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Le 10. avril 2013 à 23h21

Sanary Social "Sortie" de crise à l'entreprise de blanchisserie industrielle RLD

Mercredi se tenait le comité d'entreprise, les revendications des salariés ont enfin été entendues après plusieurs jours de grève. Ils ont repris le travail, et le site de Sanary s'arrêtera définitivement à la fin du mois.

Une banderole était encore affichée mercredi.

Une banderole était encore affichée mercredi.

Personne n'a crié victoire, la 'sortie de crise' ressemble plus à un moindre mal. Au début du mois d'avril les 47 salariés avaient appris de leur direction que le site sanaryen ne fonctionnerait plus à la fin du mois* et qu'il était racheté par un nouveau repreneur du côté de la Farlède. Après la colère, les salariés avaient décidé de se mettre en grève, sans cela ils n'auraient vraisemblablement rien obtenu. Lors du comité d'entreprise de mercredi matin, deux délégués de la CGT et de FO étaient présents avec les salariés représentés par Pierre Mendy, Mireille Pommellet et Sandrine Cotrone. La direction de RLD a consenti des efforts.
Concrètement, ceux qui souhaitent partir seront licenciés par RLD, avec des primes calculées en fonction de leur ancienneté et de leur niveau de salaire. Ceux qui souhaitent rejoindre le groupe Elis Méditerranée devraient bénéficier des mêmes "avantages" qu'ils avaient chez RLD, et d'une aide pécuniaire durant un an pour le transport ou une aide pour passer le permis de conduire. Les salariés ont accepté les décisions de cette négociation, mais il semble qu'une majorité d'entre eux ne continuera pas chez le nouveau repreneur.

Tristesse et amertume


Les salariés ont donc sauvé les meubles et obtenu une négociation. Mustapha Elkhaldouni (délégué du personnel) ne cachait pas son amertume: "sans la grève, il ne se serait rien passé, je suis attristé, je travaille depuis plus de 10 ans ici, et je peux vous dire qu'il y avait du travail. On nous a traités d'une façon méprisante en nous apprenant la nouvelle juste quelques semaines avant, je peux vous dire que certains ne vont pas bien. Je comprends que dans certaines entreprises il puisse y avoir des suicides vu la façon dont on traite les gens. Aujourd'hui c'est partout pareil et ça ne va pas s'arranger. C'est dégoûtant et révoltant, je ne me fais plus d'illusions".
Pas de scène de joie, loin de là, juste le soulagement d'avoir pu éviter de partir sans rien. Laurence qui quittera l'entreprise à la fin du mois, et qui a été très active durant cette semaine nous disait: "il ne faut pas croire, personne ne va partir avec des millions, mais au moins, on va partir avec quelque chose, et sans cette grève, on n'aurait eu droit à rien du tout. Voilà, c'est fini, mais on ne peut pas dire qu'on est heureux, loin de là".
Les salariés qui auront choisi de continuer avec le nouveau repreneur seront dès le 2 mai à la Farlède, le lendemain de "la fête du travail"... ironie des dates et du slogan affiché par l'entreprise devant l'unité sanaryenne "Au service de votre bien être".

*voir nos articles précédents (ici) (là)

D.D, le 10 avril 2013

Autres photos:

Deuxième jour de grève. Premier jour de grève.
Deuxième jour de grève.