(0)

En 1946, Toulon regorgeait de métaux divers. Des milliers de tonnes de ferraille étaient à récupérer… C’était le résultat du sabordage de la flotte. Albert Julien se lança dans cette récupération, mais à la différence d’autres, il décida de fondre les métaux sur un terrain ollioulais. Ainsi naissait une fonderie dont les fours étaient chauffés au fuel. Des tonnes et des tonnes de métaux se retrouvèrent transformées en lingots. Et pendant des années Albert entouré de son épouse et de ses enfants Elie, Paule et Gilles, fit vivre sa famille.
En 1980, Gilles étant à la tête de l’affaire se lança dans la fabrication de lingots d’aluminium. Son principal client était l’usine Solac à Fos sur mer. Il lui fallait 800 tonnes de lingots par mois et la fonderie ollioulaise à elle seule en fournissait 300 tonnes. Elle était également le fournisseur exclusif du Creusot avec de l’alu titré à 91,5%. Tous les déchets qui restaient partaient en Italie ou en Espagne. En 2008 arriva l’heure de la fermeture du site. « Il était trop compliqué de continuer à travailler avec toutes les normes imposées et il aurait fallu changer de site » précise Gille Julien qui ajoute « heureusement que le licenciement du personnel s’est passé dans de bonnes conditions ». De 2008 à 2010, Gilles Julien avant de prendre sa retraite a poursuivi sa vie active dans le négoce de métaux.

Deux frères, deux ingénieurs et le soutien d’un père

Le site nettoyé et dépollué se retrouva vide. Les deux fils de Gilles, Olivier et Benoît après des études secondaires chez les Maristes, ont tous deux intégré l’ISEN de Toulon et ont obtenu leur diplôme d’ingénieur en informatique. Olivier a trouvé du travail à Sofia Antipolis. « Un bon poste, dit-il, mais j’habitais à Montauroux et chaque jour pour me rendre au boulot, je passais devant l’enseigne « Bureau Vallée » d’Antibes. Je suis rentré plusieurs fois et le concept m’a plu. » Olivier en a parlé à son frère qui travaillait comme ingénieur et à son père. Ce dernier leur a apporté sa caution et ses encouragements et surtout le dynamisme qui l’a toujours habité. La décision a vite été prise d’acquérir la franchise de ce spécialiste du discount dans les fournitures et l’équipement pour les bureaux et pour les particuliers. « Ce qui nous a séduit, c’est que cette société est à dimension humaine et ne nous empêche pas de travailler avec des marques qu’elle ne représente pas. D’autre part, elle joue la carte de l’écologie et impose des étiquetages similaires à ceux utilisés dans l’électroménager. Elle évite aussi les emballages inutiles ».
Dans les rayons qui meublent les 600m² du magasin, un grand espace est consacré aux cartouches pour imprimantes. Toutes les marques sont représentées et les produits adaptables sont nombreux. Olivier ne manque pas de préciser que « toutes les cartouches vides sont reprises et payées en fonction de leur prix d’origine. Cela va de quelques centimes d’euro jusqu’à 6 euros. Un barème est établi ».
En continuant la visite, on est surpris par le choix présenté sur les étagères et notamment en ce qui concerne le classement. Côté bureaux et fauteuils les prix sont calculés au plus juste et le catalogue est vaste. En ce qui concerne l’informatique, une large gamme d’imprimantes est exposée. Pour les ordinateurs, en raison de l’évolution trop rapide, les deux frères préfèrent discuter avec la clientèle qui expose ses besoins et à partir de là faire une commande. Le délai de livraison est très rapide.
Enfin, cette nouvelle enseigne qui a permis la création de deux emplois plus un certainement en septembre, est désormais parmi les 165 magasins « Bureau Vallée » en France, propose un espace services. On peut y faire des photocopies et des tirages divers, même en grand format de 1 mètre de large.
Mardi, c’était le jour de l’inauguration. Très matinale, c’est la tradition chez « Bureau Vallée ». Accueil avec café, jus de fruits, croissants… Pas mois de quatre-vingt-dix clients sont passés par la caisse… « Un bon début » disent en chœur Benoît et Olivier qui avec leur charisme auront vite fait de fidéliser leurs clients retrouvant dans cette grande surface l’esprit d’un petit magasin.

Trois forces réunis et le même charisme. Le père est à la retraite, et joue le rôle du commercial.