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Le 12. octobre 2017 à 22h31

La Seyne Vie associative Apprendre l'italien

L'association ''Les Amis du Piémont'' propose des cours d'italien débutants et confirmés et permet ainsi de renouer avec les origines de nombreux Seynois issus de l'immigration italienne.

Dans l'une des salles préfabriquées du complexe sportif Baquet Scaglia, le petit groupe de 12 personnes participe avec vivacité au cours d'italien dispensé par Dominique Cilona. Difficile d'imaginer qu'il s'agit d'un cours, même si celui-ci est réservé aux confirmés, tant les participants parlent avec facilité. Et pour cause, pour bon nombre d'entre eux, d'origine italienne, leurs parents sont arrivés à La Seyne-sur-Mer quand ils étaient enfants. C'est le cas de Damien, né en Italie, qui maîtrise parfaitement la langue mais vient ici pour échanger avec les autres. «On m'a parlé italien jusqu'à mes 6 ans. Ensuite, je suis allé à l'école et j'ai repris plus tard la langue».

Renouer avec sa langue maternelle


Pendant que la classe planche sur un sujet, Dominique Cilona explique : «Ils viennent ici pour retrouver la langue de leurs origines mais certains sont totalement débutants. Pour eux, il faut compter une année pour pouvoir se débrouiller. Mais je dois dire qu'ils sont très appliqués». On le sait tous, parler l'italien est beaucoup moins difficile que d'apprendre la grammaire. «Pour nous, l'essentiel est de pouvoir parler la langue lorsque nous partons tous ensemble en Italie. Cela nous fait plaisir de l'entendre sur place et de communiquer», ajoute Marie-Claude Curti-Ober, la secrétaire de l'association, qui organise des séjours.

L'immigration italienne à La Seyne


Sylvana est arrivée en France à deux ans. Ses parents étaient Piémontais. «A la maison, je n'entendais parler que piémontais. Cela n'a rien à voir avec l'italien. Mon père, maçon, était venu à La Seyne à 20 ans pour y travailler. Ensuite, il est retourné en Italie, a épousé ma mère et nous sommes venus vivre ici». Un cas typique. La plupart des émigrés étaient des montagnards du Piémont rêvant de conditions de vie plus humaines. Les jeunes hommes arrivaient en premier. Plus tard, ils étaient rejoints par leur femme et leurs enfants ou rentraient pour se marier et revenaient ensuite en famille. Ils venaient du Piémont, de la Toscane, de Naples, de Sicile et de Sardaigne. Les arrivées massives eurent surtout lieu au milieu et à la fin du XIXe siècle et après la guerre de 1914-1918, jusqu'en 1936.

Des cours mais pas seulement


L'association, qui fêtera ses 6 ans en 2018, est présidée par Philippe Martinenq. Elle compte 276 adhérents, en majorité d'origine italienne. «En 2012, nous étions 50 adhérents», se souvient Marie-Claude, qui suit les cours depuis deux ans. Et si certains ont toujours entendu parler italien à la maison, cela n'a pas été son cas : «Mon papa était italien, il est arrivé dans les années 1900. Lui, n'a pas voulu entretenir la culture italienne. Il disait que la France l'avait accueilli et qu'il se devait de s'intégrer et de parler français». Outre les cours, l'association propose à ses adhérents des séjours en Italie, conférences, sorties ou encore des repas. Le 25 novembre, une conférence sera donnée à 14h au clos Saint-Louis sur le thème «Florence et les Médicis».

Chantal Campana, le 12 octobre 2017

Rens et inscriptions
''Les Amis du Piémont''
Marie-Claude Curti-Ober
06 23 90 14 95
mcober@cegetel.net

Autres photos:

La prof d'italien Dominique Cilona. Les cours pour débutants ont lieu tous les jeudis et ceux pour les confirmés, les lundis. Au tableau, Damien dessine les différentes parties du visage énoncées en italien par une autre élève.
La prof d'italien Dominique Cilona. Les cours pour débutants ont lieu tous les jeudis et ceux pour les confirmés, les lundis.