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Le 28. décembre 2011 à 18h57

Six Fours Affaire des prothèses mammaires A la recherche du fondateur de Poly implants prothèses...

En cette période creuse de l'année, des sujets deviennent vendeurs, et depuis que certains ont révélé que l'ex-compagne du fondateur de l'entreprise Poly implants prothèses vivait au Brusc, les objectifs s'en donnent à cœur joie.

L'entreprise PIP à la Seyne (photo prise lors de l'occupation du site par les salariés en avril 2010).

L'entreprise PIP à la Seyne (photo prise lors de l'occupation du site par les salariés en avril 2010).

Si on interroge des figures notoires du Brusc, et l'on demande s'ils connaissent Jean-Claude Mas, c'est "non pas du tout". Pourtant les objectifs et caméras se sont empressés d'attraper des images de la villa de son ex-compagne, perchée dans les hauteurs du Brusc, avec l'espoir de voir celui que même Interpol recherche pour une infraction au code de la route au Costa Rica, en espérant qu'il n'a pas omis de payer des amendes aux Etats-Unis car la chaise électrique pourrait l'attendre, au rythme effréné où va cette affaire. Et en plus la maison de son ex-compagne est à vendre pour une somme exorbitante, rendant l'histoire encore plus "sensationnelle".
Ce qui a le don d'agacer son fils rencontré lors d'une discussion houleuse avec des photographes ce mercredi matin, martelant que son père n'était pas dans cette villa, que lui et sa mère n'y étaient pour rien, et qu'il fallait que ça cesse, Jean-Claude Mas "n'étant pas un fugitif".
Il ne manque d'ailleurs plus qu'une affiche "Wanted" et le décor sera bien planté ou à moins de créer un nouveau jeu de piste "à la recherche de Jean-Claude Mas". Devenu l'homme à abattre, on en oublierait que des salariés sont restés sur le carreau alors qu'on leur aura fait miroiter de belles promesses (voir notre précédent article), que des milliers de femmes peuvent légitimement s'inquiéter sur ces prothèses et que la dernière trouvaille gouvernementale a de quoi laisser songeur.
Mais on pourrait aussi se souvenir que les prothèses pré-remplies de gel de silicone avaient été interdites en France (1996-2001) puis ré-autorisées, preuve que certains lobbies ont dû fonctionner à plein régime. Et on pourrait aussi s'interroger sur le rôle de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé qui n'a pu se rendre compte du pot aux roses qu'en 2010, suite à la dénonciation d'un salarié montrant qu'il s'agissait d'un "gel silicone à usage industriel et non médical" comme le révèle le Canard Enchaîné de mercredi, alors que, lors d'une précédente visite, l'Afssaps n'y avait rien trouvé à redire. Sans compter les chirurgiens, et autres protagonistes de l'affaire PIP, qui rendent cette affaire bien complexe, pas sûr que clouer au pilori seul Jean-Claude Mas fasse avancer le dossier d'autant plus que la justice est saisie.
Au stade actuel, l'avis du groupe d'experts pèse, dans un rapport publié le 23 décembre: "le groupe rappelle qu'en l'absence de sur-risque démontré de cancer chez les femmes porteuses de prothèses PIP par rapport aux autres implants, l'avis concernant l'explantation est lié au risque de rupture de l'implant et à ceux de la non conformité du gel... les experts considèrent ne pas disposer de preuves suffisantes pour proposer le retrait systématique de ces implants à titre préventif. Ils rappellent néanmoins le risque de rupture prématurée et les incertitudes concernant les complications liées au caractère irritant de ce gel".

D. D., le 28 décembre 2011