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Le 17. octobre 2017 à 20h13

Six Fours Sécurité routière Prévention « choc » au lycée de la Coudoulière

Mardi matin, les élèves s’étaient rassemblés dans l’enceinte du lycée afin d’assister à une simulation d’accident entre un véhicule et une moto. Une action de prévention pour lutter contre l’accidentologie chez les jeunes qui en a secoué plus d’un.

Dans le cadre d’une action de prévention organisée dans plusieurs lycées du Var, M. Principiano, proviseur adjoint du Lycée professionnel de la Coudoulière a mis en place cette journée de prévention routière notamment pour sensibiliser les conducteurs de scooters. Cette action, baptisée « Un Choc Pour La Vie », est coordonnée par la Préfecture et le Département du Var avec l’Education nationale et financée dans le cadre du plan départemental d’actions de sécurité routière du Var, par l’Etat et le Département. « Cette journée s’articule autour de deux temps forts. Le premier est la simulation d’un choc entre une voiture et une moto, la reconstitution d’un accident réalisée à partir d’une histoire vraie. Le deuxième est la prévention à travers 5 ateliers pédagogiques en salle», explique M. Principiano.

Trop de rodéos et d’insouciance en deux roues autour du lycée, le proviseur s’inquiète de voir un drame arriver


« Avec cette journée, je souhaite faire un lien entre les actions de répression menées par la Police Nationale et la gendarmerie et la pédagogie. Certains jeunes prennent trop de risques, sont mal équipés… et qui dit risque, dit danger. Je crains qu’un drame advienne », s’inquiète Jean-Philippe Toujas, proviseur du Lycée. Pour lui, la répression n’est pas une fin en soi. Même si, en deux heures, plus d’une vingtaine de contraventions sont parfois dressées, elles ne suffisent pas à mettre en alerte les conducteurs de deux roues. Ainsi, avec cette journée de prévention réalisée par des professionnels, l’établissement compte bien toucher et sensibiliser les esprits.

Une démonstration violente qui marque les lycéens


Pour la reconstitution de l’accident, c’est Pascal Dragotto qui intervient. Ce pilote professionnel du risque automobile (Drag Auto Pub) réalise dans un premier temps quelques démonstrations de freinage en fonction de la vitesse devant les élèves. Quatre volontaires se prêtent au jeu, tous échouent quant il s’agit de trouver l’emplacement où s’arrête la voiture. « A 50 km/h, on ne s’arrête pas au même endroit que si l’on roulait à 25 km/h. La vitesse est doublée, mais la distance de freinage, elle, est multipliée par 4. Le temps de réaction du freinage est aussi à prendre en compte et peut être ralenti par la fatigue, la prise d’alcool, de drogue ou de médicaments », commente-t-il face à des élèves joueurs. Des exercices pédagogiques simples avant de leur montrer une percussion en réel d’une voiture contre une moto à 50km/h. Inspiré d’une histoire vraie, le scénario est à glacer le sang. Sur la moto, Alex, un jeune motard de la région, casque mal mis, en arrière, pas de gants… se fait percuter par une voiture dont le conducteur téléphone au volant et grille un stop. Le choc est violent, le verdict sans appel. Grâce à un mannequin bio-fidèle sur la moto, la simulation est impressionnante, les jeunes spectateurs ne rigolent plus. La violence de l’acte les frappe en pleine face. « Vous allez me dire, mais ce n’est pas sa faute, c’est la voiture ! Mais s’il avait pu anticiper, s’il avait mis son casque correctement… », ajoute Pascal Dragotto. Un accident ne prévient pas lorsqu’il arrive, mais cette prévention pourrait diminuer les risques. Avant de conclure, il rappelle quelques règles de sécurité comme porter un casque intégral, une paire de gants homologués, un pantalon, des chaussures fermées… et ce, en toutes saisons. « Ces accidents en ville, à 50 km/h, arrivent tous les jours. Vous n’êtes pas invincibles et cela n’arrive pas qu’aux autres. Essayez de mettre ça dans le coin de votre tête et soyez prudents », souligne-t-il.

Des ateliers en salle pour compléter l’action


A l’issue de la simulation, plusieurs lycéens ont été marqués: « C’est violent », commentent-ils. Quelques larmes coulent sur les joues des filles, plus sensibles. Le message a l’air d’être passé. « Le bruit du choc, c’est cela qu’ils vont garder en mémoire. C’est plus efficace qu’une vidéo », reprend Pascal Dragotto. L’accident est ensuite revu au ralenti en salle avec le pilote. Dans les différents ateliers proposés, les conséquences d’un tel choc seront abordées, mais également la sécurité routière, la conduite en deux roues, les effets de l’alcool, drogues et autres, puis les lendemains et la survie à un accident avec lourd handicap… Une journée dure en images et en émotions qui vise à sensibiliser les jeunes et à leur faire prendre conscience des différents dangers, mais aussi à leur donner des moyens afin de les éviter.

Clémentine Ortega, le 17 octobre 2017

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