Le Brusc
Renflouement
Une opération minutieuse pour sauver un pointu
Un pointu a coulé dans le port du Brusc dans la nuit de mardi à mercredi. Jeudi à midi, la société Applisub a renfloué le bateau au cours d’une opération très délicate. L’occasion de découvrir des métiers hors du commun.
Quand la société Applisub est arrivée sur les lieux jeudi, le pointu était posé dans la vase, la quille complètement enfoncée, couché sur son voisin. Une grue n’aurait pas été assez puissante pour le sortir de l’eau. L’air étant ce qui a le plus de force, les intervenants ont utilisé des parachutes. Un scaphandrier a dû passer des ballons pour lever le bateau avec l’eau qui le remplissait. Il procédait tout doucement, d’un côté et de l’autre pour équilibrer. « C’est un travail minutieux. Plus on le lève, plus il risque de partir d’un coup et être alors difficilement récupérable », expliquait Richard Hustache, le directeur la société Applisub basée à Saint-Mandrier mais dont le dépôt technique est sur Six-Fours.
Une équipe exceptionnelle
A l’extérieur, Alexandre, le chef d’opération hyperbare dirigeait les gestes du scaphandrier tout en communiquant avec lui par radio. « Il a 21 ans et a un grand avenir devant lui », commentait son patron. Le plongeur portait un scaphandrier pour des raisons de sécurité. Avec un pointu pesant 3,5 tonnes, il est préférable de pouvoir rester en communication avec l’extérieur.
Une rareté
Etait également présente Lydie Pierron, l’une des quatre scaphandrières en activité en France. Richard ne tarissait pas d’éloges : « Elle a beaucoup apporté à l’entreprise : la rigueur, la droiture, l’analyse. » Lydie vient d’une famille de passionnés de la mer et anime également avec son compagnon Sylvain un club de randonnées palmées à Sanary. « Elle est née dans l’eau, elle a des écailles ! », nous disait d’elle Sylvain.
Mystère
Une fois à quai, l'expert présent ne savait toujours pas pourquoi le pointu avait coulé. Il n’y avait pas de vent dans la nuit entre mardi et mercredi. Le bateau était sorti pendant le week-end, son propriétaire était passé la veille le contrôler. « Tout est possible avec un vieux bateau en bois. Ce peut être la canicule », expliquait Richard.
Le propriétaire du pointu, Jean, était désolé: « On attend le charpentier et le mécanicien pour savoir si on pourra le sauver car il est resté longtemps dans l'eau. C'est un pointu de 1950 tout en bois avec des rivets en cuivre. Il n'y en a plus beaucoup des comme ça... »