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Le 22. octobre 2015 à 09h05

Six Fours Cinéma Marthe Villalonga - Sandrine Bonnaire : Une mère, une fille, un amour infini

Elles s'étaient croisées sur le tournage du film d'André Téchiné : "Les innocents"... à Toulon. Elle se retrouvent... trente ans après sur le film de Pascale Pouzadoux "La dernière leçon".
Elles le présentent au Six n'étoiles

Le scénario est tiré du livre au titre éponyme de Noëlle Châtelet, qui raconte sa propre histoire avec sa mère qui, le jour de ses 92 ans, annonce à toute la famille réunie, qu'elle a décidé de disparaître dans deux mois.

Un sujet douloureux qui aujourd'hui fait débat : doit-on pouvoir décider de sa propre mort ?
C'est un film magnifique et poignant, où l'on est à chaque minute au bord des larmes, et où Marthe Villalonga qui joue la mère et Sandrine Bonnaire qui joue sa fille, forment un duo magistral dont on se souviendra longtemps tant elles apportent de force, d'amour, de luminosité, de complicité.
Complicité qui a dépassé le tournage du film car elles l'ont gardée dans la vie. Il faut les voir arriver main dans la main, riant, se parlant à l'oreille, Sandrine appelant Marthe "Maman" dans un éclat de rire. Car si, dans le film, elles sont déchirantes, douloureuses, dans la vie elles ont un pep pas possible et "la maman" n'est pas la dernière à blaguer.
Ensemble, elles irradient.
C'est par une ovation qu'elles ont été accueillies au Six n'étoiles, devant deux salles bondées qui les a applaudies à tout rompre, avant et après ce film, difficile mais tellement beau et profond.

Marthe et Sandrine


Marthe : C'est vrai que nous n'avions fait que nous croiser sur le film de Téchiné mais entre nous il s'était passé quelque chose et je m'étais dit que j'aimerais tourner un jour avec elle. Et lorsqu'on s'est retrouvées sur ce film, c'était comme si je retrouvais une vieille amie et qu'on se connaissait depuis très longtemps. Sandrine a une jolie phrase : on s'est adoptées !
Sandrine C'est vrai que ça s'est fait immédiatement, on a toute de suite été sur la même longueur d'ondes. Déjà nous étions d'accord sur le sujet, sujet qui ne nous a pas posé problème même s'il nous a fait nous poser beaucoup de questions.
Marthe Entre nous, c'est parti comme ça, tout de suite, presque sans qu'on le veuille.
Sandrine C'est un film sur l'amour, sur l'accompagnement. Curieusement je pense que c'est un film sur la vie, les derniers instants de vie mais la vie quand même.
Nous avons pris le film à bras le corps, d'une manière viscérale, pas analytique. C'est un film solaire, à la fois dramatique mais aussi, par moments, drôle et léger. Avec des rôles à vivre et non à jouer.
Marthe C'est, je crois ce que les gens aiment car s'il y a beaucoup d'émotion, lorsque cela devient trop dramatique, il se passe quelque chose de drôle, qui déconnecte le drame. Avec sa fille, il y a cette complicité et ensemble elles se marrent, elles se trouvent bien, elle font des choses folles.
On rit, on pleure... C'est comme dans la vie !
Sandrine C'est un sujet fort, qui touche tout le monde un jour ou l'autre et c'est pourquoi j'ai voulu le faire, afin de faire bouger les mentalités, qu'il y ait une loi donnant le droit de choisir comment on veut finir sa vie. Qu'on ne soit pas obligé de le faire mais qu'on ait le choix de faire ce qu'on veut de son corps, de sa vie, de sa mort.

Un hymne à l'amour


Il est vrai que le film terminé, on a du mal a reprendre ses sens, on est cloué sur son fauteuil tant l'émotion est palpable. Le silence est assourdissant avant que les applaudissement ne soulèvent la foule.
A noter un Antoine Dulery magnifique en fils qui n'admet pas que sa mère veuille les quitter et qui l'exprime par une grande colère derrière laquelle on sent un amour infini pour elle.
Sandrine, elle, par de petites touches, un regard, un sourire à travers lequel filtrent les larmes, est remarquable de tendresse, de peine rentrée tout en comprenant sa mère qui veut disparaître avant la déchéance et qui l'accompagnera jusqu'au bout.
Quant à l'amie Marthe, elle qui nous a tant et souvent fait rire, il émane d'elle une humanité faite d'amour pour les siens mais aussi de détermination afin qu'elle ne soit pas un poids pour eux.

Ce n'est pas un sujet drôle, c'est vrai, mais c'est infiniment prenant et Noëlle Châtelet et son frère Lionel Jospin doivent être heureux du résultat final, qui est un bel hommage à leur maman et un véritable hymne à l'amour.

, le 22 octobre 2015

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