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Le 1. février 2014 à 16h30

Sanary Politique Interview Jean-Pierre Meyer, candidat à la mairie de Sanary

A Sanary depuis 22 ans, Jean-Pierre Meyer est le candidat de la Gauche Rassemblée aux élections municipales de Sanary. Il répond à nos questions.

Originaire de Marseille, Jean-Pierre Meyer, candidat de la Gauche Rassemblée aux élections municipales de Sanary, a été très tôt sensibilisé à la politique et en particulier aux idées de partage du Parti Communiste. Pourtant sa famille ne le prédestinait pas et son envie d’engagement dès 14 ans avait été très mal vu. Adulte, il se lançait enfin en adhérant à la CGT en 1976 puis au Parti Communiste en 1977. Son parcours de syndicaliste durera 15 ans, avec une première expérience politique comme candidat du PC à Plan de Cuques. Arrivé à Sanary il y a 22 ans, il a vite pris des responsabilités au sein du parti.
Ce militant de toujours affirme : « Je revendique mon intime conviction vers un communisme de partage au sens large ».

A Sanary, le Parti Communiste, le Parti Socialiste et les Verts ont choisi de se rassembler et de vous choisir pour les représenter. Pourquoi ?


Jean-Pierre Meyer :
En fait, cela ne date pas d’aujourd’hui. Déjà lors des deux précédentes élections, nous avions collaboré avec les Verts et des socialistes. Je précise avec des socialistes et pas le parti lui-même. Celui-ci s’était alors allié avec l’UMP, dans le but de gagner les élections. Ce groupe a éclaté et cela a donné une image déplorable de la politique à Sanary. En 2014, il n’y a d’ailleurs pas de candidat UMP, ni à Sanary ni à Bandol.
Sur le fond, les trois candidats de droite ont des personnalités intéressantes mais n’ont pas de vraie ligne politique. Nous, nous sommes porteurs d’une ligne politique et d’une conception originale par rapport à eux. Dans les précédentes élections municipales, nous avions été l’honneur de la gauche. Nous avions obtenu 7,90% avec le Parti Communiste et Europe Ecologie. Sans nous, il n’y aurait pas eu de gauche à Sanary.
Pour cette nouvelle élection, le parti communiste de Sanary s’est mis à la disposition des partis de gauche car nous n’avions pas les moyens de faire une liste seuls. Les Verts, déjà associés à nous par le passé et le Parti Socialiste, ont considéré que plus que jamais il y avait besoin d’une liste commune de gauche et ils n’étaient pas opposés à ce que le PC conduise cette liste.

Au niveau National, Jean-Luc Mélanchon est-il celui qui représente maintenant le mieux le Parti Communiste ?


Jean-Pierre Meyer :
A aucun moment nous n’avons parlé de Front de Gauche. Mélanchon est un magnifique orateur et tribun. Il a choisi de quitter le PS et, pour certains il a été courageux. Pour moi, il l’aurait été réellement s’il avait rejoint le PC. Ce n’est pas de division, ni d’un parti supplémentaire dont nous avons besoin, mais de rassemblement. Jean-Luc Mélanchon est une pâle imitation de Georges Marchais. J' ajoute que le Front de gauche n’est pas vraiment un parti et qu’il met à l’ombre Pierre Laurent, le véritable représentant du PC. Je suis de ceux qui pensent que dans le pays, nous avons besoin d’un vrai parti communiste.

Vous prônez à Sanary plus de démocratie participative. Cela veut-il dire que vous pensez que le maire actuel dirige la ville avec trop peu de concertation ?


Jean-Pierre Meyer :
Ferdinand Bernhard a été démocratiquement élu. Par contre, dans le fonctionnement actuel de la politique, si un candidat fait des promesses qu’il ne tient pas, on doit le garder jusqu’à la fin de son mandat. Pour moi, ce n’est pas de la démocratie. Pour ma part, je suis porteur d’une proposition qui vise à utiliser la démocratie participative. De plus, si je suis élu je n’accepterai pas un cumul des mandats et je me refuse à en faire plus de deux en tant que maire. C’est une conviction partagée par toute ma liste. J’en profite pour souligner mon indéfectible attachement à la nation. Le drapeau bleu blanc rouge est un bien commun et je le revendique. Je suis communiste et français !

Quels sont les grands axes de votre projet électoral ? Pourriez-vous nous le détailler ?


Jean-Pierre Meyer :
Tout s’articule autour de cette idée de démocratie participative qui va jusqu’aux budgets, mais je vais vous parler de deux thématiques fortes.

La première c’est ‘Tous mieux vivre à Sanary et place aux jeunes’. La population de Sanary vieillit. Pour mieux vivre ensemble il faut rééquilibrer cela. Dans nos objectifs, la question du logement et du logement social est au centre. Tout le monde doit avoir sa place et nous avons une volonté forte de développer le logement social ouvert à tous. Nous ne voulons pas de ghetto, mais une mixité qui donnera justement l’impression qu’il n’y a pas de logement social. Aujourd’hui, il y a un revirement de la mairie en place sur ce sujet. Ce sera donc un axe essentiel de notre programme, en gardant à l’idée que Sanary est une cité balnéaire qui vit 365 jours dans l’année.
Nous devons focaliser nos efforts sur la jeunesse qui en a bien besoin. Par exemple il n’y a plus de halte-garderie à Sanary et c’est pourtant un besoin. Pour la tranche d’âge des ‘17 ans à jeunes parents’, il y a aussi un vide et nous voulons bâtir un véritable espace jeunesse pour eux, incluant tout ce dont ils ont besoin. Nous devrons le penser en concertation avec les jeunes. On en revient donc à la démocratie participative.
Nous n’entrerons pas dans le débat sécuritaire, mais la tranquillité publique est pour nous intangible. Nous ne voulons stigmatiser ni des populations ni des générations. Nous en revenons à l’idée du bien vivre ensemble.
Il y a à Sanary une forte population croyante. Sur cette thématique du mieux vivre ensemble, nous pourrons travailler avec elle. Non pas pour monter les uns contre les autres, mais pour mieux vivre ensemble, dans le principe de la laïcité.

La deuxième thématique forte concerne les services publics : depuis des décennies ils sont dévalorisés en faisant croire à la supériorité de l’action privée. Je prends l’exemple de l’eau. Le fait d’abandonner les régies a coûté des millions et a engraissé les actionnaires. L’eau doit être traitée dans le cadre de l’intérêt public. Ce n’est pas pour cela que si je suis élu je vais casser le contrat à tout prix, mais nous en ferons l’étude.
Notre campagne restera digne et nous avons un projet positif. Cela ne nous empêche pas d’entendre ce que dit la Cour des Comptes sur la ville et je suis dans l’attente des conclusions de l’enquête. Entre ceux qui nous disent que Sanary est extrêmement endettée et la ville qui dit que tout va bien, il y a peut-être un milieu. Nous voulons donc faire un audit pour clarifier la situation. Il permettra de faire des projets réalistes, dans le but de parler vrai aux citoyens. Je ne suis pas de ceux qui mettent le tout associatif sur un piédestal. Il ne faut rien globaliser. Mais, sur la petite enfance par exemple, nous souhaitons créer des crèches municipales.

Pour conclure, je voudrais parler d’éthique. Quand on commet des fautes, celles-ci doivent être sanctionnées : tout élu qui se retrouve devant la justice dans le cadre de son mandat, qu’il soit de gauche ou de droite, devrait être sanctionné d'inéligibilité à vie. Ce serait une façon de recréer de la confiance entre le citoyen et le politique !

PH, le 01 février 2014