Ouest Var > Actualité > Ollioules > La véritable table du grand souper et des treize desserts
Le 22. décembre 2014 à 19h51

Ollioules Traditions La véritable table du grand souper et des treize desserts

De toutes les traditions provençales, celles qui ont trait à la Nativité sont les plus vivantes. Et chaque année, au moment de Noël, est relancée la polémique autour des treize desserts dont la composition procède de règles bien précises, même si au fil des ans les uns et les autres ont eu tendance à prendre quelque liberté avec des coutumes pourtant bien ancrées. Pour rester dans la tradition, direction salle Puget, à Ollioules, où a été dressée la table des fameux treize desserts sans oublier le grand souper qui les précède

Les treize desserts, la grande affaire ! Mais avant tout, il faut savoir, que la période calendale débute le 4 décembre, à l'occasion de la Sainte-Barbe. C'est ce jour-là, qu'habituellement, on fait germer le blé et les lentilles dans trois assiettes différentes. Ces éléments serviront à décorer la table de Noël.

Tout d'abord, un repas maigre


Le repas de Noël ou gros souper est maigre, comme le rappellent les mamies ollioulaises qui se souviennent bien comment c'était, il y a bien longtemps et davantage encore d'après ce que leur contaient leurs mamans.

Au menu du gros souper figurent du poisson (principalement de la morue), des légumes (cardes, céleri, chou-fleur, blettes) accompagnés d'anchoïade, parfois des escargots. Ce repas se termine par les treize desserts. C'est là que naît la querelle.

Fruits confits ou fruits frais ?


D'aucuns se demandent si doivent y figurer parmi eux des fruits confits ou bien des fruits frais seulement, et lesquels.

Sur la table dressée salle Puget à Ollioules à l'occasion d'une exposition consacrée aux traditions provençales (une exposition réalisée par huit associations ollioulaises), on trouve la réponse à toutes ces questions. Cette table a en effet été conçue par des personnes parfaitement respectueuses, au détail près, des coutumes ancestrales.

On retiendra donc que les treize desserts se composent de figues sèches, d'amandes, de raisins secs, de noix, de dattes, de nougats blanc et noir, d'une pompe à l'huile d'olive, de pâte de coings ou de fruits confits, d'oreillettes et de quatre fruits frais choisis parmi les mandarines, les oranges, les poires et les melons d'hiver.

Non, ni calissons, ni bananes, ni ananas...


Quoi qu'il en soit, sont bannis de la tradition provençale des treize desserts de Noël, les calissons, les bûches de Noël, les chocolats, les gâteaux secs, les bananes, les mangues, les ananas ou tout autre fruit exotique.

Comme on le voit, en ce temps-là, pour le réveillon de Noël, on ne se souciait guère de foie gras, saumon fumé, boudin blanc, dinde, oie farcie, champagne, bûche glacée (la seule bûche de Noël était celle qui se consumait dans l'âtre). On se contentait de peu, ce peu étant arrosé d'un petit verre de vin cuit. Et ensuite, on entonnait en famille des chants de Noël en provençal, on se rendait à l'église pour la traditionnelle messe de minuit chantée, elle aussi, en provençal. Et au retour, on grignotait ce que l'on avait laissé sur la table. Mais cela, c'était il y a bien longtemps déjà.

F.K., le 22 décembre 2014

Autres photos: