Un bilan très satisfaisant et des prix raisonnables

Dominique Ducasse est très satisfaite de cette cuvée 2009, « une excellente fréquentation, une grande partie des concerts ayant été complets ». Le programmateur Vincent Lechat précisait que sur les 8 dates, « 3 étaient complètes, et les 5 autres n’en étaient pas loin ». Mais la satisfaction réside aussi dans une politique visant à ne pas assommer les gens par des prix exorbitants, une moyenne de 20 euros, plutôt honnête pour délirer avec l’immense cinéaste Kusturica et son « the no smoking orchestra ». On retrouvait aussi cette année une buvette, exploitée par une association, proposant ainsi des boissons pour de modiques sommes. Enfin les travaux effectués dans l’espace André Malraux ont permis de recevoir plus de public et d’offrir à la salle une acoustique propice à une programmation ambitieuse.

Culture et argent

Vincent Lechat estimait le budget artiste aux « environs de 80000 euros, et en ajoutant les intermittents, la logistique (location matériel, hôtel, transport), le budget global tourne autour des 150000 euros ». Comme disait Dominique Ducasse, « ce n’est pas avec la culture qu’on gagne de l’argent », Vincent Lechat nous confiait « qu'en tant que programmateur, j’essaie d’équilibrer le budget, on essaie de mener une politique culturelle visant à éduquer les gens à venir au spectacle, en trouvant un juste prix, pas gratuit car ça dévaloriserait l’artiste et pas trop cher, car on est pas non plus le zénith avec la même logistique, le même confort ».

une programmation volontairement éclectique

Pour Dominique Ducasse, la programmation doit faire en sorte « qu’il y en ait pour tous les goûts, jazz, rock... », Vincent Lechat s’amuse à définir sa programmation par « un éclectisme éclairé ». Il y a eu bien sûr les têtes d’affiches, Jane Birkin, Anaïs. Du jazz avec Stacy Kent, de la pop intimiste avec Herman Dune et du rock délirant avec « Emir Kusturica et the no smoking orchestra ». D’ailleurs nous avons pu nous empêcher de demander comment avaient-ils fait pour attirer ces loustics qui peuvent remplir sans souci de très grandes salles, s'étaient-ils perdus à Six-Fours ? Dominique Ducasse évoquait déjà les relations entretenues entre les tourneurs et le programmateur, et ce dernier nous disait que « depuis 2001 que je travaille aux Voix du Gaou, j'ai pu rester en lien avec des tourneurs ». Et c’est ainsi qu’on lui a proposé Kusturica, qui a dû faire 5 ou 6 dates en France, pas mal, à quand U2 à Malraux alors, rêvons un peu...

Des anecdotes ?

Vincent Lechat s’amusait à penser que « Jane Birkin deux jours avant Six-Fours jouait à Saint Pétersbourg, la veille à Istanbul et elle se retrouve à Six-Fours dans une salle, disons, légèrement plus sommaire. Ça ne l’a pas empêché d’être adorable, de nous proposer de venir manger avec elle, son image correspondait tout à fait à ce qu’elle était ». Kusturica et son groupe « c’est vraiment des gens délirants, ils ne jouent pas, ils semblent être ce qu’ils montrent en spectacle »

L’avenir

Vincent Lechat compte déjà développer le site internet, le rendre plus interactif, et « fournir des news liées à l’actualité musicale tout au long de l’année ». Il espère aussi passer de « 8 dates à environ 40, autrement dit commencer les voix alternatives dès Octobre, afin que toute l’année l’espace Malraux puisse offrir des concerts et surtout proposer aux spectateurs des groupes en devenir, ne pas s’atteler à faire venir uniquement des têtes d’affiches ».
Sinon plus proche de nous il y a la fête de la musique le dimanche 21 juin, plage de Bonnegrâce, avec “Tahiti 80”, “Krazy baldhead”, “Muxy”, “The Blisters Boys”.

Vincent Lechat, programmateur des « Voix alternatives »