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Né en 1924 de famille italienne à la Seyne-sur-mer, Louis Tornato est décédé lundi soir. Il laisse deux enfants, Richard et Josiane, sa femme Fernande et ses petits-enfants Vincent et François. Il aura eu une vie bien remplie, et sa gentillesse était reconnue de tous.
En 1950 il rencontre sa future femme Fernande à la-Seyne aux chantiers de la Méditerranée, une autre personnalité, qui a beaucoup de choses à raconter car ici on n'a pas sa langue dans sa poche, et un vrai passé de syndicaliste. Louis travaillera ensuite en tant que charpentier marine pour plusieurs entreprises, car c'était l'époque où l'on demandait de la main-d'oeuvre qualifiée et il ne manquait pas de travail. Il ira notamment au chantier naval des Baux, de Saint Mandrier et même à Marseille. Puis vint l'époque de l'apparition des bateaux en plastique: le travail se fit plus rare et il se lança dans la menuiserie à la Coudoulière, sa femme travaillant elle à l'usine de Tuilerie. Puis à la fermeture de l'usine, le couple s'installa avec les enfants du côté du Mourret où il continuera la menuiserie dans son atelier .
C'est à sa retraite qu'il se remit à sa passion, la charpenterie de marine. Il réalisera "le p'tit Louis" puis "les deux frères" en hommage à ses deux petits fils, proches de leur grand-père. Avec des amis il sera à l'origine de la création de l'association des plaisanciers du port du Brusc et des aménagements réalisés. Il s'agissait de rendre service à la collectivité, faire en sorte qui ceux n'ayant pas les moyens puissent effectuer à moindre coût des travaux, un service public avant l'heure, et en toute convivialité. Car Louis Tornato n'était pas un homme d'argent, loin de là, toujours prêt à rendre service.
Puis il quittera l'APPB. Il sera alors de l'aventure de l'Association pour la Défense des Intérêts des Locataires du Port du Brusc, avec la volonté de maintenir les embarcations dans la lagune et garder des tarifications raisonnables pour les plaisanciers. Pierre Suffren, l'ancien président, proche de son fils Richard, nous disait: "c'était un de nos plus anciens membres; toute l'association est attristée, on se joint à la douleur de la famille".
On le voyait souvent, à l'époque où flottaient les pontons en bois sur la lagune, réparer, entretenir ses pointus et ceux des autres, travailler en pleine mer, à l'air libre, sa passion, sa vie. Et lorsque ces pontons disparaîtront, cela lui fera quelque chose: une page se tournait, et un esprit de cette lagune tant aimé. Car le couple fréquentait déjà le Brusc après guerre: "on dansait au cabaret" nous racontait Fernande, mémoire vivante de tout un pan de l'histoire locale, une personnalité hors du commun. Lorsqu'ils rejoindra le Brusc pour y habiter, le couple sera aussi des fêtes avec Lou Peilou, de l'époque de Milou Dodéro et Albert Laure.
Louis Tornato aura toujours eu à coeur de transmettre. Fred Agostinetti nous le confirmait: "c'est lui qui m'a donné envie de devenir charpentier de marine, je le voyais bricoler sur la lagune, il m'a beaucoup appris, c'était un homme généreux. Il aidait toujours les pêcheurs et,dès qu'ils avaient un problème, il venait tout de suite; c'était un homme bien, il m'a beaucoup donné et il va nous manquer". Toujours présent, gentil, prêt à donner un coup de main, un coeur en or. Une belle personne s'en est allée
Une cérémonie à l'Eglise du Brusc se déroulera vendredi après-midi. Et son nom restera gravé dans l'une des plaques informatives sur les pointus réalisées par Lou Capian et qui parsèment le trottoir de la corniche des îles Paul Ricard.

Louis Tornato avec son petit-fils.