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Le 15. octobre 2014

Sanary Environnement Sous la Méditerranée... la boue

Les Prud'hommes et pêcheurs de La Seyne à Marseille se sont réunis ce mardi après midi à Sanary afin de recueillir des informations concernant les rejets de boues rouges dans la fosse de Cassidagne au large de Cassis. Un dossier épineux qui traîne en longueur depuis 1966 sans trouver de solution.

Les coraux étouffés par la boue

Les coraux étouffés par la boue

En cause, une usine de production d'aluminium située à Gardanne qui déverse directement en Méditerranée les résidus de la fabrication de l’alumine. Depuis 1966 une conduite de 60 km de long emmène ces résidus dans la mer. Des résidus que l'industriel mis en cause refuse de qualifier toxiques.
A ce jour, 32 millions de tonnes de boues rouges auraient ainsi été déversées dans les eaux profondes de notre belle bleue  et l'on noterait leur présence depuis Fos jusqu'à Toulon. Pour les pêcheurs et certains spécialistes indépendants, ces boues rouges seraient radioactives, chargées en métaux lourds, elles nuiraient à l'ensemble de la chaîne alimentaire marine en perturbant le développement et la reproduction des espèces.

Incompréhension générale


Pour en parler devant l'assemblée de pêcheurs et de Prud'hommes réunis à Sanary, un géographe retraça l'historique de ce dossier avec ses rebondissements, et surtout l'espoir d'un arrêt autrefois programmé fin 2015 de ce déversement . Mais à la grande surprise de tous, le renouvellement de l'autorisation accordée pour ces rejets serait dans les tiroirs et le gouvernement devrait se prononcer prochainement. Par solidarité avec les collègues de Cassis et la Ciotat, les deux villes les plus concernées, les Prud'hommes du Brusc, de Sanary et de Bandol ont écrit à Ségolène Royal, Ministre de l'écologie, et du développement durable et à Monsieur Cadot, Préfet des Bouches du Rhône, pour demander la fin de ce rejet.
Aux côtés du géographe, Gérard Rivoire, océanographe à la retraite et consultant en écologie marine et Yves Lancelot, chercheur et spécialiste en toxicité, ont mené la discussion pour enfoncer le clou...
 « L'affaire » traîne en longueur et recueille aujourd'hui l'incompréhension générale d'autant plus que la création l'an dernier du Parc Naturel des Calanques, dont la baie de Cassis est l'épicentre, interdit aux pêcheurs de pêcher dans cette zone : « Ils lèvent des zones de pêche en eaux profondes mais ils polluent par ailleurs !  Alors, on se pose vraiment des questions» s'exclamait Jean-Michel Cei, premier Prud'homme de Sanary.
Les pêcheurs constatent aussi que les filets sont rouges quand ils les remontent.

Une contestation plus radicale


L'agacement était palpable dans l'assemblée, certains pêcheurs excédés par l'exposé des « spécialistes » présents levèrent le ton : « Les scientifiques ont accepté la création d'un Parc National dans une zone polluée, c'est un scandale ! » et de poursuivre : « La pêche  professionnelle est la seule à s'être battue sur cette affaire sans le soutien de personne ! ».
La solution  fut alors évoquée de fédérer les 22 Prud’homies de la région PACA et de créer un mouvement citoyen . Les plus exaspérés devant cette situation qui dure depuis si longtemps évoquèrent ensuite une méthode plus radicale.

Mais pour l'heure l'ensemble des participants semblait bien impuissant face à la situation. A suivre...

A.I, le 15 octobre 2014

Autres photos:

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Réunion à la Prud'homie de Sanary