Plus de cent personnes s'étaient déplacées pour cette réunion, dont un important contingent d'élus et de personnes des Ports Toulon Provence dont le président Robert Cavanna. La réunion démontra la complexité du dossier, dans la mesure où le port réunit un large panel d'activités et que satisfaire tout monde s'avère compliqué. Entre les usagers sur liste d'attente, les plaisanciers, les pêcheurs, les associations nautiques et les tenants du respect de "l'âme bruscaine", il était difficile de faire l'unanimité. Le Brusc changera véritablement de visage dans les années à venir avec de nombreuses réalisations envisagées par les Ports Toulon Provence.
La réunion a ainsi débuté par une présentation générale des aménagements effectués et à venir. Au niveau des opérations effectuées, il y a eu notamment en 2010 la création de 90 mouillages, le dragage, la démolition de l'ancienne cale de mise à l'eau, la réfection de la jetée et la création de la station d'avitaillement, le coût total s'élevant à 824.500€ (HT).
En 2011, il est prévu à partir de février le dédoublement de la panne A ainsi que la mise en place du brise-clapot dans la partie nord-ouest suivi en octobre du réaménagement du quai de la prud'homie. Cela s'accompagnera jusqu'en 2012 de la réfection des quais et du terre-plein de l'aire de carénage jusqu'à l'embarcadère des Embiez.
Un programme prévisionnel des opérations a ensuite été présenté (2011-2018) avec la reconstruction de l'embarcadère des Embiez (2012-2013), la réfection des quais et des terre-pleins de l'embarcadère des Embiez jusqu'à la base nautique et les dragages (2014-2015), le renforcement du brise-lame (2015-2016), la construction des nouvelles pannes sur l'ensemble du plan d'eau (2016-2017) et le déplacement de l'aire de carénage vers la base nautique (2017-2018) pour un coût estimé à 10.050.000€ HT.

Débat autour de l'installation d'une nouvelle panne

Ce sujet échauffa déjà les esprits lors de la présentation, Robert Canolle, boucher bien connu du Brusc, dénonçant:"c'est une aberration, les pêcheurs ne pourront plus sortir".
Eric Féraud, premier prud'homme, s'alarma : "c'est une entrave à la navigation, nous ne pourrons plus manœuvrer". D'autres pêcheurs confirmeront cette crainte en regrettant un manque de concertation. Le maire devait rétorquer: "c'est totalement faux, nous avons soumis le projet lors du conseil portuaire, vous avez eu ensuite l'occasion de vous exprimer lors de l'enquête publique. Et maintenant que l'appel d'offre est lancé, que le projet est en marche, vous venez contester le projet. Vous auriez pu le faire plus tôt!". Léon Dodéro, pêcheur retraité et présent aux conseils portuaires, prendra alors la parole: "je n'ai jamais eu ces plans lors du conseil, les pêcheurs ne peuvent pas manœuvrer, c'est une évidence". Après quelques échanges verbaux, Kamel Chihaï, maître du port rappella: "il n'y aura dans la deuxième panne que de petites embarcations de moins de six mètres".
Finalement après que chacun ait échangé ses arguments, le maire fit cette proposition: réduire le nombre de bateau sur la panne du coté des bateaux de pêche, passer par exemple de 60 à 50 unités et organiser une réunion réduite avec tous les plaisanciers pour une étude au cas par cas.

Concernant la grue

Rien n'a été définitivement acté, si ce n'est que la grue actuelle n'est plus aux normes et qu'il n'est pas prévu de la remplacer en lieu et place. Pour l'instant, pour caréner, les usagers doivent se retourner du côté de la Coudoulière ou emprunter les installations gérées par l'association des plaisanciers du port du Brusc (APPB). Il évoqua la possibilité d'une grue mobile à venir, mais rien n'est fixé. Affaire à suivre donc. Le maire ironisera à de nombreuses reprises sur les talents de "peintre" de Robert Canolle, à l'origine des banderoles affichant le refus de la deuxième panne ou de la volonté de conserver la grue.

Le brise clapot

Jacques Savelli, représentant du comité Local des Usagers Permanents des Installations Portuaires de Plaisance, intervint de nombreuses fois, et tout le monde s'accorda sur le bien-fondé de l'installation du brise-clapot. Paul Leconte (président de l'aviron club) ou encore Jean-Yves Perette (yacht club six-fours) interrogèrent les autorités sur l'accès à la lagune ou le projet lointain du déplacement de l'aire de carénage vers la base nautique. Il y aura vraisemblablement la création d'un terre-plein, sans risque de diminuer les emplacements liés aux activités nautiques.

La réunion s'est conclue dans le calme

Bien que certains échanges furent vifs, cette réunion eut le mérite de permettre à chacun de s'exprimer et d'avoir une vision d'ensemble des travaux à venir. Jean-Sébastien Vialatte rappela toutefois qu'il serait préjudiciable d'apporter des modifications aux projets d'aménagements validés par la préfecture sous peine de s'exposer à des contentieux et à retarder les projets. Certaines personnes, en l'attente de poste, applaudirent, et l'un dira: "on ne veut pas attendre 15 ans avant d'avoir une place, il faut avancer". D'autres campèrent sur leurs positions, désapprouvant l'évolution prise par le Brusc, tournée vers la plaisance ou les commerces, certains relevant la "difficulté à circuler sur le port pour les personnes handicapées avec des restaurants qui prennent toute la place sur le quai". La porte sembla ouverte toutefois à certaines discussions et certaines requêtes. L'avenir confirmera ou non les promesses émises lors de cette réunion.

Jean-Sébastien Vialatte, député-maire a répondu aux questions avec Robert Cavanna.