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Le 24. décembre 2014 à 16h59

Ollioules Patrimoine La tradition de la crèche provençale est née au XIIème siècle en Italie

En cette période de Noël, fête symbolique du monde chrétien, il est une tradition que respectent une foule de croyants et même de non croyants, celle de la crèche, sacrifiant ainsi à une coutume vieille de plusieurs siècles, probablement née au XIIème siècle grâce à Saint François d’Assise, si bien illustrée à Ollioules, à la fois au Vieux Moulin et à l'Eglise Saint Laurent.

La crèche exposée au Vieux Moulin...

La crèche exposée au Vieux Moulin...

Voici Noël et l’un de ses symboles, la crèche. Une tradition vieille de plusieurs siècles si ancienne et si ancrée dans notre civilisation.

Il est en effet établi que la crèche provençale remonte au XIIème siècle, en Italie, une époque où, dans les églises italiennes, on représentait les personnages de la Nativité par des sculptures mobiles, c'est-à-dire non fixées. Les crèches italiennes franchirent alors nos frontières pour devenir véritablement provençales.

Symbole de notre environnement


La crèche authentique est en fait une représentation idéale du village provençal, chacun y ayant sa place : le meunier, le boulanger, le berger, l'étameur, la marchande de poissons et...lou ravi, le décor même de la crèche étant la projection de la vie communautaire et symbolisant l'environnement parfait avec son hameau, ses maisons gigognes, son puits, son moulin, son four, son pigeonnier et ses animaux domestiques.

A l'origine, Saint François d'Assise ?


En fait, il semble que la crèche soit bien plus ancienne : on accorde en effet son invention à Saint-François d'Assise qui fit représenter, dans une étable abandonnée des Abruzzes, des personnages et des animaux : c’était le jeu de la Nativité avec l’étable abritant le bébé Jésus, sa maman, Joseph, l’âne et le boeuf

Avec le temps, peu avant Noël, on a commencé à placer des figurants de la crèche sur l'autel de bois sculpté. Ces figurines se transformèrent au XVIIème siècle pour devenir des sortes de mannequins habillés d'étoffe dont seuls les pieds et la tête étaient modelés.

Auparavant, au Moyen-Age, les crèches s'étaient enrichies d'autres sujets, notamment de la Sainte-Vierge et de Saint-Joseph, puis des anges, des bergers et des Rois Mages.

Apparition de crèches parlantes


C'est à la fin du 18ème siècle, qu'apparurent les personnages que l'on voit autour de la Sainte Famille et les crèches parlantes qui connurent un large succès. Spectacle mi-religieux, mi folklorique, elles présentaient des automates qui fascinaient les enfants.

Au XIXème siècle, les personnages des crèches parlantes rejoignent ceux plus classiques des crèches d'église, tandis que les crèches vivantes se transforment en Pastorales.

Un essor dû à la Révolution française


En fait, le véritable essor de la crèche provençale a commencé sous la Révolution avec l'interdiction des Messes de Minuit et des crèches dans les églises. Les Provençaux, très attachés à leurs crèches, prirent alors l'initiative de crèches dites "publiques" que des particuliers réalisaient chez eux et faisaient visiter moyennant deux sols.

Cette belle tradition provençale ne tarda pas à gagner les autres régions de France.

Bien entendu, comme on l’a vu, les santons vont de pair avec la crèche. Et c'est à la Révolution française de 1789 que la Provence doit ses vrais premiers santons et celle de fabriquer de petits personnages de crèche à bon marché.

La naissance des santons


Les santons (du provençal "santoùn", petit saint ou de l'italien "santoni", abrégé de "beaux saints") étaient nés: figurines en argile crue, séchée et peinte à la détrempe, aux formes naïves, aux frais coloris.

A côté des personnages bibliques, tous les corps de métiers, tous les types provençaux traditionnels vont dès lors être représentés avec leurs attributs et voisiner sans complexe : l'Enfant Jésus avec le Tambourinaïre, la Vierge avec la marchande poissons, les Rois Mages avec l'aveugle...

Aujourd’hui, plus que jamais, les santons sont très prisés, certains sont si bien sculptés, qu’à certains il ne manque que la parole tant ils sont criants de vérité. C’est le cas des santons exposés au Vieux Moulin à Ollioules.

Quoi qu’il en soit, ils sont les ambassadeurs les plus colorés et les plus sympathiques de la Provence. Et racontent, à leur manière, cet évènement millénaire qui sert à dater l’histoire du monde depuis bien longtemps déjà…

François Kibler, le 24 décembre 2014

Autres photos:

...et celle visible à l'Eglise Saint-Laurent
...et celle visible à l'Eglise Saint-Laurent