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Ils sont quelque 150 délégués représentant une centaine de sections venus de toute la France rassemblés durant deux jours dans une même communion de pensée et de devoir de mémoire. Ils, ce sont les représentants des cheminots anciens combattants, anciens résistants qui tiennent à Ollioules leur 39ème congrès national.

Honneur à Louis Dutto

Pourquoi Ollioules, cette petite et attrayante commune, d'à peine 14.000 habitants mais non dépourvue d'attraits touristiques (elle figure en bonne place dans le dernier guide de "Les 100 Plus Beaux Détours de France") ? Parce que le président départemental de cette association, qui compte plus de 5.000 adhérents, n’est autre que Louis Dutto, un enfant du pays qui a su convaincre le Maire de la commune d’accueillir cette manifestation nationale.

En point de mire, la défense des droits acquis

Au cours de leur réunion, ce mercredi, salle Jean Moulin (véritable symbole pour une association de résistants), les congressistes sous la houlette de leur président Robert Moullière et de leur secrétaire René Pallos débattront de la défense de leurs droits, du devoir de mémoire, des acquis sociaux…,avant de se retrouver, en fin de journée, devant le Monument aux Morts pour se souvenir de tous ceux qui ont œuvré pour la libération de la France, il y a 70 ans, et pour qui cette démarche s’est terminée devant un peloton d’exécution ou, pire encore, dans un camp de concentration dont la seule échappatoire passait par une cheminée…

Les cheminots, engagés contre les nazis

C’est tout cela qu’a voulu rappeler Robert Moullière en inaugurant, aux côtés de Robert Bénéventi, Maire d’Ollioules entouré de nombreux élus de son Conseil Municipal cette exposition qui relate l’engagement des cheminots français dans la lutte contre l’occupation nazie, rappelant au passage, que parmi toutes les entreprises françaises, la seule à avoir été décorée de la Légion d’Honneur, a été la SNCF.
Alors comment comprendre cette accusation américaine contre la SNCF pour « avoir conduit des trains de déportés ».
«Les agents vivaient sous la botte allemande » répond Robert Moullière qui ajoute « Nos conducteurs obéissaient sous le regard des soldats, sous la menace de leurs armes. Ils n’avaient pas d’autre choix que de conduire les trains jusqu’à la frontière où des conducteurs allemands prenaient le relais. Ne pas exécuter leur ordre signifiait la mort ».

Un lourd bilan

Précisément, elle a été le lot de beaucoup de cheminots de cette époque maudite : 8.938 pour être précis, 809 fusillés, 1.157 morts en déportation…Un film leur a d’ailleurs été consacré « La bataille du rail ». Et puis, ensuite, des années pour essayer d’oublier l’inconcevable, la tyrannie, les tortures, les départs sans retour, bref, quelque chose d’abominable, pour, ensuite, se réconcilier puis militer pour la paix au sein d’une Europe où « depuis 70 ans n’a plus eu lieu de conflit ».

Des témoins de la barbarie nazie

Des panneaux illustrés sans concession illustrent ces propos : du début de la guerre jusqu’à la Libération, une succession de photos témoignant de la bestialité d’hommes qui n’avaient de nom que ce nom, qui sévissaient au nom d’une idéologie. Révolue ? Peut-être pas tout à fait quand sourdent ça et là quelques souvenirs nostalgiques malsains…

Après avoir évoqué ce passé si douloureux, le président de l’ANCAC s’est dit préoccupé par la montée du Front National et a affirmé que l’association devait se tourner vers les jeunes générations ».
Un avis partagé par Robert Bénéventi qui, après avoir souhaité la bienvenue aux congressistes en leur vantant les atouts touristiques de la Ville, leur a affirmé combien sa commune était attachée au devoir de mémoire. Comme en témoignent les nombreuses cérémonies aux différents monuments aux morts. Et ce mercredi soir, il en sera de même…