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Le 7. novembre 2009

Sanary Société Sanary : Débat houleux autour des orientations budgétaires pour 2010

Lors du conseil municipal du 4 novembre, le maire de Sanary a tenu qu'Harold Matysen, du cabinet Klopfer présente l'audit de 2008 et livre son analyse financière pour le futur. Ferdinand Bernhard souhaitant la transparence quant à la gestion de sa ville. Cette intervention a provoqué la colère de l’opposition.

Conseil municipal de Sanary du 4 novembre à la salle polyvalente.

Conseil municipal de Sanary du 4 novembre à la salle polyvalente.

Le maire de Sanary évoque les
orientations budgétaires pour 2010


En préambule, Ferdinand Bernhard précise que « Sanary est une des rares communes où le maire sortant annonce avant les élections les augmentations d’impôts à venir » et ajoute que Sanary est une des villes du département « les moins imposées ». La taxe d’habitation en 2009 était de 9,42%, le foncier bâti est imposé à 16,67%.

Pour 2010, la municipalité entend allouer une enveloppe globale de 8 millions d’euros « pour les besoins de la ville », avec l’extension de l’hôtel de ville (dans l’immeuble Chit-Chat), les illuminations de Noël, les écoles, le théâtre, les travaux dans la chapelle des pénitents blancs, l’achat de nouvelles balayeuses, le pluvial, la vidéo surveillance... D’autre part, de gros investissements sont à prévoir également afin de respecter « la réglementation en vigueur, quant à la suppression au fil du temps des canalisations en plomb, et la protection de l’environnement en termes d’assainissement ».

Enfin des travaux d’importance sont envisagés au niveau du port avec l’objectif d’obtenir à terme le label « port propre ». Des ajustements de tarifs des places du port sont prévus. Pour terminer, des travaux sont également programmés pour développer les parcs de stationnement afin « d’améliorer la qualité de vie » et d’aider le commerce local.

Scepticisme de l'opposition concernant
les orientations budgétaires


L’opposition est restée circonspecte sur les orientations budgétaires, Didier Tourancheau est revenu sur le Casino qui devait financer l’éco-technopole : « Il n’y aura pas de casino, donc qui va financer l’éco-technopole ? ». Olivier Thomas (UMP) rappelle que le budget 2008 a été contesté devant le tribunal administratif, que les nombreux procès perdus par la ville coûtent cher et a une nouvelle fois interpellé le maire concernant la crèche des Mini Pouces, soulignant que « La municipalité dépense sans compter pour des projets qui ne sont pas d’intérêts généraux ».

A ces critiques Ferdinand Bernhard répondra que l’éco technopole verra le jour avec ou sans Casino, et que Sanary était une des rares villes à rendre ses comptes publiques. Quant à l’allusion d’Olivier Thomas sur les procès perdus par la ville, le maire répondra préférer se séparer de certains employés inefficaces afin d'offrir un meilleur service à ses administrés.

La Prospective financière par Harold Matysen


Ferdinand Bernhard avait invité Harold Matysen, du cabinet Klopfer, qui réalise depuis des années un audit annuel des comptes de la ville, à la demande du maire, et dont les conclusions sont rendues publiques. Harold Matysen a livré une analyse qui a duré plus d’1h30, en revenant sur les comptes de 2008 et en proposant une analyse prévisionnelle de la situation financière de la ville pour les années à venir.

En préambule, Harold Matysen souligne la bonne santé financière de la commune, qui n’a pas subi de plein fouet la crise financière en ne s’étant pas lancée comme certaines collectivités dans les « produits toxiques ». Le bilan présenté, malgré un endettement certain de la ville (avoisinant 34,4 millions d’euros), est positif : « la ville peut s’enorgueillir d’une solvabilité en voie d’amélioration » et dispose de suffisamment de ressources pour rembourser la dette. Ce dernier a totalement réfuté l’idée que la ville pourrait « être en faillite » dans la mesure où elle est en totale conformité avec la loi. Le maire ajoutant à l'issue de cette intervention : « Concernant la dette, nous payons suffisamment d’impôt pour rembourser les emprunts ».

Harold Matysen a dressé un portrait de l’avenir plutôt sombre, avec le désengagement progressif de l’Etat et la suppression de la taxe professionnelle qui sera remplacée par la « cotisation économique territoriale ». À côté de cela, le prélèvement SRU ne sera plus à payer, les réserves foncières de la ville et la maîtrise de la dette permettraient d’envisager sereinement le futur. Le maire soulignant vouloir protéger ses administrés contre toute hausse significative d’impôt malgré un environnement défavorable et entendant faire fructifier le patrimoine acquis par la ville : « quand nous achetons des terrains, c’est un placement de bon père de famille ».

L’opposition fustige le bilan et l’intervention d'Harold Matysen,
jugée « illégale » par Olivier Thomas


Olivier Thomas saluera ironiquement, « le nouvel adjoint aux finances, Harold Matysen ». Olivier Thomas aura tenté vainement d’empêcher son intervention en interpellant le maire, « cette intervention est illégale, il n’est pas sur votre liste, ». Colère du maire qui le menacera de l’expulser de la salle s’il ne laissait pas s’exprimer Harold Matysen.

Olivier Thomas remet également en cause l’indépendance de l'intervenant, « le cabinet à un contrat de prestation de conseil sur la dette de la commune et il réalise également l’audit des comptes ». Réponse d’Harold Matysen suggérant que cela n’avait rien d’incompatible et que la majorité des communes font de même. Il répondra également à la dénomination ironique d’Oliver Thomas le qualifiant « d’adjoint aux finances », rappelant que sa prospective est une indication et qu’il n’avait pas légitimité à l’imposer. En bref, Olivier Thomas conteste les analyses du financier qui travaillerait sur « des comptes erronés » et qui oublierait d’inclure dans son analyse « la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ».

Didier Tourancheau ne remet pas en cause les compétences du cabinet, mais soulève 2 points : Premièrement il regrette que le personnel soit considéré dans cette analyse comme une charge, rappelant que réduire le personnel n’avait jamais permis à des entreprises d’accroître leurs bénéfices. Il remet ainsi en cause la volonté municipale de tout externaliser, marquant ainsi plus son désaccord sur un terrain idéologique. Le maire répondra qu’externaliser permettait de se séparer plus facilement des entreprises si elles étaient jugées inefficaces.

D’autre part, Didier Tourancheau met en en cause « le côté périlleux de la prévision », comparant les analyses financières à des prédictions dignes « d'Elisabeth Tessier ». Le maire rappela qu’Harold Matysen était un éminent spécialiste de la finance publique, bien loin des prédictions.

D’autres délibérations adoptées


Les autres délibérations se sont vite enchaînées avec l’approbation de la dénomination du rond-point Lazare-Ponticelli et de la place des Poilus, l’acquisition de parcelles (ancien chemin de Toulon, Chemin de la Buge et à la Clavelle), l’attribution de subventions allouées aux propriétaires pour ravalement de façade, de la nomination du conseil d’exploitation de l’office du tourisme, et de l’adhésion au programme de coopération territoriale européenne Odysséa.

Traste, le 07 novembre 2009

Autres photos:

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