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Le 23. juillet 2014 à 18h21

Ollioules Patrimoine La Ville lance un circuit de découverte du patrimoine

Désireuse de mieux faire connaître ses richesses historiques, la Ville d’Ollioules vient de créer à l’adresse des touristes un circuit du patrimoine comportant pas moins de 43 centres d’intérêt, parmi lesquels ceux du centre-ville, mais aussi ceux, innombrables aux alentours comme le Télégraphe optique de Chappe sur les hauteurs du Croupatier, le Moulin de Palisson…A découvrir ou à redécouvrir

Les vestiges du Château féodal dominent la ville

Les vestiges du Château féodal dominent la ville

Cité des fleurs et de l’olivier (son emblème consacré par le roi Louis XIV), Ollioules, authentique village provençal de plus de 13.000 âmes, a toujours eu conscience de la valeur de son patrimoine. Et a su également le préserver. Mais mis à part les Ollioulais et quelques voisins d’alentours, peu de gens savent que ce petit village provençal « le premier, d’ailleurs, que découvre le touriste en venant de Toulon » comme le dit si bien Robert Bénéventi, Maire de la commune, recèle de vrais trésors patrimoniaux à découvrir à travers ses ruelles médiévales, ses portes, ses fontaines, ses métiers d’art…

70 panneaux signalétiques


A cet effet, le service Culture et Patrimoine de la commune a lancé une opération de promotion par le biais de 70 panneaux signalétiques installés dans les quartiers et le long du Canal des Arrosants ainsi qu’au Couvent des Observantins et mise à disposition des visiteurs d’un guide (gratuit) en différents endroits de la Ville (Office de Tourisme, Vieux Moulin, Mairie annexe, Couvent des Observantins…) Sont ainsi référencés 43 sites dignes d’intérêt, allant de l’Hôtel de Ville (achevé en 1811) à la tour des remparts (XIIIème siècle) en passant par la chapelle Saint-Honorat (XVIIème siècle), le portail du Flascou (XVIIème siècle), l’ancienne halle au grain (XVIème siècle), l’Eglise Saint-Laurent (XIème siècle), les anciens remparts, les vestiges du château féodal, le canal des arrosants (époque Renaissance)…

Du château féodal au Moulin de Palisson


Parmi tous ces chefs-d’œuvre, figure, entre autres, le Moulin de Palisson : situé au quartier de Campcebier, cet ancien moulin à farine date du XVIème siècle. Fonctionnant grâce à l’eau du Béal (ou appelé canal des arrosants), le Moulin de Palisson est resté en activité jusqu’au début du XXième siècle. Placé sous la surveillance d’un gardien, qui s’occupe aussi de l’entretien du jardin et de l’Oliveraie communale, le moulin est ouvert à la visite du mardi au samedi de 11 heures à midi et de 17 heures à 18 heures (Entrée libre, accès par le chemin piétonnier du Canal des Arrosants, suivre le fléchage depuis le centre ville).

Le Télégraphe de Chappe


Autre chef-d’œuvre, le Télégraphe de Chappe dont la visite nécessite cependant un peu d’effort physique et pédestre, car il est niché sur le versant du Croupatier auquel il vaut mieux accéder de bon matin quand il ne fait pas encore trop chaud (accès à partir du parking de Châteauvallon.

L’histoire de cet équipement né sous la Révolution française mérite d’être contée.

De tout temps, l’homme a éprouvé le besoin de communiquer à distance et dans les meilleurs délais. Qui ne se souvient de l’exploit de Phidippidès, ce messager grec, venu annoncer, à ses concitoyens d’Athènes la victoire remportée sur les Perses à la bataille de Marathon, en 490 avant notre ère, en un temps record, après une course effrénée et si épuisante qu’il en mourut ?

Un progrès fantastique né sous la Révolution


Durant des siècles, pour transmettre au plus vite nouvelles et messages, on ne put avoir recours qu’aux chevaux, puis aux diligences. L’information circulait lentement et en 1790, par exemple, le trajet entre Paris et Toulon durait une bonne semaine. Mais trente ans plus tard, un message mettait moins de trois heures pour parvenir de la capitale au chef lieu du Var.

Ce fantastique progrès est dû à l’invention géniale d’un ingénieur français, Claude Chappe (1763-1805) qui conçut un télégraphe optique, à la demande de la Convention, pour causes de guerres révolutionnaires qui nécessitaient des transmissions rapides

Le principe de ce télégraphe, véritable ancêtre de nos télécommunications modernes, repose sur un mécanisme visible de loin, amélioré par l’usage et l’utilisation d’un code de transmission. Comme il doit être visible de loin, le télégraphe est placé sur une hauteur (montagne, colline, clocher, monument…). L’appareil complet, appelé poste ou station, comprend deux parties, l’une visible, l’autre abritée. Au sommet de la station, des « indicateurs », sortes de bras de 2 m de long, articulés autour d’un mât, actionnés à l’aide de poulies par un opérateur installé en contrebas, se déplient horizontalement, verticalement et obliquement, permettant ainsi, au moyen de 98 positions possibles correspondant à un alphabet spécifique de transmettre, ou de recevoir, des messages, de station en station, chacune distante de 6 à 12 km en moyenne.

Sur les hauteurs du Croupatier


Au milieu du XIXème siècle le réseau, en étoile de Paris, s’étendra ainsi sur 5000 km pour relier 29 villes grâce à 534 stations.
La première ligne fut créée en 1794, entre Paris et Lille. Lui succédèrent celles de Paris-Strasbourg, Paris-Lyon et Lyon-Toulon. Cette dernière, mise en service en 1821, desservait la vallée du Rhône et était constituée de 108 stations passant par Valence, Avignon et Marseille.

Depuis le terminus, à Toulon, sur la tour de l’horloge à l’Arsenal, d’abord, puis sur le toit de la Préfecture (située à cette époque Place d’Armes), les messages (en fait exclusivement réservés à l’usage préfectoral et militaire) transitaient par les stations du Croupatier à Ollioules et la colline de Pibarnon à La Cadière avant d’atteindre Marseille via celles de Ceyreste, Roquefort-la-Bédoule, La Penne sur Huveaune et Saint-Marcel.

Avec l’apparition de nouvelles technologies, le déclin du télégraphe de Chappe s’est amorcé vers 1850. Mais aujourd’hui, plus que jamais, ses sites d’implantation demeurent d’actualité, puisqu’ils restent très convoités par les opérateurs de téléphonie mobile…

F.K., le 23 juillet 2014

Autres photos:

Sur les pentes du Croupatier, le Télégraphe de Chappe restauré par l'association Chemins du Patrimoine Le Moulin de Palisson Le Canal des Arrosant (créé sous la Renaissance) La fontaine Saint-Laurent face à l'Eglise du XIème siècle
Sur les pentes du Croupatier, le Télégraphe de Chappe restauré par l'association Chemins du Patrimoine