Six Fours Exposition Gem et Guénia

Gem aimait pétrir la terre, Guénia aimait les couleurs. Gem façonnait le monde qui l'entoure, Guénia peignait par intuition. Gem travaillait dans son salon, Guénia travaillait à la lueur d'une toute petite lampe.

Gem (à gauche) et Guénia (à droite)

Gem et Guénia se sont rencontrées.
De cette rencontre est née l'exposition qui se tient jusqu'au 3 avril à l'espace Jules de Greling. Elles se connaissent à peine mais se reconnaissent dans leur façon de voir le monde, l'une plus politique, l'autre plus intuitive. Les œuvres exposées, sculptures et peintures, cohabitent, se complètent, interrogent et se répondent naturellement.
Ainsi, Gem nous montre des mains sculptées dans la terre chamottée (argile brute cuite, broyée et tamisée) puis travaillée au pinceau.Des mains ouvertes qui tendent vers le ciel et aspirent à la liberté. Ou bien cet homme agenouillé qui réfléchit et interroge de son doux regard, ou encore celui-ci qui, assis sur sa chaise, « blablate » et essaie de convaincre. Gem nous transporte ainsi dans l'univers terrible de l'humain parfois oppressé, parfois tout puissant. Elle nous parle aussi du temps qui passe, horloge implacable à laquelle nul n'échappe et qui nous rendra à la terre. « J'en ai eu marre de sculpter les femmes dans des positions lascives. Aujourd'hui j'ai envie d'exprimer ce qui se passe dans notre monde »
Guénia parle aussi de l'humain, sa peinture abstraite fait écho aux douloureuses postures des sculptures de Gem. Coups de pinceau maitrisés, trainées de couleurs chatoyantes, suggestions d'images comme le village que l'on ne voit que lorsqu'il est nommé. Porteuses d'eau, délicates silhouettes en bas de la toile qui prennent toute la place. Jeux de lignes verticales et de couleurs qui évoquent le masque africain que Guénia n'a pourtant pas voulu peindre.
Gem et Guénia se sont rencontrées...à vous maintenant de les rencontrer.
Espace Jules de Greling, jusqu'au 3 avril

A.I, le 24 mars 2011