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Le 28. janvier 2017 à 11h57

La Seyne Aménagement Du rififi pour le cinéma

Alors que les travaux de dépollution du site sur lequel sera construit le futur multiplexe de neuf salles auraient déjà dû démarrer, il n'en est rien. Une association a attaqué le projet, pénalisant ainsi les Seynois. Contre ce recours jugé abusif, des citoyens se mobilisent via une pétition en ligne.

Une immense structure d’une surface de 25 000 m² avec 3 niveaux, et au cœur de l’ancien atelier mécanique, un multiplexe de 9 salles qui s'étend sur 4500 m².

Une immense structure d’une surface de 25 000 m² avec 3 niveaux, et au cœur de l’ancien atelier mécanique, un multiplexe de 9 salles qui s'étend sur 4500 m².

C'est un beau projet, créateur d'emplois, de développement et de recettes. La réhabilitation des anciens ateliers mécaniques en complexe cinématographique, touristique et culturel, confiée à Quantum Development et CGR Cinémas, sera financée à 100% par ce groupement d'entreprises. Coût de l'investissement : 42 millions d'euros. Le permis a été déposé en janvier 2016 dans l'optique de commencer les travaux en octobre de la même année et d'ouvrir le site au public début 2019. Oui mais voilà...

Environnement Méditerranée attaque


On le sait bien, chaque projet d'envergure court toujours le risque d'être attaqué, même quand il est bien ficelé et archi demandé par tous, citoyens, associations et élus de tous bords, comme ici, à La Seyne-sur-Mer. Ainsi, le projet de cinéma n'aura pas fait exception à la règle. La confédération Environnement Méditerranée a déposé un recours devant le tribunal administratif, neuf jours avant l'expiration du délai.

Les trois raisons du recours


Pour s'opposer au permis, la confédération dénonce le non-respect de la Loi Littoral, qu'elle avait d'ailleurs évoquée dans ses autres recours contre le casino et Monaco Marine (sans succès). Un argument qui ne tient pas, selon le maire, Marc Vuillemot : «Le site est dans une zone totalement urbanisée et de plus, nous sommes, avec ce projet, dans une continuité urbaine évidente qui nous autorise donc à déroger à la bande des 100 mètres». Autre point d'achoppement visé par le recours, les problèmes liés à la circulation et au stationnement, sauf que la fréquentation du complexe se fera en décalé par rapport aux horaires de pointe et qu'une étude de circulation fait d'ailleurs partie intégrante du projet, depuis le début. Enfin, toujours selon Environnement Méditerranée, la dépollution du site, jugée insuffisante, pose problème, notamment 360 m³ de terres polluées, qui devaient être juste déplacées, mais laissées sur site. «Le dossier a été validé par les services de l'Etat, c'est-à-dire, la Direction régionale de l'environnement», répond le maire, Marc Vuillemot. Toutefois, et pour en finir au plus vite avec ce recours qui risque de retarder d'au moins un an et demi le début du chantier, l'opérateur a décidé de faire traiter ailleurs les 360 m³ de terres polluées.

Une pétition pour le cinéma


Andrée Patiès, présidente depuis 11 ans du CIL des Mouissèques et de ses quelques 800 adhérents, refuse qu'une association puisse faire avorter ce projet dont les Seynois ont tant besoin. Avec André Barbero, ils ont lancé une pétition* accompagnée d'un texte explicatif, qui a déjà recueilli près de 900 signatures. «On veut que notre ville avance, on veut se tourner vers l'avenir, tout en gardant la mémoire de nos anciens chantiers navals. Ce projet, qui serait une belle vitrine pour La Seyne, a été adopté à l'unanimité par les élus de l'opposition comme de la majorité, alors on ne comprend pas pourquoi cette association fait une fois de plus, un recours. Avec cette pétition nous voulons donner la parole aux gens et l'occasion de faire entendre leur voix».

La colère des citoyens


La présidente du CIL des Mouissèques n'est pas la seule à être excédée par ce recours qui va, même s'il n'aboutit pas, faire perdre du temps. Jacqueline, qui vient chaque jour promener son chien dans le coin, ne décolère pas depuis qu'elle a appris par voie de presse, la mauvaise nouvelle : «Cette association se fiche du monde ! Ils sont coutumiers du fait. Ils ont fait la même chose pour les immeubles de Bois Sacré, Monaco Marine et le casino. ». Dans le quartier, bon nombre de personnes guettaient le début des travaux, étonnées de voir qu'ils ne commençaient pas. René et Liliane, comme tant d'autres, ont acheté un appartement à Porte Marine, persuadés comme le vantaient les plaquettes publicitaires des agences, qu'ils seraient à deux pas de ce magnifique complexe cinématographique, culturel et touristique. «C'est incroyable qu'une ville de plus de 60 000 habitants, et qui plus est, la deuxième du département, ne possède pas de cinéma !». Et si à la tête de la confédération Environnement Méditerranée on émet quelques inquiétudes sur la faisabilité du projet, Carole, une adhérente du CIL a sa petite idée sur les véritables motivations : «C'est politique un point c'est tout !». Andrée Patiès veut rester positive : «Mettons de côté les raisons politiques ou autres et soyons raisonnables. Montrons que nous aimons notre ville et que nous œuvrons pour elle».

Chantal Campana, le 28 janvier 2017

*Pour signer la pétition, tapez change.org cinéma la seyne-sur-mer sur Google et vous arrivez sur la pétition «Pour le projet de cinéma à la Seyne-sur-Mer».

Autres photos:

Un projet porté par le groupement d'entreprises Quantum Development et CGR Cinémas, 3ème opérateur cinématographique en France avec 413 salles, et 2ème en nombre d’écrans. Façade sud : la Halle A l'intérieur de l'Atelier mécanique
Un projet porté par le groupement d'entreprises Quantum Development et CGR Cinémas, 3ème opérateur cinématographique en France avec 413 salles, et 2ème en nombre d’écrans.