Membre de l’association Equinoxe, organisateur du festival de bande dessinée de Sollies Ville, Bruno Suzanna est tout sauf un néophyte et intervient souvent dans les lycées. Passionné, il a offert un aperçu pertinent et captivant des dates et auteurs marquants de la bande dessinée, du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Europe. Dommage que le public n’ait pas répondu massivement présent dans la mesure où cette conférence ludique pouvait intéresser tant les enfants passionnés de mangas que les adultes. Mais les personnes présentes n’ont pas manqué de saluer le conférencier et en ont profité pour lui poser de nombreuses questions.

La bande dessinée,
un art pas comme les autres

S’il fallait retenir une date fondatrice, il faudrait remonter à 1833 lorsque le Suisse Rodolphe Töpffer crée la première bande dessinée, où se côtoient texte et images. En 1925, c’est Zig et Puce, puis Georges Rémi dessinera le premier Tintin en 1929 et arrivera Flash Gordon en 1933. C’est en 1938 que le premier super héros naît avec Superman, tandis qu’en 1938 le magazine Spirou rendra célèbre Tif et Tondu ou encore les fameux Schtroumpfs. Bruno Suzanna fera un large tour d’horizon, citant Osamu Tezuka, « le père de la b.d. japonaise » qui, en 1950, donne naissance à « King Léo » qui inspirera plus tard Walt Disney avec le Roi Lion.
La bande dessinée prendra un autre tournant avec « Fritz the cat » de R.Crumbs « qui ouvrira le champ à des b.d. comme Persépolis ». C’est la première fois qu’une b.d. montre que l’on peut raconter des histoires qui nous concernent tous. L’autre date clef concerne la naissance du magazine Pilote, avec la naissance d’Astérix et Obélix, qui reste actuellement le plus grand succès de tous les temps. Les années 80 marquent l’arrivée des b.d. historiques comme les « passagers du vent ». Le conférencier évoquera le phénomène Akira qui débarquera en Europe en 1990, mais bien loin de sa version originale en noir et blanc. Les années 90 voient l’émergence de b.d. expérimentales avec des auteurs qui ouvrent d’autres voies et se regroupent autour de « l’Association » avec la publication de « Mister O » par exemple. Comme tout art, la bande dessinée n’échappe pas aux lois de l’offre et de la demande, mais Bruno Suzanna soulignera qu'en France « près de 150 maisons d’éditions existent et sortent de cette logique strictement économique ». Aujourd’hui la b.d. poursuit sa mutation et plusieurs pistes sont à explorer. Le référant en la matière est Scott Mac Cloud qui offre une reflexion sur les nouvelles voies possibles : internet, téléphone portable…La bande dessinée est bien un art avec son histoire, sa richesse, sa singularité dans chaque pays….et son industrie.

King Léo inspirera plus tard Walt Disney avec le Roi Lion.