Philippe et Marie arrêtent la presse

Dimanche, Philippe et Marie ont eu l’heureuse surprise de fidèles clients qui leur avaient concocté un sympathique buffet. Après pratiquement 4 ans de bons et loyaux services, ils ont décidé de vendre pour reprendre leurs activités respectives. Que les fidèles se rassurent, ils ne retournent pas à Paris mais restent sur le Brusc.

Diffuseur de presse, un métier complexe

Avec quelques milliers de titres, la gestion d’une presse n’est pas chose aisée. Marie nous explique que les diffuseurs de presse n’ont aucun droit de regard sur les livraisons et leurs contenus, ce qui engendre une dépendance du diffuseur vis-à-vis du dépôt Presse (SAD de Toulon la Farlède). Les diffuseurs ne sont pas libres de choisir les titres qu’ils proposent dans leur boutique. Ainsi lorsqu’un client s’étonne de ne pas trouver son titre préféré, il faut lui expliquer que ce n’est pas de chance, mais qu’au niveau de la boutique, on ne peut rien y changer.

Le diffuseur doit payer l’ensemble de la livraison à la réception. Marie explique que les livraisons hebdomadaires ne sont pas proportionnelles aux ventes. Ce qui implique le plus souvent des problèmes de trésorerie pour les diffuseurs. Il n’est pas rare l’été de voir certains titres livrés par centaine pour une vente minime. Les invendus ne sont pas remboursés immédiatement. Sans trésorerie, fermeture assurée. D’autant plus que la SAD ou les banques ne fonctionnement pas comme des organisations humanitaires.

Le métier est contraignant, ouverture 7 jours sur 7, pour un salaire qui n’est guère proportionnel au temps de travail effectué. C’est aussi l’impression d’être à son compte sans en avoir les pleins pouvoirs. Une erreur de livraison de la SAD, et c’est la pagaille. Exemple pour leur dernier dimanche, la SAD n’a livré aucun journal. Erreur du dépôt de presse, et galère pour le diffuseur qui doit rendre des comptes à ses 400 clients du matin.

Précarité des diffuseurs

Les fermetures sont de plus en plus fréquentes au profit de grands groupes. Marie nous donne l’exemple de la presse de la galerie marchande de Carrefour (Ollioules) qui a fermé ses portes en juin pour laisser place à un espace presse dans le supermarché. Il suffit aussi de se rendre au Auchan d’Aubagne pour admirer l’immense espace presse aménagé. Marie insiste dessus, une presse de quartier est un lieu d’échange et de convivialité. Outre cela, c’est aussi un lieu de service (vente de timbre, fax, photocopie, papeterie). Les grandes surfaces risquent à terme de fragiliser encore plus certains commerces de quartier.

Réouverture de la Presse du Brusc

Samedi, la presse du Brusc aura de nouveaux propriétaires. Philippe et Marie accompagneront Régine et Alain pendant quelque temps. Alors, il sera toujours temps de les saluer. De nombreux habitués regrettent déjà la gentillesse du couple.

Philippe et Marie ont reçu des présents de clients dimanche à la fermeture