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Le 16. mars 2012 à 10h47

La Seyne Maternité-Hôpital George Sand Le campement devant la maternité est fini, mais pas la mobilisation

Jeudi midi, le maire Marc Vuillemot a annoncé la levée de camp devant la maternité tout en restant vigilant sur le déménagement à venir. Il a livré un message sans concession sur cette histoire et relevé les nombreux "mensonges".

Marc Vuillemot a annoncé la levée du camp.

Marc Vuillemot a annoncé la levée du camp.

Après une dizaine de jours à camper jour et nuit devant la maternité, le maire Marc Vuillemot a annoncé la levée du camp. Ils auront été une quarantaine à se relayer jour et nuit, entre élus, membres de collectifs ou d'associations. Mais les "sentinelles" ne baissent pas les armes et, le jour du déménagement, il se pourrait bien qu'elles soient là car la vraie date est connue, et les "fausses dates" lancées par le CHITS (Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne sur mer) aussi: un jeu du chat et de la souris.
Mais le maire reconnaît que le déménagement ne changera plus grand-chose à l'affaire, l'important étant la décision rendue par le tribunal.
Le premier magistrat est revenu cet après-midi sur l'historique de cette fermeture de la maternité qui semblait programmée depuis bien longtemps. Il regretta d'abord le manque de protestations, à l'époque, de la fermeture du laboratoire (lui même s'amendant), qui a permis de justifier la fin de certains actes chirurgicaux puis des actes obstétriques...et qui sait un jour des urgences...et pourquoi pas un jour une clinique privée en lieu et place?
Face à une machine bien huilée et destructrice, le maire annonça suspendre son projet de maison médicale: "je ne veux pas me faire piéger et entraîner malgré moi la fermeture des urgences par exemple". Et d'embrayer: "ces derniers jours m'ont permis de comprendre beaucoup de choses, notamment grâce aux discussions avec le personnel de la maternité (sage-femmes, infirmières, médecins, aide-soignantes): quand on nous dit que le personnel souhaite la fermeture de la maternité, c'est un mensonge! Par contre, oui, la responsable de la maternité est pour ce transfert, cela est une réalité". Et de dénoncer certaines pratiques de management de l'hôpital qui "me font frémir". La liberté de parole n'y semble pas l'apanage, d'où un silence général digne d'un autre temps.
Puis il dressa un réquisitoire sur les méthodes du CHITS: "il n'est pas à son coup d'essai: en 2009 celui-ci a été condamné pour dissimulation de preuve en appel par la cour administrative de Marseille, créant même une jurisprudence", suite à la destruction de bandes d'enregistrement des appels téléphoniques du SAMU. Il évoqua aussi le rapport de la Chambre régionale des comptes qui a mis en évidence certaines incongruités, concluant qu'il y a bien eu des pressions, et qu'il en existe encore aujourd'hui pour favoriser un territoire: "on va se retrouver sur un territoire de 200.000 habitants dépourvu d'un service public de qualité. Ce territoire est en fait lésé au profit d'un autre". Et, tournant son regard vers Toulon: "raison pour laquelle je vais demander que la présidence du conseil de surveillance du CHITS soit assurée par une présidence tournante: au moins on pourra peser sur les décisions et surveiller".

Quid de la maternité de la Seyne?


Concrètement le transfert devrait s'effectuer dans les prochains jours, certainement avant la fin du mois, mais sans certitude. Le maire pense qu'il y a eu une accélération des choses, conséquemment aux démarches judiciaires entreprises par la commune avec un recours en annulation auprès du tribunal administratif de Toulon: "je crois qu'on a toutes les chances de suspendre la fermeture de la maternité et d'annuler son transfert. Je pense qu'on en saura plus d'ici une quinzaine de jours". La mobilisation va donc continuer: déjà les "sentinelles" ont récolté plus d'un millier de témoignages. Beaucoup de personnes ont signifié leur attachement à cette maternité, à cette mobilisation, ou déploraient que des décisions soient prises sans consultation et sans considération. Et si l'on ajoute à cela l'avenir incertain de Malartic, il se pourrait bien que ce territoire se transforme en désert médical...ou que le privé ait la plus belle part du gâteau.

D.D, le 16 mars 2012

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