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Le 25. novembre 2014 à 20h14

Six Fours Vie de la cité Les chasseurs six-fournais s'expriment

L'incident survenu le week-end du 8 novembre en forêt du Cap Sicié, côté Six-Fours, au cours duquel trois joggers ont été victimes de tirs de chasseurs, heureusement sans gravité, a fait grand bruit. Entretien avec Hervé Fabre, le président de la Société de chasse six-fournaise Le Lièvre et son vice président, Christian Don.

 Hervé Fabre, le président de la Société de chasse six-fournaise Le Lièvre et son vice président, Christian Don

Hervé Fabre, le président de la Société de chasse six-fournaise Le Lièvre et son vice président, Christian Don

Des consignes de sécurité très strictes


« La chasse est encadrée et réglementée, les consignes données aux chasseurs sont très strictes, on ne fait pas n'importe quoi ! » explique Hervé Fabre. Avant chaque sortie ou battue de sangliers, un arrêté municipal ou préfectoral met en garde les usagers de la forêt, des panneaux sont installés et quadrillent la zone de chasse, les chasseurs sont largement briefés, chacun connaît parfaitement le règlement et beaucoup de précautions sont prises  : tirs interdits vers les pistes, routes ou habitations, armes non chargées sur les pistes et routes, aucun tir de gibier à terre (hormis les sangliers lors des battues)... ».
Lors des battues, des chefs de lignes sont postés tout autour de la zone de tir et préviennent les passants si besoin, le chef de battue est ensuite informé de tout ce qu'il s'est passé.
Mais la meilleure précaution à prendre pour les usagers de la forêt est de ne pas pénétrer dans les zones de chasse, et là ils n'auront rien à craindre. « Les risques d'incidents sont moindres mais il peut arriver, et c'est extrêmement rare, qu'une balle atteigne quelqu'un par ricochet.  Mais il y a aussi  certains usagers inconscients qui passent outre les panneaux signalant les zones de chasse et il n'est pas rare que nous y trouvions des personnes en promenade ou en pleine cueillette de champignons ! Nous devons savoir partager la forêt en respectant l'activité de chacun» ajoute le président.

Chasse : où, quand, comment?


350 Six-Fournais possèdent un permis de chasse mais seul 140 d'entre eux sont adhérents de la société de chasse et chassent sur la commune. La chasse est ouverte par arrêté préfectoral du deuxième dimanche de septembre au 20 février, tous les jours, et débute une heure avant le lever du soleil et peut se terminer une heure après le coucher du soleil. Mais la plupart du temps les adeptes chassent entre 7h et 10 du matin. A Six-Fours, la chasse se déroule dans les secteurs du Cap Sicié, du Fort et de Pépiole, une disposition particulière a été prise par la société de chasse qui interdit l'activité le mercredi après midi, la forêt étant souvent fréquentée à ce moment là par les familles. A partir du 10 janvier la chasse se déroule à poste fixe dans un périmètre très restreint.
Le permis de chasse peut s'obtenir à 16 ans et dès 15 ans le jeune peut chasser s'il est accompagné d'un adulte. Enfin, si la chasse se déroule sur quelques mois, les chasseurs travaillent tout au long de l'année pour dégager des passages dans la forêt, établir des points d'eau pour la faune qui y vit.
Dans nos forêts on y chasse uniquement du gibier à plumes d'élevage comme le faisan, et sauvage comme les grives, bécasses, pigeons et seul le tir en l'air est autorisé.

Les battues de sangliers


En cas de surpopulation, des battues administratives peuvent être requises par la Préfecture, mais celles ci sont insuffisantes pour enrayer le phénomène car elles nécessitent la présence d'un lieutenant de louveterie, ces battues se faisant au milieu des zones habitées, et les lieutenants de louveterie sont peu nombreux...
« Une femelle peut faire deux portées par an à raison de 4 à six petits par portée. Le compte est vite fait si nous supposons qu'il y a au moins 30 femelles dans le massif du Cap Sicié. Nous pensons qu'il y a bien plus d'une centaine de sangliers dans ce secteur. »
Si certains trouvent cruelle la pratique de la chasse aux sangliers, les chasseurs s'en défendent arguant que nos forêts en pullulent et que ces animaux sauvages ont de moins en moins peur de l'homme, ils approchent sans crainte les maisons et même le centre ville pour y trouver de la nourriture dévastant tout sur leur passage. On en a vu un certain nombre descendus en pleine nuit de la colline du Fort et fouillant les poubelles devant la salle Scarantino et au niveau des « fenêtres Baudisson » ! Rappelons qu'il est formellement interdit de nourrir les sangliers. 
« Outre les dégâts matériels que provoquent ces animaux, clôtures et murets de pierre sèche défoncés, saccage des jardins, potagers, cultures et champs de vigne, les sangliers blessent souvent gravement les chiens qui accompagnent les chasseurs, poursuivent le président et le vice-président. Depuis le début de la saison nous avons perdu 4 chiens et en avons eu pour 1800€ de soins vétérinaires. Des hommes sont blessés aussi, même si cela est plus rare ». Les dégâts causés par les sangliers chez les professionnels (agriculteurs) sont remboursés par la Fédération de chasse, celle du Var aurait déjà déboursé 1,8 millions d'euros !

A.I, le 25 novembre 2014

Autres photos:

Sanglier abattu samedi dernier à La Londe (domaine Léoube)  après plusieurs mois de recherche. Celui-ci pèse 130 kilos. Battues à Six-Fours Les battues sont  signalées par ces affiches dans tout le périmètre
Sanglier abattu samedi dernier à La Londe (domaine Léoube) après plusieurs mois de recherche. Celui-ci pèse 130 kilos.