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Le 19. octobre 2012 à 18h56

Six Fours Aménagement Projet immobilier du domaine de Barras (suite)

Le collectif SOS Barras a vu le jour suite à la découverte brutale par les riverains des quartiers de Curet Haut, de Barras, de Loup et des Iris du projet immobilier voté au dernier conseil municipal de septembre. Quinze requérants ont déposé un recours gracieux reçu en mairie en début de semaine. Résultat: le permis de construire est gelé pour une période de deux mois.

Une partie du collectif SOS Barras avec, au centre, Boris Fagnart

Une partie du collectif SOS Barras avec, au centre, Boris Fagnart

Nous évoquions hier dans nos colonnes l'inquiétude d'un certain nombre de riverains au sujet du projet immobilier dit du « Domaine de Barras ». Le collectif "SOS Barras", regroupant cette fois-ci les quatre territoires concernés, s'est constitué dans la précipitation à la mi septembre suite à la découverte du programme immobilier comprenant trois immeubles, 33 villas, des parkings, une route de désenclavement et un rond point sur un terrain de 35 800 m2. Outre la pétition lancée via internet qui a retenu à ce jour 412 signatures (soit 90% des riverains concernés), un recours gracieux a été déposé en début de semaine par 15 requérants.

De nombreuses interrogations


Le plus grand reproche fait à la municipalité est le manque d'information, de concertation et de transparence sur ce dossier: « nous avons découvert cela dans le Six-Fours magazine de septembre » disent certains, tandis que d'autres se plaignent du fait "qu'un panneau de permis de construire a été placé mi-août sur l'avenue Laennec, certes, mais que celui-ci était bien loin des quartiers concernés". Les riverains n'auraient donc pas fait le lien. Ils s'interrogent aussi sur la difficulté d'accès au fameux permis de construire, permis qu'ils ont finalement pu obtenir « sous la menace » trois semaines plus tard: « Il nous a fallu payer 70 € pour en obtenir la copie et notre demande a dû s'accompagner d'une lettre de motivation!» s'insurge, l'une des requérantes.
Autre sujet d'étonnement: « pourquoi subitement tant d'empressement alors que le PLU arrive dans 6 mois? Qu'est-ce qui permet de lancer la construction avant le PLU? Et pourquoi préempter un terrain pour des constructions privées? ». Boris Fagnart, qui est à l'origine de la création du collectif, ajoute que «la construction de logements sociaux permet de passer outre le maillage de la zone UE et elle rend aussi possible la construction d'immeubles dépassant les 7 mètres de hauteur. Les ensembles prévus comprennent deux ou trois étages en mezzanine et montent à 10 mètres 50! ».

Pour eux: un acte d'engagement


Outre le fait que les riverains sont catastrophés à l'idée d'être encerclés par des barres d'immeubles et des parkings bouchant leur vue, la controverse du collectif porte aussi sur l'aspect environnemental: «pourquoi construire ici? Cela va dénaturer l'authenticité des hameaux et aura forcément un impact considérable sur la faune et la flore». Sur ces terres coule un des derniers ruisseaux de la commune, le Vallat du Bouchou, qui sera partiellement recouvert et bordé d'une route de 12 mètres de large qui partira de l'avenue Laennec pour rejoindre l'avenue du Brusc. « Les chênes sont centenaires et l'on voit encore des renards et batraciens traverser le territoire! » s'émeut une riveraine.
Les requérants insistent sur le fait que leur combat n'a rien de politique mais qu'ils se battent contre « cet engrenage mis en place qui détruira la biodiversité ». Ils se sentent désormais prêts à défendre ce territoire encore préservé et parlent d'acte de solidarité et d'engagement pour leur commune. Ils reconnaissent amèrement ne plus se sentir représentés par leur maire qui « bétonne à tout va au lieu de défendre les quelques espaces naturels restants ».

Trouver des solutions alternatives


Des solutions ils en proposent: construire dans des zones déjà urbanisées comme l'avenue de la Mer, réhabiliter les terrains de la DCN au Brusc, s'orienter davantage vers le développement durable en gardant les terres de Barras pour y établir, comme à Ollioules, un pôle de compétence dans le domaine agricole et, pourquoi pas, des jardins ouvriers ou associatifs? « Ce qui est certain, -nous disent-ils- c'est que voyant ce qui se passe sous nos fenêtres, nous seront désormais attentifs à tous les projets en cours. C'est l'heure ou jamais de s'engager pour défendre notre terroir».
Ils espèrent à terme le retrait définitif de ce projet.

A.I, le 19 octobre 2012