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Le 10. juin 2011

Le Brusc Politique "Justice et sécurité", thème abordé par le Parti socialiste

A moins d'un an de l'élection présidentielle, un policier, un juge, une militante des droits de l'homme, un avocat ont abordé à la Maison du Patrimoine l'épineux thème de la justice et de la sécurité. Pour eux "la politique du gouvernement a échoué".

De gauche à droite : Philippe Cheminot, capitaine de la Police nationale en retraite, Annick Maurieras, membre du bureau de la Ligue des droits de l’homme et responsable de l’OVPI (Observatoire des violences policières illégitimes), Claude Vinsensini, secrétaire de section à Sanary, Laurent Sabatier, membre du Syndicat de la magistrature, Philippe Comani, avocat au Barreau de Toulon et conseiller municipal à Six-Fours, Didier Pille secrétaire de section à Six-Fours.

De gauche à droite : Philippe Cheminot, capitaine de la Police nationale en retraite, Annick Maurieras, membre du bureau de la Ligue des droits de l’homme et responsable de l’OVPI (Observatoire des violences policières illégitimes), Claude Vinsensini, secrétaire de section à Sanary, Laurent Sabatier, membre du Syndicat de la magistrature, Philippe Comani, avocat au Barreau de Toulon et conseiller municipal à Six-Fours, Didier Pille secrétaire de section à Six-Fours.

La Maison du Patrimoine avec le Poing et la Rose, c’était mardi soir. Peu de monde en fait au rendez-vous lancé par le Parti Socialiste à moins d’un an de l’élection présidentielle pour parler de la convention nationale du 28 mai dernier.
« Justice et sécurité » était le thème abordé et, face aux militants dont Catherine Sias, candidate aux dernières cantonales, ou sympathisants, il y avait Philippe Cheminot, capitaine de la Police nationale en retraite, Annick Maurieras, membre du bureau de la Ligue des droits de l’homme et responsable de l’OVPI (Observatoire des violences policières illégitimes), Claude Vinsensini, secrétaire de section à Sanary, Laurent Sabatier, membre du Syndicat de la magistrature, Philippe Comani, avocat au Barreau de Toulon et conseiller municipal à Six-Fours, Didier Pille secrétaire de section à Six-Fours.
Capitaine de la police nationale en retraite, premier à prendre la parole, Philippe Cheminot a rappelé que « depuis douze ans, Nicolas Sarkozy, comme ministre puis comme Président de la République a fait de la sécurité, l’une de ses priorités. Il a promis de kärchériser, de terroriser les délinquants et il faut dire que le bilan n’est pas bon… » Ce capitaine de police, qui a été très longtemps en poste à Sanary, note que la délinquance a bien changé et ne fait qu’augmenter. Il en est de même pour les cambriolages, les vols dans les lieux publics (3%) » et déplore « le climat entre agents de l’Etat et la population. » Pour lui on est dans « un marketing politique sur des thèmes pris à l’extrême droite ».
Philippe Comani en tant qu'avocat, ne peut que constater que « pour chaque fait-divers, on vote une loi, on reçoit les familles de victimes à l’Elysée ou à Matignon et que, chaque fois, on dit que le dispositif pénal précédant ne vaut rien. En fait, on se protège par de nouvelles peines, mais on n’agit pas sur les causes. » Et il a longuement parlé de la grande misère de la justice « avec des juridictions supprimées, des salles d’audiences du tribunal correctionnel de plus en plus pleines et des audiences de plus en plus chargées avec de moins en moins de magistrats. »
Laurent Sabatier, juge pour enfants, à son tour a déploré la situation actuelle de la justice. On tombe dans le tout sécuritaire avec « des citoyens honnêtes qui craignent la police, des juges qui écartent les peines plancher, la réforme des ordonnances de 45 » et on ne considère pas que « le délinquant est un être en devenir jusqu’à sa mort.» Il a également évoqué le problème du recrutement des magistrats et « en touchant au statut des magistrats, on veut enlever un des derniers contre-pouvoirs ».
Annick Maurieras a pour sa part parlé de l’explosion des gardes à vue, passées de 336 000 en 2001 à 900 000 en 2008, et de la multiplication des violences policières. Elle a cité plusieurs exemples dont des affaires qui se sont passées dans le Var et pour lesquelles des plaintes ont été déposées.

« La main mise de l’Etat sur la justice


Après ces interventions, et à propos de la multitude de lois votées, un membre de l’assistance a résumé la situation : « On a l’impression que les lois sont prises au café du commerce après quatre ou cinq pastis… » On a aussi entendu prononcer le mot dictature car « le président se sert de l’Etat » et « on est dans le mensonge d’Etat » a dit Laurent Sabatier car « au même moment où les peines plancher devaient être appliquées, on a demandé aux magistrats de libérer des détenus… »
En fait, il a été rappelé que la justice française est au 37ème rang européen, juste derrière la Moldavie. Elle doit sortir « de la culture du résultat » et que doit être arrêtée « la main mise de l’Etat et les interventions individuelles de ministres sur les dossiers ».

P. Ch., le 10 juin 2011

Autres photos:

Peu de monde un débat intéressant dans une commune où le Parti socialiste a fait 12% au dernières cantonales.
Peu de monde un débat intéressant dans une commune où le Parti socialiste a fait 12% au dernières cantonales.