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Le 12. octobre 2010 à 16h00

Sanary Vernissage Des visages qui parlent de la fragilité de l'homme et du monde

Roger Boubenec, artiste peintre six-fournais, inaugurait samedi soir à la galerie Barthélémy de Don ses toiles sur huile : une collection émouvante de visages d'enfants pour la plupart, portraits fragiles marqués au visage de mille symboles, regards interrogatifs ou réprobateurs sur le monde que nous leur laissons.

Roger Boubenec entouré de ses enfants "magiciens"

Roger Boubenec entouré de ses enfants "magiciens"

L'artiste a eu la chance de voyager de par le monde : il a traversé de nombreuses terres, croisé de nombreux peuples fragilisés par leur histoire personnelle et celle de leur lieu de vie. On retrouve dans le regard de ces enfants, qu'ils soient inuits, d'Amazonie, d'Afrique, ou des Maldives, une tristesse infinie, une même question : pourquoi? Et si l'on s' approche vraiment de la toile on découvre derrière leurs visages et au fond de leurs pupilles la raison de leur questionnement: ici un ours blanc voué à disparaître, là des arbres millénaires qui seront inexorablement abattus, ou le toucan dans son dernier envol, le corail qui se meurt ou bien encore le bleu du ciel des îles.
Le regard de ces enfants nous oblige à poser notre propre regard sur la terre et les hommes qui nous entourent et que nous malmenons parfois. Il faut s'installer longuement devant les toiles de Roger Boubenec pour entrer en elles et en décoder tous les symboles. Des oiseaux, des fleurs, des insectes,des animaux, des pierres et des coquillages imprimés en touches délicates et légères sur ces visages d'enfants à la façon d'un tatouage indélébile. L'écosystème est en péril, veut nous dire l'artiste, mais il n'est pas encore trop tard.
Il suffit d'observer sur le mur du premier étage ce regroupement de toiles, portraits d'enfants atteints de trisomie 21, car leur singularité souriante a quelque chose d'optimiste! « Ce sont mes magiciens qui portent un diamant au fond d'eux: le cœur et l'intuition » (voir notre article du 3 octobre)
Roger Boubenec, qui manie l'art de l'aquarelle depuis de nombreuses années, nous présente aussi ses « Murs à papillons » infini assemblage de papillons multicolores. L'un des ses murs qu'il appelle aussi « murs de la diversité » cache sous les centaines de battements d'ailes, la dernière abeille. « Le monde est beau car il est divers »nous dit-il et de citer également Albert Einstein qui aurait dit « Si l'abeille venait à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre ». Plus loin, buissons et arbres à papillons rappellent comme en écho la beauté de la nature qui nous entoure.
Malgré ses inquiétudes, Roger Boubenec reste profondément humain. Il peint aussi le désir, l'amour et le plaisir en utilisant la technique du Palimpseste (parchemins poncés par les moines au Moyen-âge pour y copier de nouveaux textes,laissant apparaître en filigrane l'empreinte des anciens manuscrits).
Une exposition qui construit un univers au delà du raisonnable et si proche de l'humain... qu'il nous va droit au cœur!

Jusqu'au 21 octobre, Galerie Barthélémy de Don.
www.galerieboubenec.fr

A.I, le 12 octobre 2010

Autres photos:

Pourquoi? semble dire ce regard Un visage fragile, aussi fragile que l'écosystème Au fond de leurs pupilles, le reproche Les enfants "magiciens" de Roger Boubenec ont un diamant au fond d'eux
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