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Le 3. février 2016 à 18h54

Ollioules Education Les secrets du monde souterrain illuminent le Vieux Moulin

Depuis mercredi matin et jusqu'à samedi soir, le Groupe Spéléologique Ollioules expose le fruit de trente ans de recherches et d'explorations. Une occasion unique pour petits et grands de découvrir un univers trop méconnu mais ô combien fascinant de beauté et d'insolite, comme si l'eau et le calcaire s'étaient unis pour sculpter de véritables chefs d'oeuvre de la nature.

Crédit photos Groupe Spéléologique Ollioules que nous tenons à remercier pour leur concours.

Crédit photos Groupe Spéléologique Ollioules que nous tenons à remercier pour leur concours.

Mais avant tout, qu'est la spéléologie? Ce n'est pas un sport en soi mais une activité sportive et de loisirs, pluridisciplinaire à valeur éducative puisqu'elle débouche non seulement sur l'exploration du monde souterrain mais aussi sur de nombreuses facettes scientifiques comme la cartographie, la photographie, l'hydrologie, la géohydrologie, l'étude de la faune des entrailles de la terre (car malgré l'obscurité totale, certaines espèces cavernicoles y vivent).

La spéléologie, une activité à multiples visages


La spéléologie est donc une activité à multiples visages, et c'est ce que veulent mieux faire connaître les bénévoles du Groupe Spéléologique Ollioulais avec à leur tête leur dynamique président Jean-Jacques Voeux.
Bon an mal an, ils sortent pratiquement chaque semaine selon que la météo le leur permet, soit dans le Var, soit bien plus loin, notamment en Ardèche ou dans le Gard, ne dédaignant pas non plus de rejoindre leurs collègues d'Ampus avec lesquels ils travaillent sur certaines cavités de Canjuers ou de Châteaudouble.

Une pratique soumise à des règles de sécurité draconiennes


Inutile de préciser que la spéologie se pratique en groupe et toujours en respectant des règles particulièrement draconiennes de sécurité.

La spéléologie s'exerce également en milieu aquatique (leurs adeptes prisent beaucoup le siphon de la Baume de Néoules sans parler de la trop fameuse Fontaine de Vaucluse qui est loin d'avoir livré ses secrets), et c'est le cas pour le GSO qui possède une section spécialisée dans ce domaine qui exige une formation très poussée. De même y pratique-t-on le canyonning.

Dans le gouffre le plus profond du Var : moins 360 mètres


Cependant, l'un de leurs terrains de prédilection reste Siou Blanc, cet immense massif de calcaire qui s'étend du Beausset à Méounes en passant par Signes et Solliès-Toucas, un massif connu pour abriter plus de 300 cavités recensées dont le plus profond, le Cyclopibus, descend à moins 360 mètres de profondeur.

Tout aussi prisés, sur ce massif, sont la Solitude (- 200 mètres), l'aven du Sarcophage (- 185m), l'abîme de Maramoye (- 127 m), le Ragage des Fenouils (- 127), le Gouffre des Ajoncs (- 107 m), le Trou Malleron (- 113 m), l'Aven du Palan (- 107m). Bien sûr, il existe d'autres lieux d'exploration, notammment sur le massif en contrebas de la Sainte-Baume avec la Grotte de la Castelette (longue de près de 2 km), à Châteaudouble (avec la Grotte de Mouret qui se développe sur plus de 1.800 m)...

Foin de la légende du Trou du Diable


Mais il est un autre gouffre qui a beaucoup fait phantasmer, le fameux Trou du Diable dans la descente du Faron. Il est profond de 105 mètres et, contrairement à uned légende tenace, ne communique absolument pas avec la mer. Il y a une dizaine d'année, il a fallu en clôturer l'ouverture parce qu'il était devenu un lieu de dépotoirs.

Qui dit dépotoirs, dit pollution. Et là aussi, ce sujet tient à cœur aux spéléologues qui sont des ardents militants de la défense de la nature, sa faune et de sa flore, comme en témoignent les nombreuses campagnes de dépollution auxquelles ils prennent toujours part à l'image du GSO.

60 millions d'années pour former un gouffre


Mais, au fait, comment naissent les gouffres ? Ils se forment essentiellement sur des terrains calcaires (des étendues karstiques, selon le terme scientifique des géologues).
Quand il pleut, l'eau, au contact de végétaux, se charge en gaz carbonique, ce dernier ayant pour conséquence de dissoudre le calcaire. Ainsi, goutte après goutte, il s'insinue dans la roche, creuse un petit trou comme une carie qui s'agrandit au fur et à mesure, s'élargit, prend de la profondeur, continue ainsi sa course.
Pour découvrir de telles merveilles, il vaut mieux être sportif. Et être moins entreprenant que Charles Edouard Martel quand il descendit son fameux gouffre sur une planchette tenant d'une main une corde et de l'autrr, une bougie.Depuis, on a fait mieux avec l'échelle de cordes (Raymond Joly) au profit des jumards. Mais, de tout à fait, il faudrait toujours de l'huile de coude. Gravir une pente, en ragravir un autre...Ben, devinez ?

La salle Varna, à la Pierre Saint-Martin, pourrait abriter six Notre-Dame de Paris !


Mais, contrairement à une carie dentaire, des millions d'années sont nécessaires pour creuser, approfondir, sculpter, créer des cathédrales souterraines comme celle, par exemple de la Pierre Saint-Martin dont la salle Verna pourra abriter six fois Notre-Dame de Paris! Et comme dans cet univers où du premier au dernier jour de l'année la température reste constante autour de 12 à 13°, la nature est très généreuse, permettant aussi au moindre souffle de dévier les gouttes ou les rares filets d'eau.

C'est ainsi que naissent de superbes draperies, de fines dentelles, parfois même des perles aquatiques, des lacs souterrains aux eaux d'une beauté irréelle, des stalagtites (celles qui tombent d'en bas, à ne pas confondre avec les stalagmites, ces résidus restés au bas qui, en s'accumulant, se redressent vers le haut).
Ceux qui ont eu le bonheur de contempler de telles merveilles savent que la nature n'est pas avare de beautés. Mais il faut aussi savoir se souvenir qu'elle a mis au minimum 60 million d'années à les réaliser pour nous les offrir,il faut les préserver.
C'est donc l'occasion de faire un tour au Vieux Moulin pour aller les découvrir...

Vieux Moulin exposition du Groupe Spéléologique Ollioulais : 30 ans sous terre, ouverte jusqu'au samedi 6 février de 10h à 12h et de 13h30 à 17h. Entrée libre. Parkings gratuits.

F.K, le 03 février 2016

Autres photos:

Le Matériel du temps d'Edouard Alfred Martel qui n'hésitait pas à descendre dans les gouffres les plus profonds, assis sur une simple planchette, tenant la corde d'une main et une bougie de l'autre, a bien changé. Mais fallait le faire !