Les Six-Fournais se sont arrachés les quelques exemplaires distribués sur la commune et certains se sont levés très tôt pour obtenir le "précieux" exemplaire.
700 000 exemplaires de l’hebdomadaire "Charlie Hebdo" ont été distribués dans toute la France ce mercredi matin, sur les 5 millions annoncés pour la France et l'étranger.
A Six-Fours, les points de ventes ont été pris d'assaut dès cinq heure du matin. En à peine 5 minutes, "Charlie Hebdo" était épuisé. De longues files d'attente se sont formées dès l'aube mais au vu du peu d'exemplaires disponibles sur notre commune, de 10 à 20 tout au plus par point de vente, beaucoup sont repartis bredouilles. Il faudra donc patienter, sans avoir l'assurance d'obtenir cette édition de l'après attentat qui se revend déjà à prix d'or sur internet! Certains points de vente ont accepté de mettre de coté des exemplaires pour les clients fidèles,mais ils se rendent compte dès ce premier jour qu'ils ne pourront peut-être pas honorer ces commandes : « Ce n'est pas nous qui décidons du nombre d'exemplaires que nous revendons, on nous les livre mais on ne sait jamais combien on en aura »
Peu après l'ouverture, tous affichaient « Plus de Charlie »
Sur les sept points de vente que nous avons recensés ce matin, le centre-ville, La Cantarelle, le Pont du Brusc, Font de Fillol, Les Lônes, la Coudoulière et le Brusc, tous s'accordent à dire que très tôt le matin, les clients étaient nombreux, jusqu'à se bousculer, pour obtenir l'hebdomadaire. Peu après l'ouverture, tous affichaient « Plus de Charlie ». Et pour cause...avant l'attentat terroriste , la plupart des tabacs-presse n'avaient que 3, voire 4 exemplaires à la vente, et n'en vendait, au mieux, que un ou deux par semaine. La distribution se poursuivra pendant 15 jours, certains tablent sur le fait que cet engouement pour un journal rarement lu par ici, baissera naturellement. A voir !
«Soutenez-nous aussi!»
« Soutenez "Charlie Hebdo" mais aussi les distributeurs que nous sommes , venez l'acheter tous les mercredis » s'exclamait la propriétaire du tabac presse du Pont du Brusc. La crise est bel et bien là dans le métier. Au Brusc, le tabac-presse n'avait aucun exemplaire à la vente et ceux qui s'étaient levés très tôt pour se le procurer étaient bien déçus : « nous n'avons rien reçu car nous n'en vendons pas à l'année- explique la propriétaire- mais demain nous en aurons quelques exemplaires. » Et d'ajouter : « j'aimerais bien qu'il y ait autant de monde tous les jours et que les lecteurs soient solidaires aussi avec nous. Nous payons à l'avance les journaux et magazines et nous avons de gros soucis de trésorerie car les titres invendus ne nous sont remboursés que trois mois plus tard ! Notre métier est en péril car nous devons faire face à la concurrence d'Internet et surtout des abonnements qui proposent des tarifs défiant toute concurrence. Les gens n'ont plus le temps de lire et certains magazines sont très chers. Mon mari est obligé de travailler la nuit, en distribuant Var Matin dans les boites aux lettres ! Autrement nous ne nous en sortirions pas ! »
Alors, lecteurs de tout poil et de tout bord, soyez solidaires de "Charlie Hebdo" mais aussi de tous les distributeurs qui chaque jour mettent à votre disposition votre journal quotidien et contribuent à la vie du quartier.