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Cette seconde édition du festival de la photographie méditerranéenne n'a pas déçu avec encore un large panel d'artistes de talents, et surtout la possibilité pour nombre d'entre nous de découvrir des clichés plus souvent exposés dans les capitales qu'en Province.
Initiée par Philppe Heullant et Philippe Sérénon, cette manifestation semble avoir trouvé son public de Bandol à Sanary en passant par Toulon. C'est jusqu'au 17 juin (lire ici). Un petit coup de projecteur sur l'Espace Saint-Nazaire s'impose.
Au rez-de chaussée d'imposantes photographies sautent aux yeux des visiteurs, composées comme des tableaux, aux couleurs marquées et rendant l'activité humaine minuscule face aux paysages de ce littoral méditerranéen. Né en 1944 à Côme en Italie, Massimo Vitali est l'invité d'honneur de cette édition et montre un travail singulier et d'une maîtrise assez bluffante. Ici pas de retouche, un photographe qui travaille à l'ancienne pour notre plus grand bonheur: "Les couleurs souvent réduites au bleu et au gris pastels, donnent une première impression d’hyperréalité. Le décalage entre la banalité du sujet et le grand format utilisé suscite un sentiment d’étrangeté qu’accentue encore la distance à laquelle est prise la photographie". Le directeur artistique du festival Jean-Luc Monterosso a choisi une belle palette de photographies, comme "la cascade Krka Rose" (Croatie) ou le "Volcano Ferry Maritime" (Sicile).
Au premier étage on retrouve une exposition proposée par la fondation Jacques-Henri Lartigue qui "permet de suivre le célèbre photographe tout au long de sa vie passée sur la Côte d’Azur de 1908 à 1980, ainsi que l’évolution de son regard sur ce «pays de rêve». On y trouve aussi des photos de Martine Voyeux.
Et au second étage on peut découvrir la richesse de la photographie marocaine. Plusieurs artistes de générations et approches différentes y exposent comme Daoud Aoulad-Syad, le plus connu, explorant les multiples facettes de la société marocaine. Hassan Hajjaj a installé dans une salle de ce même étage un "salon" typique, l'idée étant de s'interroger sur le rôle et la place de cet espace social dans la société marocaine: "Ces pièces apparemment ludiques témoignent de sa fascination pour le chaos flamboyant des souks, le pop art et l’imagerie populaire".
L'ensemble des photos exposées montre une grande diversité artistique, avec Leila Sadel, Khalil Nemmaoui, Laila Hida ou Mehdi Chafik. On ne pourra non plus rester indifférent face aux splendides clichés de Yasmine Laraqui. Née à Casablanca en 1989, elle étudie actuellement à l'école nationale supérieure d'art à Paris-Cergy. Elle interroge sur les "rapports et les limites entre normalité et marginalité. Elle montre un monde trouble, imaginaire, peuplé de figures et de corps qui sont des supports visuels à l'expression d'un malaise, d'une tension, d'une urgence".

Massimo Vitali.