Ouest Var > Actualité > Six Fours les Plages > Roger Boubenec à la Maison du Patrimoine
Le 29. janvier 2011 à 20h00

Six Fours Exposition Roger Boubenec à la Maison du Patrimoine

Nous avions rencontré cet artiste-peintre lors d'un atelier aquarelle à la Maison du Cygne avec des enfants porteurs de trisomie 21. Aujourd'hui il présente son travail, fruit d'une longue réflexion sur l'homme et son rapport à la nature.

Dany Cayol, adjointe au Patrimoine, présente l'exposition de Roger Boubenec (à gauche), à droite, Vincent, le fils de l'artiste.

Dany Cayol, adjointe au Patrimoine, présente l'exposition de Roger Boubenec (à gauche), à droite, Vincent, le fils de l'artiste.

« A ceux qui éprouvent et non à ceux qui pensent, aux rêveurs et à ceux qui font confiance aux rêves comme seule réalité » : cette citation d'Alan Edgar Poe avec laquelle Roger Boubenec a conclu la présentation de son exposition, résume bien sa pensée. Il y a en effet derrière sa peinture des pensées et des rêves qu'il veut faire entendre. Certes, cela demande un effort, celui de s'arrêter par exemple devant l'un de ces portraits d'enfants aborigènes qui, grâce à la légèreté de l'aquarelle et la technique du palimpseste, nous délivrent leur fragilité et celle des écosystèmes qui les entourent. Tous comme ces murs à papillons, symboles de l'harmonie dans la diversité et de la beauté du monde. C'est cette même diversité qu'il met en exergue lorsqu'il travaille avec les enfants porteurs de trisomie 21, ceux qu'il appelle « ses magiciens ». Il a représenté chacun d'eux comme hanté par ses pensées ou désirs: Raphaëlle qui parle de bébés, Bastien passionné par le monde de Walt Disney, Guillaume par la foi, Célia le vélo, Vincent la photo ou encore Timothée les bateaux. Chacun d'eux, riche de sa singularité a su conserver la franchise, l'intuition et une énergie pure que, nous, les adultes avons oublié depuis longtemps! C'est avec cette spontanéité, c'est sans tabous ni blocages, que ces enfants arrivent à s'exprimer sur les toiles qu'ils exposent au premier étage.
Dans sa recherche artistique, Roger Boubenec utilise la technique du ruissellement: la couleur va où la toile est mouillée, point besoin de pinceau, juste laisser la couleur envahir la page blanche et se laisser aller sans a priori - nous dit-il. Ses aquarelles, il les enrichit parfois de sel pour donner plus de gravité au sujet, parfois il ajoute un peu d'encre de chine à ses jus colorés et développe ainsi une gamme de gris d'une grande délicatesse, comme ceux que l'on peut admirer dans ses carnets de voyage de Chine ou d'Islande.
C'est là un beau voyage qui nous interroge. Et lorsque nous demandons à Roger Boubenec: mais alors, peut-on retrouver notre intuition perdue? Il nous répond: « oui, bien sûr, en se perdant dans la nature », tout simplement.
Vous pourrez rencontrer cet artiste singulier sur les lieux de l'exposition les dimanches 6,13,20 et 27 février de 14h30 à 16h30. A cette occasion, il vous délivrera, dans l'atelier qu'il met en place, tous ses secrets d'aquarelliste.
A voir et revoir à la Maison du Patrimoine jusqu'au 27 février.

A. I., le 29 janvier 2011

Autres photos:

Il enrichi ses aquarelles de sel pour donner plus de gravité au sujet. Parfois, il ajoute de l'encre de chine pour souligner le trait. Fragilité de ces enfants aborigènes et du monde qui les entoure. L'arbre à papillons...
Il enrichi ses aquarelles de sel pour donner plus de gravité au sujet.