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Quel est votre sentiment sur les derniers événements?
Je suis saisi par l'émotion, abasourdi... bien que "Charlie hebdo" ne soit pas ma tasse de thé, c'est la liberté d'expression qui est mise en cause et ce sont douze personnes qui ont été abattues comme des chiens. Je suis aussi très sensible au sort des policiers qui n'ont eu qu'un tort: celui d'être là.

Etiez-vous à la manifestation de la place de la République à Paris?
Non, je n'y étais pas. C'était très impressionnant de voir tous ces défilés. Les gens ont voulu délivrer un message. Ma crainte c'est que ce message ne soit délivré qu'une seule fois sous le coup de l'émotion. Les Français ont manifesté pour la liberté d'expression et contre la barbarie avec leurs pieds, maintenant il faut qu'ils aillent manifester leur attachement à la démocratie devant les urnes, parce que la démocratie commence là.

Comment expliquez vous que nous en soyons arrivés là ?
Je pense que l'école est en cause et plus globalement la perte de toute autorité de l'école, de la police et de la justice. C'est le résultat d'un laxisme généralisé.
Les mesures ponctuelles qui vont être prises vont sécuriser provisoirement le pays, mais le mal est profond et il faudra des années pour arriver à remettre la citoyenneté au cœur de cette République.
Il faut rétablir l'autorité de la police et les règles du vivre ensemble. A Six-Fours, je prends la position de dire que chaque fois qu'un policier municipal est agressé verbalement, je dépose une plainte. Ce n'est pas acceptable de narguer la police.

Ne craignez vous pas une vague FN aux prochaines élections départementales de mars ?
C'est la démocratie. Le pire ennemi de la démocratie c'est l'abstention. Si on pouvait afficher au lendemain des élections de mars un taux de participation supérieur aux taux de participation pour les mêmes élections, ce serait une véritable manifestation de l'attachement des Français à la démocratie.

Pensez-vous que l'immigration soit au cœur du problème?
Ce qui est inquiétant c'est que les gens dont on parle ne sont pas des immigrés, ils sont nés en France, ont été élevés en France et refusent, la crise aidant certainement, notre Nation
Il y a aussi des causes externes avec tous ces foyers de guerres au Moyen et Proche Orient. Aujourd'hui nous avons besoin de moyens pour intervenir dans ces conflits et éradiquer le terrorisme.

Qu'attendez vous du gouvernement?
Le gouvernement fait de grandes déclarations, j'attends toujours qu'il renforce les effectifs du commissariat de Sanary. Le commissariat de Sanary est en sous effectif chronique. Nous attendons la construction d'un commissariat, tout est prêt, nous avons les moyens, le terrain, mais il est inadmissible que le dossier soit bloqué pour des raisons purement administratives. Il faut aussi arrêter de faire des coupes dans le budget de la police !

Pensez vous qu'il faudrait remettre au programme l'étude des religions dans les écoles ?
Pourquoi pas, mais avant tout il faut restaurer l'autorité des maîtres, les notions de respect, les règles de conduite en société, la politesse

Les élus ne donnent pas toujours l'exemple...
C'est vrai ! D'ailleurs je me félicite du nouvel état d'esprit du Conseil municipal à Six-Fours. Cela a été déplorable pendant des années et c'est comme cela qu'on alimente des conduites « déviantes ». On peut être des adversaires en politique, avoir des opinions différentes, ça aussi c'est de la démocratie. Je peux par exemple dire que je suis atterré par ce qui s'est passé bien que je n'approuve pas la ligne éditoriale de Charlie Hebdo, je peux dire que le comportement du Président de la République a été exemplaire pendant cette crise, bien que je n'approuve en rien sa politique de sécurité, ni sa politique de justice.

Des mesures ont elles été prises à Six-Fours depuis les attentats  ?
Nous avons renforcé la surveillance autour des écoles et des bâtiments publics avec les moyens que nous avons. La police municipale est le seul poste ou nous recrutons. On va renforcer la vidéo surveillance aux abords du collège Font de Fillol et du cinéma, on va doter la police de tablettes pour regarder en temps réel les images. Ceci peut régler des problèmes de petite délinquance, pas le terrorisme bien sûr.
A Six-Fours nous n'avons pas de grandes cités, ni de problèmes majeurs, nous avons une politique de répartition du logement social avec des opérations mixtes de 30 à 40 logements sociaux au maximum. Nous sommes très attentifs à la politique de peuplement, d'ailleurs une bonne moitié des logements sociaux va être attribuée par la mairie avec des critères simples: soit parce que le demandeur y habite déjà dans un logement insalubre ou trop cher pour ses moyens, soit parce qu'il y travaille, soit pour se rapprocher d'un parent âgé. Mais il ne faut pas rêver, chaque année on attribue 30 à 40 logements, pas plus.

Quel événement majeur à Six-Fours retenez vous de l'année 2014 ?
La disparition des Voix du Gaou ! C'est un événement qui a été fortement ressenti ici et au niveau national. Je suis d'ailleurs sollicité par des organisateurs d'événements pour refaire quelque chose sur le site, mais je ne ferai rien si le financement n'est pas assuré. J'ai porté ce festival pendant 20 ans, j'y étais très attaché et c'est attristant de le voir disparaître, mais c'est aussi un soulagement car c'était une énorme organisation.
Mais cette année nous ferons une très belle fête de la musique, nous développerons les Voix de la Collégiale et nous avons dans nos cartons l'idée de refaire la salle Malraux en lui donnant de meilleurs moyens techniques. Ce projet pourrait se concrétiser en 2017.
Autre événement, plus gai celui-ci, le cinéma qui a fait 160 000 entrées en un an, le double de ce que nous avions prévu. Ce complexe transforme progressivement le centre ville.

Et en 2015, quelles priorités pour la ville ?
Le renforcement des mesures de prévention en matière d’inondations. Le ruisseau des Négadoux a été recalibré et nous avons un gros projet à mettre en œuvre sur l'avenue de la Mer. Nous sommes prêts à le faire mais encore une fois les autorisations de l'Etat tardent.
Nous avons aussi un gros programme d'investissement pour la réfection des rues et trottoirs, comme la rue de la Tour Fondue, la fin du chemin de Jaumard, les voies autour du collège, et un nouveau rond point avenue Kennedy au niveau de la Pertuade.
Enfin, nous attaquerons la deuxième tranche de travaux des jardins de la Maison du Cygne et en 2016 nous ferons le parking paysager face au parc Méditerranée.