La Six-Fournaise ne peut plus
payer son chef d’orchestre

Entre fatalité et optimisme, le Conseil d’administration de la Société Philarmonique La Six-fournaise s’est réunit mardi 6 octobre. Son président, Michel Giraud, ouvre la séance sur le concert « d’adieu » de son chef d’orchestre prévu le 15 novembre à 15 heures, Salle Malraux. Le fil conducteur : les musiques d’Europe et d’Amérique.

Si la réunion du bureau laisse entrevoir une certaine morosité car l’association ne peut plus payer son chef d’orchestre, l’ensemble des participants manifeste sa passion pour la musique et le désir de continuer malgré les difficultés. Appel à candidature, cette fois-ci bénévole, pour diriger cet ensemble dynamique de quinquas et plus. Si les candidats à la direction de l’orchestre ne semblent pas manquer, la relève des musiciens est problématique et certains dans l’assemblée pronostiquent une «  mort annoncée » des ensembles philarmoniques.

Vers un désengagement des
Collectivités Territoriales ?

Mais le bât blesse plus que tout du côté des financements qui sont aujourd’hui répartis entre les municipalités et le Conseil Général. Ceux-ci ont baissé de 56% sur dix ans. Pas étonnant alors que l’association émette quelques réticences à répondre positivement aux nombreux appels de la Mairie souvent en dehors des manifestations officielles (Sont considérées par la Six-Fournaise comme manifestations officielle les cérémonies du 14 juillet, du 8 mai ou du 11 novembre). « On nous en demande de plus en plus, mais on nous diminue parallèlement les subventions. Nous ressentons bien peu de considération ! », Regrette Monsieur Pastourely, Secrétaire Général de la Fédération Musicale du Var et Chef d’orchestre adjoint de la Six fournaise.

Le problème ne concerne pas uniquement Six-Fours; la Fédération Musicale du Var, qui représente une cinquantaine d’associations musicales dans le département, remarque que les associations disparaissent au fil des années, faute de financement et d’effectifs. « Cette situation risque de perdurer, ajoute Monsieur Pastourely, je me demande si la culture avec un grand C et la musique avec un grand M intéressent encore aujourd’hui nos hommes politiques ? Toute la question est là. Manifestement les Harmonies du département ont des difficultés à fonctionner. Il y a une certaine morosité qui s’installe, surtout lorsqu’on est obligé d’annuler certaines manifestations faute de moyens. A cela s’ajoute le problème récurant de la relève qui n’est plus assurée ».

Bientôt 160 ans

Comment ne pas s’émouvoir lorsque l’on sait que la société philarmonique « La Six fournaise » créée en 1850 est la plus vieille association de la commune ! Sera-t-elle irrémédiablement vouée à disparaître ? Son président, Michel Giraud, qui assure ses fonctions depuis 4 ans, nous explique en effet que le fonctionnement d’un tel ensemble génère un coût qu’il est de plus en plus difficile d’assumer, comme l’achat des partitions (200 euros pour un jeu), l’achat et l’entretien des instruments etc.

Une dernière question aux personnes présentes :

La Six fournaise va donc s’arrêter ?

« Ah ça non ! Nous continuerons ! La Six fournaise continue !»

Et tous de se lever, ragaillardis par cette belle perspective, pour rejoindre avec empressement leur quarantaine de partenaires musicaux qui les attendent pour la répétition, on entend déjà résonner les cuivres d’impatience...

Réunion des membres du bureau