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D’abord la voix, inattendue, profonde, puissante, attaque par derrière dans l’église. Lentement, Xinarca (prononcé « tchi ») avance lentement. Grand, cheveux raides longs et bruns, la peau mâte, botté, même un plein été, son charisme envoûtant envahit l’église.

La Corse est davantage connue pour ses polyphonies que pour les chants « a voce rivolta », à pleine voix, des hommes, inspirés de la façon de porter la voix des bergers. Xinarca a régalé plus d’une heure durant le public de l’église Saint-Pierre de ses chants sacrés et de montagne, « a cappella » ou accompagné de sa guitare et de la « cetera ». Ce cistre corse à 16 cordes avait quasiment disparu jusque dans les années quatre-vingt. Il tient sa « cetera d’Oletta » de son grand oncle François Agostini : elle a 200 ans et est la seule actuellement jouée.

Si Xinarca possède une voix magnifique, il est également un formidable conteur. Il anime ses concerts en racontant des histoires, sollicite les suggestions du public, chantant à l’occasion avec lui : « J’ai souvent adapté des chansons provençales ».

C’est dans cette même église que Xinarca s’est produit la première fois sur le continent, « sur la terre ferme », comme il le dit. Il affectionne tout particulièrement le port du Brusc et ses commerçants, « toujours très chaleureux quand je viens coller mes affiches. » Lors de ses allers-retours entre la Corse et le Var, il passe souvent à l’église Saint Pierre pour y chanter à la messe. Il a beau venir une ou deux fois par an depuis 5 ans, les autochtones et les touristes ne s’en lassent pas. « Les émotions se sont bousculées, je n’ai pu m’empêcher de pleurer », confie Annie, Six-Fournaise à la retraite qui venait pour la deuxième fois et qui a voulu prolonger la magie en achetant un disque de Xinarca.