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Le 18. avril 2017 à 13h37

Six Fours Culture L'exposition "Guerre et Beauté" de Françoise Spiekermeier

Depuis le 15 avril et jusqu'au 4 juin 2017, à la Batterie du Cap Nègre (au Parc de la Méditerranée), Françoise Spiekermeier, photographe et reporter de guerre, expose ses oeuvres.

Dans un silence total, les visiteurs découvrent les oeuvres.

Dans un silence total, les visiteurs découvrent les oeuvres.

L'endroit donne le ton.
Surplombant la mer déchaînée, située entre la baie de Sanary et la rade du Brusc, la Batterie du Cap Nègre, cet ancien ouvrage militaire de défense côtière reçoit depuis Samedi l'exposition de Françoise Spiekermeier intitulée « Guerre et Beauté ». Une fois passé le pont-levis, l’immersion est total, presque brutal.

"Un voyage photographique qui bouleverse notre perception de la beauté."


Les instants de vies figés sont contés aux visiteurs par de simples notes. On découvre quelques portraits comme celui de "Albica, la Mona Lisa tchétchène", ou encore "La Belle" une inconnue rencontrée dans un camp de réfugiés de Satsita qui reste "coquette même les pieds dans la boue". De nombreuses scènes du quotidien viennent enrichir l'exposition, on visite ainsi une salle d'accouchement en Tchétchénie ou encore une maison vide criblée d'impacts de balles. La procession se fait en silence, les passants découvrent l'ordinaire et l'intimité d'un peuple dont les seuls échos d'existence qui lui étaient parvenus s'étalaient dans la presse ici et là par quelques lignes sobres.
Françoise Spiekermeier souhaite "présenter des photographies de Tchétchénie et d'Ethiopie, avec pour fil rouge, une certaine permanence de la beauté humaine, comme l'ultime acte de résistance de l'être humain face à l’âpreté du quotidien. "

Une enfant du pays.


L'artiste expose dans le Sud de la France pour la première fois.
Son grand-père était charpentier de marine à Six-fours-les-plages, au Brusc. Plus tard sa famille s'installe à Sanary-sur-mer. Elle fait ses études à Toulon à Dumont d'Urville où elle obtient un bac littéraire en 1983, puis rejoint la capitale pour commencer des études d'anthropologie. L'auteure a 33 ans quand elle réalise son premier reportage en Tchétchénie. En 1999, comme les autres étrangers, le gouvernement de Belgrade l'expulse. Elle décide de repasser la frontière illégalement et de retourner en Tchétchénie pour saisir le quotidien d'un peuple dans la tourmente. Elle souhaite se faire témoin d'un conflit que l'on essai de taire. Les clichés sont saisissants. Pour la première fois, Françoise Spiekermeier est publiée dans Paris Match en tant que Photographe. Ses oeuvres lui ont valu d’être récompensée par le Prix Bayeux des correspondants de guerre en 2001,et ont fait l'objet d'expositions régulières comme «Tchétchénie, l'Autre Visage ».
Depuis Samedi, et jusqu'au 4 juin 2017, l'artiste nous fait l'honneur de revenir sur les terres de son enfance pour nous conter ses voyages et son expérience. Le rendez-vous est assurément à ne pas manquer.

C.G, le 18 avril 2017

L'auteure sera présente le 20 Mai à 14H30 pour répondre aux questions des visiteurs.

Autres photos:

On peut découvrir quelques lieux. L'artiste se découvre également. Des parutions dans la presse, un appareil photo, son univers est exposé.
On peut découvrir quelques lieux.