« Quel massacre » ! constate, désolé, Daniel Tarpi, responsable de la vigne et des jardins de l’île des Embiez. En effet, les vents violents et la pluie de ces derniers jours sont venus toucher de plein fouet les arbres de l’île de Paul Ricard.
Des dizaines de pins ont été arrachés, certains centenaires. « Il y a même quelques arbres que j’avais moi-même plantés il y a au moins vingt ans à la demande de Paul Ricard » confirme Daniel. C’est dire, s’il les aime, ses arbres. Une passion et un respect pour la nature sans doute transmis par Paul Ricard. « Quand j’étais plus jeune, Mr Paul Ricard me descendait des glands de chêne de sa propriété de Signes pour que je les replante sur son île » se souvient-il. Aujourd’hui, certains n’ont malheureusement pas résisté à la force du vent.

« Nous nous efforçons de dégager très vite ceux qui sont susceptibles de tomber pour la sécurité des visiteurs et des touristes. Certains n’étaient pas tous à terre mais ils avaient quand même été déracinés et penchaient de façon dangereuse ». Toutes les équipes s’activent sur l’île pour réparer les dégâts. Le système de brumisation de prévention incendie a du coup lui aussi été endommagé. C’est la pinède de la Tour Fondue, derrière l’Hôtel du Canoubié qui a été la plus touchée. Des dizaines de pins d’Alep, des saules pleureurs et même un magnifique et gigantesque cyprès bleu ont été arrachés. « Il a tellement plu, explique Daniel que l’humidité et les bourrasques ont eu raison des racines. Mais, nous nous efforçons toujours de replanter de nombreux arbres: pins parasol, chênes verts, chênes blancs. Et d'autres plantes plus résistantes comme le pistachier, le rhamnus ou le phylirea angostipholia, des végétaux chers à Monsieur Ricard car ces espèces repoussent facilement. Elles sont également très résistantes surtout pour les incendies. Car le pin, lui, est facilement combustible, il y a de l’essence dedans ».

La vigne aussi a été touchée, seul domaine viticole de Six-Fours. « Il y a tant d’humidité dans la terre que l’on a des difficultés à mettre notre engrais ». Voilà de nombreux chantiers qui vont largement occuper les jardiniers des Embiez toujours dans le souci de préserver la beauté de cette île sauvage.

Un cypré bleu de plusieurs dizaines de mètres de hauteur arraché