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Le 11. octobre 2011 à 19h02

Sanary Conseil municipal Le projet Odysséa a fait grand débat

La municipalité avait invité Philippe Calamel directeur de projet pour France Europe d'Odysséa pour présenter ce projet. Le débat n'a pas manqué de piquant et notamment avec l'intervention d'Oliver Thomas et la réponse du maire Ferdinand Bernhard.

Philippe Calamel a présenté le projet Odyssea à l'assemblée.

Philippe Calamel a présenté le projet Odyssea à l'assemblée.

Philipe Calamel, directeur de projet pour le Groupement européen de coopération Odyssea était invité au conseil municipal afin de présenter ce projet car Sanary fait partie avec Menton des deux cités pilotes de la région Provence Alpes Côte d'Azur.
Le but d'Odysséa est l'implantation dans le bassin méditerranéen d'un nouveau modèle de développement territorial durable qui intègre la mer, la cité portuaire aux territoires ruraux et ainsi de promouvoir des itinéraires culturels maritimes qui renouent avec l'histoire des ports de la Méditerranée et des civilisations européennes.
A terme ces "nouveaux territoires d'innovation et de projet auront en commun une marque, un sigle et la signature Odyssea qui servira de base à l’émergence d’un référentiel européen de qualité et de communication" (voir notre précédent article). Le directeur a expliqué l'importance d'établir un lien entre la cité portuaire et son arrière pays pour mettre en valeur un tourisme lié à l'artisanat, l'agriculture, la pêche, l'environnement avec des instruments technologiques innovants dont une plateforme web unique: "Chaque ville doit développer une thématique qui lui est propre et Sanary a mis l'accent sur son passé liée à l'histoire de la plongée". Depuis plus d'un an chaque service de la commune travaille dessus, le tout piloté par Jean-Luc Granet et Marine Lieutaud. A terme, il s'agira de présenter une offre touristique de haute qualité. Elle va commencer par la numérisation des données, actuellement un écran tactile est à l'Office de tourisme et l'on peut découvrir par exemple l'église Saint-Nazaire sous tous ses angles.
L'Office de tourisme deviendra un comptoir culturel d'information et la capitainerie un comptoir culturel maritime. Philippe Calamel a donné l'exemple de Gruissan, ville située dans le département de l'Aude, très avancée sur le projet et l'impact économique est positif.
Le directeur a rappelé qu'Odysséa avait été plébiscité parmi les 43 pays de l'Union pour la Méditerranée: "Nous voulons une mise en réseau exemplaire des villes-ports des 21 pays de la Méditerranée".
Le maire a expliqué la position de Sanary: "C'est un projet très porteur à l'échelle européenne. Nous n'y avons pas adhéré pour avoir de l'argent de l'Europe même si cela est aussi un élément non négligeable" Il a poursuivi en soulignant que ce projet entre dans le développement de la ville et qu'il sera très bénéfique pour la commune et ses environs. Les services de la commune travaillent actuellement pour répertorier et numériser les données, et vont s'atteler à établir des dossiers avant 2013, pour les subventions .

Des échanges verbaux très tendus


Olivier Thomas (conseiller municipal d'opposition Parti radical) a pris la parole, en disant d'abord que ce projet était certes positif mais que la commune était sur plusieurs points en faute "par rapport à la charte européenne d'Odysséa". Et de citer le plan local d'urbanisme qui a reçu un avis défavorable des commissaires enquêteurs, l'atteinte aux terres agricoles en AOC, les travaux de la station d'épuration effectués après la condamnation par l'Union européenne, les problèmes de la Reppe, ou encore "l'absence de monuments classés historiques". Philipe Calamel dira: "Je ne vais pas entrer dans des polémiques où je n'ai pas de légitimité pour répondre", et d'ajouter en rigolant "j'en ai fait des conseils municipaux même en Sicile mais là ...". Il se contentera de dire que le projet de Sanary n'était pas critiquable en l'état et de citer le Jardin des oliviers, la noria:" C'est une ville qui a énormément d'atouts: ici vous avez un véritable patrimoine immatériel".
Après le départ de Philippe Calamel Ferdinand Bernhard ne mâcha pas ses mots, et fit également deux rappels à l'ordre au conseiller municipal d'opposition: "Monsieur Thomas on sait que vous êtes contre tout mais il faut que tout le monde sache ce que vous faites en sous main", et de citer une lettre écrite à Jean-Louis Borloo "pour dire tout le bien que vous pensez de moi", ou au président du conseil général: "vous jouez contre votre ville". Et de citer une lettre envoyée à deux commissaires européens avec la mention "nous espérons une attitude courageuse de votre organisme européen et nous souhaitons que ce courrier ne soit pas transmis à la ville de Sanary". L'objet de cette lettre était d'établir les faits et actes de la commune contraire à la charte Odysséa: "Vous dites aux commissaires européens de ne surtout pas nous donner d'argent et que vous mentionnez de ne pas nous transmettre ce courrier me rappelle certaines périodes".
A ces mots Olivier Thomas s'offusqua. Et le maire persista: "Vous mettez en péril le développement économique de Sanary et que vous ne me respectiez pas ne me fait ni chaud ni froid mais respectez au moins le travail de mes collaborateurs... un peu de décence, un peu d'honneur".
Le débat provoqua quelques chahuts en salle entre les partisans de l'un et de l'autre bord, et l'intervention du maire se solda par des applaudissements. Olivier Thomas rappela que cette lettre avait été envoyée au nom de son Association de défense des sanaryens et de l'association Michel Pacha.
A suivre...

D. D., le 11 octobre 2011

Autres photos:

Olivier Thomas a fait une longue liste "d'actes et de faits" de la commune contraire à la charte Odysséa. Ferdinand Bernhard n'a pas mâché ses mots pour évoquer les pratiques de son opposant.
Olivier Thomas a fait une longue liste "d'actes et de faits" de la commune contraire à la charte Odysséa.