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Bon... ne vous affolez pas : comme l'a souligné Dominique Ducasse, adjointe à la culture, c'est de l'érotisme "soft" que la galerie nous propose. On y retrouve d'ailleurs de charmants petits canards pas si érotiques que ça... A moins que l'artiste Olivia Moélo ait une vue différente de la mienne pour cet art !

C'est vrai qu'à côté de ses petits canards, il y a une magnifique banane vermillon turgescente et surgissant de sa peau noire et tout aussi vermillon, un escarpin qui nous fait aussitôt penser au film d'Almodovar "Talon aiguille".
C'est très esthétique, là, ça ne laisse pas de mystère quant à la proposition. Et les canards, qui se reproduisent à l'infini dans diverses matières (fourrure, cuir, bois, tissus...) c'est rigolo, aurait dit BB.

Virginie Bomans par contre nous entraîne dans un univers à la fois érotique, mystérieux et évocateur avec des transparences sublimes, des corps masculins et féminins qui s'entrelacent, qui se font face, poussés dans leur plus stricte intimité. Dans les camaïeux de jaunes et d'ocres, c'est à la fois très sensuel et très mystique. C'est du grand art. Virginie, professeur à Sanary, nous la retrouverons bientôt à la Maison du Cygne, nous confie Dominique Ducasse, pour une exposition à elle seule consacrée sur le thème de paysages urbains.

Alexandra Stéfanakis nous propose deux thématiques : les fleurs et le corps. Côté fleur les photos sont belles et il est vrai qu'il faut se souvenir du sujet de l'expo pour y trouver de l'érotisme. Ce sont de belles photos de fleurs. Plus intéressant est son travail sur le corps avec des photos très travaillées, mixées à la peinture et un travail très intéressant sur la couleur. Là encore c'est très pictural, peut-être plus sensuel qu'érotique. En tout cas, très artistique.

Valérie Migot, dite Valmigot, (absente pour raison d'une autre expo) est très ancrée dans la société d'aujourd'hui et travaille sur des supports aussi divers que le bois, le métal et même le jeans. Elle recycle beaucoup et ses oeuvres nous renvoient au monde d'aujourd'hui, un peu déstructuré. Son oeuvre est très éclectique, très diverses, mêlant l'image et le mot, l'hyper réalisme et les clins d'œil sur notre société.

Enfin, l'homme de la troupe : Charles Chantemesse, au nom évocateur pour cet adepte du pop art, lui aussi ancré dans le monde contemporain, la vie quotidienne, la société de consommation. Il mêle peinture à l'huile et collages, surréalisme et réalité, assemblant des sujets aussi divers qu'une jeune fille, une panthère et des publicités taguées en fond, comme si la fille avait posé devant une palissade.

C'est une exposition originale, inattendue où se regroupent cinq styles, cinq personnalités qui vivent dans leur monde, un monde fait de rêve et de réalité, d'humour et de sensualité. Bref, l'érotisme dans tous ses états... même dans ceux qu'on n'aurait pu imaginer car issus de l'imagination débridée de ces cinq artistes à découvrir jusqu'au 19 octobre.

Olivia Moelo