Six Fours
Vie de la cité
La réunion de quartier du Fort (Centre-Ville), dévoile le futur PLU
Mardi 4 novembre, en mairie, la réunion de quartier du Fort a dévoilé en détail le futur PLU qui en est au stade de l’enquête publique. Sa préparation a demandé un travail de titan pour concilier obligations de construction de logements sociaux et qualité de vie.
Pour cette importante réunion de quartier, dévoilant l’histoire et le détail du futur PLU de Six-Fours, une douzaine de personnes étaient autour de la table de la salle du conseil municipal. Lors de cette réunion non ouverte au public, il y avait Joseph Mulé, premier adjoint et orateur du jour, Christiane Giordano, adjointe au quartier du Fort, Viviane Thiry, adjointe à la communication, Jean-Philippe Pastor, Délégué aux nouvelles technologies, Thierry Mas St Guiral, Adjoint à la sécurité, Pierre Rayer Directeur de Cabinet, Gisèle Hamm-Crevau, conseillère municipale FN, Erik Tamburi, Conseiller municipal Droite Républicaine et des élus du Conseil de quartier concerné. Après que chacun se soit présenté, Joseph Mulé a pris la parole pour une grande explication autour du futur PLU : « Mon souhait est de vous donner tous les éléments afin que vous compreniez l’ambition du PLU » dira-t-il en préambule.
Un POS dépassé
Le premier adjoint fit d’abord un rappel détaillé de l’historique du POS (Plan d’Occupation des Sols), en expliquant que dès 1996, celui-ci avait été jugé obsolète. Il avait donc été remplacé par le PLU, validé en 2004, qui prenait en compte l’intégration du diagnostic pluvial devenu obligatoire et la nouvelle loi paysage. Il avait aussi pour objectif la limitation de la capacité d’accueil. Comme chaque nouveau PLU, certaines zones devenaient constructibles et d’autres qui l’étaient, passaient inconstructibles. Les nouvelles règles furent mises en place jusqu’en 2008, année de l’annulation de ce PLU par le Tribunal administratif. Du coup, on est revenu au POS, avec pour conséquence de rendre de nouveau constructibles les terrains qui ne l’étaient plus à cause du PLU. Les propriétaires de ces terrains et promoteurs, se sont alors empressés de faire valider un permis de construire. C’est le cas typique du quartier Barras, dont on vous a largement parlé dans nos colonnes.
L’ombre de 2015
Avec les nouvelles règles d’urbanisme, apportées par la loi Alur et la loi Duflot avec les obligations de plus en plus fortes des communes de construire des logements sociaux en nombre, il était donc urgent de mettre en place un nouveau PLU, prévoyant la possible installation de ceux-ci. A Six-Fours, cela représente tout de même 864 logements à construire avant 2025 (selon le PLH – Plan Local d’Habitat) ! A contrario, si le PLU n’est pas mis en place ou ne correspond pas aux obligations, Six-Fours n’aurait plus la main sur son urbanisation qui serait géré par l’état et ses règles très permissives qui amèneraient une modification du paysage totalement non maîtrisée, avec la construction, non pas de 864 logements sociaux, mais de 3300 dictés par la loi Duflot ! « La seule solution, c’est de faire ce PLU » affirmera Joseph Mulé
Un travail de titan
Pour mettre en place ce nouveau PLU, un travail de titan a été entrepris, pour détailler quartier par quartier les orientations de chacun. Ce nouveau projet a été élaboré selon 3 stratégies, les stratégies environnementales, urbaines et économiques. La première vise, on l’aura compris, à tenir compte de l’environnement, donc de l’aspect attractif, visuel et touristique de la ville. Le second, ambitieux, vise à recentrer la ville en favorisant les logements et en donnant au centre Reynier un vrai statut de centre-ville, tout en confortant les quartiers. La 3e stratégie concerne le coté travail, qui devrait favoriser l’expansion économique à travers le port de plaisance, les plages, les quartiers, la ZAC (avec une extension vers Gabois) et les zones agricoles qui seraient préservées.
Des questions et des inquiétudes
Après les explications claires et imagées du premier adjoint, les personnes qui le souhaitaient purent poser des questions. Après l’intervention d’une riveraine de la Fondation Lelièvre, craignant la création d’immeubles de logements sociaux, Erik Tamburi prit la parole au nom d’habitants lui ayant fait part de leurs inquiétudes. Le Conseiller municipal d’opposition demanda si le projet de plusieurs immeubles derrière la maison de retraite 'Lelièvre' en lisière de la forêt en remplacement du projet de villas était confirmé et si il y avait de nouveaux projets d'immeubles dans la zone inondable de Gabois. La réponse de Joseph Mulé fut de nature à préciser les choses : « A Gabois, j’ai refusé 2 permis de construire, mais le maire a perdu son droit de préemption au profit du Préfet. L’enquête publique sera donc importante. A Allegre, Il y a un problème de route trop étroite pour une circulation plus intense. Aujourd’hui, il n’y a aucun permis déposé. » Erik Tamburi demanda alors à Joseph Mulé s’il pouvait intervenir auprès de l'E.P.F.R (Etablissement Public Foncier de Région) pour qu’ilagisse de façon plus modérée. Selon lui, cet organisme mettrait une pression inadmissible aux propriétaires dans les secteurs visés par les préemptions pour faire des logements sociaux (comme l'avenue de la Mer), par des méthodes inappropriées, en diffusant des rumeurs. Le premier adjoint lui répondit qu’il ne pouvait maîtriser leur mode de travail, car ils ne dépendent pas de la mairie. « La meilleure manière d’agir est la mobilisation des habitants des quartiers visés devant la commissaire enquêtrice sur le PLU. C’est elle qui pourra provoquer des modifications par ses avis », dira le premier adjoint. Erik Tamburi pour sa part, annonçait : « S’ils n’arrêtent pas, je n’hésiterai pas à recourir à des réponses juridiques. »
En résumé…
Au final, ce PLU autorise 4000 habitants supplémentaires d’ici 2025 et laisse donc la place et la possibilité de construire les logements sociaux imposés. Il ambitionne de donner une centralité au quartier Reynier, de favoriser le renouvellement urbain, grâce à la modification des règles concernant la création de parkings, de valoriser le commerce et les centres d’intérêt, d’améliorer les liaisons piétonnes, pour limiter l’utilisation de la voiture, de maîtriser le développement humain et de tenir compte de l’inondabilité. Restent quelques inquiétudes légitimes. La consultation publique (du 25/10 au 1/12 en mairie) sera sans doute d’une grande importance dans le devenir de certaines zones. Ce n’est donc pas le moment de se dire ‘On verra bien’, il faut donner son avis. Plus que jamais, c’est important !
PH, le 05 novembre 2014
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Un exemple du traitement d'un quartier par le futur PLU