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Le 22. décembre 2011 à 18h58

Sanary Conseil municipal (1) Grosse tension autour de l'approbation du plan local d'urbanisme

Sans surprise, l'approbation du plan local d'urbanisme a soulevé de nombreux débats, avec la coopérative agricole en toile de fond. Une séance très tendue.

Ferdinand Bernhard est revenu sur le plan local d'urbanisme et la coopérative agricole.

Ferdinand Bernhard est revenu sur le plan local d'urbanisme et la coopérative agricole.

La commission d'enquête a émis un avis favorable à la fin du mois de novembre 2011, assorti d'une réserve (la production d'une note explicative sur les emplacements de voirie) et de trente huit recommandations, la commune en a pris dix huit en compte. L'élu Patrice Esquoy évoquera les modifications apportées "qui ne portent pas atteintes à l'économie générale du PLU": corrections sur le rapport de présentation, sur le règlement, sur les planches de zonage ou encore la suppression de certain emplacement réservé....
La première intervention viendra d'Olivier Thomas:
"Un PLU, ce n’est pas un projet de la majorité contre l’opposition, ni de la municipalité contre ses administrés. Cela fait cinq ans que vous essayez d’imposer le même projet et vous vous heurtez à des oppositions associatives, d’établissements publics, des habitants et même du tribunal administratif (...). Nous demandons une dernière fois que le PLU soit remis à une date ultérieure (...). Il faut un PLU à notre commune, il est navrant que notre commune soit régit en matière d’urbanisme par un texte de 1986. Vous pouvez faire un PLU consensuel comme à La Seyne sur mer. Vous savez que lorsque c’est dans l’intérêt de Sanary, nous sommes prêt à travailler avec vous comme pour le dossier LGV". Et de faire une longue liste de griefs plusieurs fois évoqués dans cette même salle, concluant que le PLU risquait une nouvelle fois d'être arbitré par "un jugement administratif".
Quant à Didier Tourancheau son intervention sera plus générale, évoquant un désaccord politique sur le fond, et critiquant l'implantation d'entreprises dans la zone du Baou encore plus avec la situation économique actuelle.

Le maire répondra aux différents reproches


Les réponses du maires furent parfois cinglantes: "nous ne voulons pas d'une course au bétonnage, évidemment ceux qui sont là pour défendre les promoteurs immobiliers sont contre ce PLU". Et de revenir sur le projet du Jardin des terroirs au château de Pierredon (placé en emplacement réservé): "lorsque j'ai été élu la première fois, cette personne voulait y faire 150 villas, pardonnez moi donc de vouloir prendre les devants. Lorsqu'on met un emplacement réservé, cela nous donne la possibilité de se positionner pour l'avenir, voilà tout". Et d'inviter les administrés à lire le rapport des commissaires enquêteurs disponible au service urbanisme pour se faire une idée: "Il y a une réponse à chaque remarque, nous voulons préserver la qualité de vie des administrés et aussi créer des emplois" et de conclure sous fond d'avertissement à ceux qui pourraient une nouvelle fois faire retarder ce PLU: "si par hasard le PLU devait être annulé, il faudra qu'ils viennent s'expliquer devant ceux qui attendent un logement social ou une place dans une maison de retraite, devant les policiers qui attendent leur nouveau commissariat, les pompiers pour leur centre de secours... je demanderais à ceux-là d'assumer, même s'ils sont capables de manifester avec les autres, car ils sont capables d'être des deux côtés de la barrière sans honte". Et de menacer d'expulser certaines personnes du public qui manifestaient à haute voix leur désaccord: "s'il y a encore un mot, l'ordre de réquisition est prêt, vous serez immédiatement expulsé".
Le maire répondra aussi au sujet de la LGV: "non Monsieur Thomas on ne mène pas le même combat, je me rappelle lors d'une réunion avec Réseau Ferré de France un élu me dire en vous voyant, il ne peut être que contre tout". Ambiance...

La coopérative agricole source de grosses tensions


Dernièrement le directeur de la coopérative agricole Christian Kalac avait dressé plusieurs banderoles sur le bâtiment, évoquant le danger de la disparition du site. Plusieurs médias télévisés s'en sont fait l'écho. Olivier Thomas lors du débat sur le PLU est revenu longuement sur cet emplacement réservé "faisant peser un risque économique pour son avenir". Et de dire: "vous ne pouvez pas vous arroger un droit que le législateur ne vous a pas donné..." Colère du maire: "on ne va pas passer le soirée sur la coopérative agricole", et demandant que soit inscrit sur le PV un "deuxième rappel à l'ordre". Olivier Thomas évoquant une "absence de démocratie" et de conclure sur le sujet: "vous faites peser une contrainte préjudiciable sur le coopérative agricole. Cet emplacement réservé vous donne un pouvoir que les législateurs n’ont pas voulu donner aux maires car il s’agit bien de ça car vous affirmez aux medias que vous ne voulez pas les exproprier".
Le maire répondra longuement sur le sujet, d'abord didactique: "si j'ai mis ce site en emplacement réservé, c'est juste pour se positionner dans l'avenir, j'ai toujours été très clair dessus...déjà c'est faux de dire que je vais lancer une expropriation, car il n'y aurait pas besoin de l'emplacement réservé pour cela". Et d'évoquer un projet de parking si un jour la coopérative venait à être vendue.
Mais le ton monta crescendo sur le sujet de la coopérative, évoquant un conseil d'administration et une présidente "fantôme" et d'attaquer sans jamais le citer le directeur de la coopérative, d'ailleurs présent dans la salle: "que l'employé en question veuille exister, lui qui n'est rien, en créant une situation abracadabrantesque, c'est juste l'envie de faire peur aux gens, je crois qu'il est dans une logique constante de mensonge". Et de raconter une visite de ce "monsieur" en 2009 chez un habitant de la zone du Baou, "lui faisant croire qu'il allait être exproprié" ou encore revenant sur l'épisode des cantonales : "c'est le même qui disait que je n'avais pas le soutien de Falco et de Lanfranchi, le tribunal en a décidé autrement". Et de conclure: "l'intéressé ne fait que mentir, je peux lui conseiller une bonne adresse pour faire un traitement".

D. D, le 22 décembre 2011

Autres photos:

Olivier Thomas a réaffirmé son opposition au PLU. Didier Tourancheau. Patrice Esquoy a présenté la délibération.
Olivier Thomas a réaffirmé son opposition au PLU.