première fois, l’Aumônier israélite des armées de la région PACA, Ary Samoun. Dans le public venu assister à cette touchante cérémonie, se comptait également le dernier des soldats Rhin et Danube, Monsieur Decimo.

Hommage aux justes parmi les justes


Cette journée est célébrée à Ollioules depuis sa création en 2000 dans un esprit d’apaisement et de rassemblement des communautés. « Certaines familles qui le mériteraient n’en font pas partie, mais nous y travaillons », expliquait la directrice de la communication Catherine Buisson.

La cérémonie a commencé par quelques instants de recueillement. Puis on a entendu le Chant des Marais par les Chants polyphoniques d’Ollioules dirigés par Bruno Permingeat lors de la cérémonie du CNR. Le président de la synagogue de La Seyne Samuel Moha a rappelé que, sur 75 000 déportés, seuls 2 000 ont survécu. Il a tenu à rendre hommage aux Justes en rappelant le Talmud : « Qui sauve une seule vie sauve le monde entier. »

Devoir de reconnaissance


L’Aumônier protestant était excusé, mais l’Aumônier israélite des armées de la région PACA Ary Samoun était présent pour la première fois, en tenue grand blanc pour marquer la solennité de l’occasion. Il a dit la Prière à la République française, récitée tous les samedis dans les synagogues de France, mais que le maire Robert Bénéventi entendait pour la première fois. « Cette région étant sous le signe de l’armée, j’ai tenu à participer à cette cérémonie qui me paraît importante pour rappeler la mémoire de ces justes et pourquoi nous leur devons reconnaissance », nous a-t-il déclaré.

Un lieu chargé d’histoire


Le maire Robert Bénéventi a rappelé la responsabilité de l’Etat français dans une succession d’ignominies entre 1940 et 1944, dont la rafle du Vel d’Hiv sous les ordres de René Bousquet. Comme l’année dernière, il a justifié le choix du lieu de la cérémonie, face à l’ancien Hôtel Carbonel, où la municipalité de l’époque avait fait preuve de zèle collaborationniste. Il a raconté comment le fils de Marius Trotobas, qui donne son nom à la place, « élu démissionnaire pour cause de collaboration », a caché un enfant de six ans, Robert Monteux, en le faisant passer pour son neveu dans le café de ses parents, à la barbe même des Allemands qui le fréquentaient. « Il devrait être "juste", même si sa famille n’a pas souhaité en faire la démarche. »

Le maire a cité Primo Levi pour qui les monstres, somme toute rares, étaient bien moins dangereux que les hommes ordinaires, dont l’indifférence est le premier maillon vers la déshumanisation. Il a rendu hommage à ceux qui ont incarné la lumière dans les ténèbres au péril de leur vie et a appelé de ses vœux une société où chacun peut s’épanouir dans la volonté de vivre ensemble.

La cérémonie s’est conclue par la musique du film « La liste de Schindler » par le Quatuor Da Vinci et la Marseillaise.

, le 19 juillet 2015

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Autres photos:

L’Aumônier israélite des armées de la région PACA, Ary Samoun, avec la Prière pour la République en français et en hébreu. Le président de la synagogue de La Seyne Samuel Moha et l'aumônier israélite des armées Ary Samoun. Le maire d'Ollioules, Robert Bénéventi. Le dernier des soldats Rhin et Danube, Monsieur Decimo.
L’Aumônier israélite des armées de la région PACA, Ary Samoun, avec la Prière pour la République en français et en hébreu.