Mardi après-midi, c'était le calme plat au Pôle Emploi situé au 543 avenue du Maréchal Juin. Certaines personnes n'étaient pas vraiment d'humeur à plaisanter: "je suis venu pour rien, et comme mon référent n'est pas là, je ne peux rien faire". Un autre: "c'est un scandale, personne ne nous a prévenu". L'ambiance n'était pas à la fête pour les malheureux agents présents qui devaient subir la colère de chômeurs. Nous avons voulu rencontrer la directrice qui n'a pas souhaité s'exprimer, nous renvoyant à sa direction régionale. Depuis la fusion des deux entités, la communication est très affutée à Pôle Emploi, et il est difficile de discuter avec les responsables ou avec des agents souvent soumis à la crainte d’un non renouvellement de leur CDD. Le vocabulaire est désormais plus policé, on ne parle plus de chômeurs mais de demandeurs d'emploi. Concrètement, quatre syndicats avaient appelé à faire grève (SNU-FSU, SNAP, SUD,CGT) afin d'évoquer le malaise grandissant au sein de l'entreprise. Depuis la fusion ANPE-ASSEDIC, les agents sont soumis à un stress constant et n'étaient pas préparés à cette surcharge de travail. Les dossiers sont de plus en plus nombreux à traiter alors que des réductions d'effectifs sont envisagées. Les syndicats dénoncent aussi le grand nombre de salariés en situation précaire avec la multiplication de CDD. La direction souhaite à terme un conseiller unique pouvant gérer l'accueil des demandeurs d'emploi et régler leurs indemnités. Mais sans moyen et à l'heure d'une politique de rigueur, l'avenir ne semble pas rose pour les agents.

La grève a été suivie