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Depuis plusieurs années, des élèves de l’école élémentaire de la Vernette se déplacent à Toulon pour une visite découverte de l’opéra et de ses artistes. Cette année et pour la première fois, une nouvelle initiative a été lancée pour faire venir l’opéra à l’école, suite à une rencontre entre la directrice de la Vernette, Marie-Paule Vernale, et la soprano Chrystelle Di Marco, lors d’un concert à La Seyne. L’intérêt de la chanteuse lyrique a, semble-t-il, été immédiat pour cette opération originale qui lui permettrait de rencontrer ce public original.

Faire rentrer le piano

La chanteuse, la pianiste Irène Oreggia et le technicien Gabriel Boz voulaient faire les choses ‘en vrai’ comme le dit ce dernier : « Nous voulions apporter un vrai instrument pour confronter les enfants à un vrai récital ». La première difficulté a dont été de faire rentrer le piano à queue dans l’école. « Ce ne fut pas une mince affaire et il a fallu démonter des grillages », nous raconte Marie-Paule Vernale. Il a fallu aussi persuader les parents du bien-fondé d’une telle démarche face à la réticence de certains d'entre eux qui trouvaient le projet « trop élitiste… ». Pour les enfants, le lyrisme était ‘savant’, ‘inaccessible’ avec des questions sur les voix, si particulières. La directrice de l’école quant à elle, était persuadée que c’était là une chance donnée aux élèves d’aller à la rencontre de l'opéra méconnu du plus grand nombre. Au vu du résultat, force est de constater qu’elle avait eu raison.

Une vraie réussite

Ce matin-là, les 11 classes de l’école, répartis en trois groupes, ont pu assister à un récital de cinq chansons variées du répertoire lyrique: Ernani involami de Verdi, Ebben n’andro d’Alfredo Catalani, Un bel di vedremo de Puccini, Pace pace mio Dio de Verdi et Sempre libera, encore de Guiseppe Verdi. Avant chaque interprétation, la soprano racontait l’histoire de la chanson. Cela passionnait les enfants tout envoûtés par sa voix limpide et puissante et par ses montées dans les aigus. Elle en a même invité certains à danser avec elle.
Captivés par la diva, si proche d’eux, ils ont applaudi chaleureusement à la fin de chaque chanson. La directrice était ravie car le résultat était allé au-delà de ses espérances : « C’est une initiative gagnante » se plaisait-elle à dire.

Le mythe de la Castafiore tombe

Les enfants ont pu ensuite questionner la soprano. Les questions ont porté sur les langues chantées, le nombre d’années et l’investissement nécessaire pour arriver à un tel niveau. Sur la vie aussi de l’artiste: « Vous déplacez-vous souvent à l’étranger ? » ou sur son parcours scolaire. Et puis une question est tombée, faisant référence à la célèbre Castafiore de Tintin : « Est-ce que c’est vrai qu’avec la voix vous pouvez briser un verre de cristal ? » « Non, ce n’est qu’une légende », répondit Chrystelle Di Marco, faisant ainsi s’écrouler un mythe vieux de plus de 50 ans…

« J’ai adoré »

Curieux, nous avons alors questionné l’artiste sur sa confrontation avec les enfants et le choix des morceaux: « L’enfant est un univers vierge et sans préjugé. Cela correspond à la base de l’esprit de l’opéra qui est de transmettre de l’émotion. J’ai adoré. Concernant le choix des morceaux, j’ai voulu chercher des chants faciles d’accès pour faire resurgir l’émotion. Ils étaient variés avec la possibilité de jouer avec le public et ça a bien fonctionné.

Chrystelle Di Marco fait partie de l’association Lux Classic Production avec Gabriel Boz qui en est le président. Il sera possible de la voir, dans un tout autre cadre, le 22 mars à Sollies-Ville et le 28 mars à Toulon, pour la diffusion de la réédition d’un livre « Reves d’Orient » de Jean Aicart, accompagné d’un CD de mélodies.