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Le 3. août 2014 à 19h29

Ollioules Astronomie Une nuit des Etoiles placée sous le signe des comètes

Organisée sur l’amphithéâtre astronomique du Gros Cerveau par le club Vega en partenariat avec la Ville d’Ollioules, la « nuit des Etoiles 2014 » a connu un immense succès populaire, d’autant plus que le thème de la conférence était d’une actualité brûlante : la conquête spatiale des comètes et plus particulièrement le rendez-vous mercredi 6 août de la sonde européenne Rosetta avec une lointaine, très, très lointaine comète aux confins de l’Univers.

Après un voyage de dix ans et un périple de 6 milliards de km à travers l'espace, la sonde Rosetta arrive à destination mercredi prochain, 6 août.

Après un voyage de dix ans et un périple de 6 milliards de km à travers l'espace, la sonde Rosetta arrive à destination mercredi prochain, 6 août.

D’où venons-nous ? Rosetta nous le dira peut-être à la fin de l’année. Mais déjà mercredi prochain, 6 août, les scientifiques du monde entier sont dans l’expectative. Ce jour-là, après un voyage de plus de dix ans et 6 milliards de kilomètres parcourus dans l’espace, la sonde européenne Rosetta arrivera à proximité de la comète Churyumov-Gerasimenko, avant une mise en orbite autour de l'astre filant, les semaines suivantes.
« Ce sera la première fois qu'un objet humain a rendez-vous avec une comète, première fois qu'on va en toucher une, première fois qu'on va l'analyser ». explique Patrick Michel, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur venu animer samedi soir la Nuit des Etoiles sur le site astronomique du Gros Cerveau, un rendez-vous qui a connu un véritable succès d’affluence

Atterrissage à haut risque


Si les comètes abondent -- on en a recensé plus de 4 000, mais il en existerait bien davantage, on sait en fait très peu de chose sur elles. « Depuis la Terre, on ne peut qu'observer leur « chevelure », c’est-à-dire leur traînée, provoquée par l’échauffement à l’approche du soleil ajoute le conférencier. «  On ne voit que très rarement leur noyau. Or, les molécules qui s'en échappent sont très rapidement cassées par les ultraviolets solaires, et disparaissent. »

Le 6 août, Rosetta se stabilisera à une centaine de kilomètres de Tchourioumov-Guérassimenko. Un rendez-vous spatial délicat au large de Jupiter, la comète filant à 55 000 km/h. « Puis, en étant très prudents, nous nous rapprocherons davantage, jusqu'à une trentaine de kilomètres, la limite pour pouvoir être en orbite stable autour du noyau. »

Le 6 août, une première mondiale


Pourquoi traquer les comètes ? « Parce que nous savons aujourd'hui que ces astres contemporains de la formation du système solaire il y a plus de 4 milliards d’années n'ont pas subi de modification depuis ce temps. Connaître leur composition, c'est comprendre dans quelles conditions s'est formé le système solaire. Et par conséquent les différentes planètes et notre Terre en particulier. Le rendez-vous du 6 août sera donc une première mondiale ».

La comète Tchourioumov-Guérassimenko
ne ressemble à rien de connu


Au fur et à mesure de son voyage, Rosetta a déjà transmis des images de plus en plus précises de sa cible. Les dernières, relayées le 29 juillet, ont surpris tout le monde. Le coeur de Tchourioumov-Guérassimenko, loin de la grosse boule de neige sale imaginée, ne ressemble à rien de connu : très irrégulier, il se compose de deux parties plus ou moins rondes reliées par un pont central, sans doute agglomérées à la suite d'un choc. « Cela ne nous arrange pas vraiment, reconnaît Patrick Michel. Le choix d'un site d'atterrissage va être très difficile, car il nous faudra un espace un peu dégagé. » Autre souci, ce noyau est beaucoup plus gros que prévu, environ 4 km. On pourrait penser que cela facilitera l'atterrissage, c'est le contraire : « Cela veut dire que la gravité est plus forte, donc la vitesse terminale de la sonde qui se posera dessus sera plus élevée », d'où des risques plus élevés de casse à l'arrivée, mais aussi de rebond !

Une sonde construite par Airbus


Imaginée par l'Agence spatiale européenne (ESA), construite par le consortium Airbus Defence And Space (ex-EADS Astrium), Rosetta se séparera le 11 novembre de Philae, son atterrisseur, qui ira se poser sur le noyau. Celui-ci sera ensuite examiné par plusieurs instruments, dont deux français : Civa, un système d'imagerie qui fournira une vision panoramique depuis la comète, et Consert, un radar servant à sonder l'intérieur de l'astre.

Avant cette conférence, le club Vega avait organisé au cours de l’après-midi une séance de lancement de fusées à eau qui avait attiré plus de 300 personnes parmi lesquelles de très nombreux enfants ravis d’avoir pu participer à la conquête de l’espace, même s’il est resté limité à des altitudes plutôt modestes…

F.K., le 03 août 2014

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